(Anzin) « Collectif 23″… immeuble en danger selon VERITAS
Martine Garcia est propriétaire depuis septembre 2015 d’un appartement situé dans le collectif 23 (Résidence Roger Salengro) sur Anzin. Depuis cette date, elle mène un âpre combat afin d’obtenir des conditions de sécurité dans cet immeuble emblématique du centre ville.
(En venant de la Place Roger Salengro, la signalisation de la hauteur limite est sur l’objectif pas avant)
Histoire d’un risque urbain avec Martine Garcia
Pour recontextualiser le sujet en 2019, la Résidence Roger Salengro, plus connue sous le nom de « Collectif 23 », est une copropriété entre le bailleur social Partenord et une dizaine de propriétaires individuels comme Martine Garcia. Ce collectif date des années 50/60. Par contre, la voie de passage en dessous de cet immeuble de la Place Roger Salengro vers la rue « Square de la République », d’un espace public à un autre, est une voie communale dont la responsabilité est régit par l’article 2212-2 du Code général des Collectivités Territoriales.
La DDTM confirme cet état de fait : « Vu son emplacement, ce n’est pas une voie gérée ni par l’Etat, ni par le département. Elle ne peut-être que communale. Je ne vois pas d’autre statut possible ». Cette situation est assez singulière concernant la dite propriété par la municipalité. « C’est une voie communale« , confirme Yvan Thumerel, le DGS de la ville d’Anzin, mais le bâtiment n’est pas la propriété de la dite commune. Voilà l’état de l’art en quelques traits.
« J’ai alerté la municipalité dès le mois de juin 2017 », Martine Garcia
On connaît depuis quelques mois le sujet à Valenciennes, Avenue Villars où les camions et camionnettes s’évertuent à exploser le portique, digne d’un gag des Marx Brothers ! Si les deux situations n’ont rien de similaire, elle démontre toute de même que l’erreur récurrente d’un véhicule face à un passage à une hauteur limitée n’est pas une vue de l’esprit.
Cette problématique arrive donc sur Anzin avec une toute autre répercussion potentielle. En effet, sur la Place Roger Salengro, le passage sous le porche de l’immeuble « Résidence Roger Salengro » constitue un élément central de la configuration urbaine du centre-ville. En effet, le long de l’allée, coté café-Brasserie, vous pouvez tourner à droite vers la rue « Square de la République » pour vous rendre à la Salle des Fêtes ou vers les autres habitats collectifs. Sur cette voie, les véhicules passent sous l’immeuble sauf que certains camions s’encastrent dans la voûte, gros problème… ! « J’ai alerté la municipalité par courrier avec AR au 15 juin 2017. Aujourd’hui, en 2019, le panneau de présignalisation, coté Place Roger Salengro, est insuffisant compte tenu de l’aspect accidentogène de la voûte ! », explique Martine Garcia. Par contre, du coté de la rue « Square de la République », un panneau de présignalisation est existant, est-il suffisant ? Visiblement, il ne l’est pas assez…. en référence au dernier incident de juillet 2019.
En effet, le 31 juillet dernier, un camion des « Resto du Coeur », après livraison à la salle des fêtes (Square de la République), a heurté au retour (car déchargé et plus haut au retour) la voûte du passage entre la « Rue Square de la république » et la « Place Roger Salengro ». Clairement, cet incident routier n’est pas un phénomène intervenant une fois tous les dix ans selon Martine Garcia… « Depuis septembre 2015, il y a eu 5 ou 6 impacts constatés, (avec constat amiable assurance), mais beaucoup d’autres prennent la fuite et dès qu’ils sentent un impact, ils partent sans crier gare », poursuit Martine Garcia.
« Prendre des dispositions contraignantes pour éviter les chocs », VERITAS
En l’état des mesures conservatoires, une plaque de métal (en visuel plus haut dans l’article) a été installée par la copropriété, une barrière de protection d’un coté, mais l’angle de percussion le plus dangereux, en l’occurrence (le tourné à droite pour aller vers la Salle des Fêtes en provenance de la Place Roger Salengro), n’est toujours pas aménagé. Fort de ce constat, cet été 2919, nommé par l’Office Publique de l’Habitat du Nord, un organisme bien connu de la certification est venu réaliser son expertise. VERITAS dit : « Nous recommandons à notre client de prendre des dispositions contraignantes pour éviter les chocs par charges latérales sur les poutres au-dessus de la circulation » (ci-joint conclusion du rapport Véritas). En clair, il y a un risque de déflagration avéré du dit bâtiment suite à des chocs répétés ! La copropriété du « Collectif 23 » doit réaliser impérativement des aménagements, mais seront-ils suffisants pour éviter que les camions viennent percuter la voûte ?
Bien évidemment, la municipalité a été avertie de cette conclusion inquiétante par un courrier reçu le 02 septembre 2019 (ci-joint).
« Nous ne prenons pas ce dossier à la légère, le principe d’une réunion avec les différents acteurs sur ce dossier est posé « , Yvan Thumerel, DGS de la ville d’Anzin
De son coté, la municipalité a pris note de ce rapport du bureau de certification VERITAS. Yvan Thumerel indique que » ce rapport (VERITAS) concerne en principal les copropriétaires. Par contre, nous ne prenons pas ce dossier à la légère, le principe d’une réunion avec les différents acteurs sur ce dossier est posé ».
« Le Sous-Préfet a également été alerté depuis la réception du rapport VERITAS, je suis dans l’attente d’une réponse de l’Etat sur ce sujet », poursuit Martine Garcia.
Deux choses sont certaines dans ce dossier, la copropriétaire ira au bout de toutes les procédures de droit commun pour sécuriser cet immeuble. En effet, Martine Garcia pense « que cette modification est une mesure prioritaire, tant pour la sécurité des habitants de la Résidence Salengro, mais également parce que d’autres travaux conséquents sont prévus pour la remise en état des coursives et balcons de ce collectif d’habitats. On ne peut décemment pas engager des sommes importantes (300 000 € annoncés) pour la copropriété (Partenord et copropriétaires) avec cette voûte représentant un danger permanent avec un risque de déflagration de cet ouvrage ». On rappelle que Partenord avec un bailleur social public. De facto, cette situation complexe engage aussi les deniers publics.
Enfin, cette problématique ne date pas d’hier, elle ne surprend personne en charge d’une responsabilité à cet égard. Si chacun des parties reste sur ses positions, le collectif des propriétaires pourrait mettre des sommes significatives avec des poutres en métal etc., tout en ne changeant que très peu le résultat. En effet, serait-ce suffisant pour éviter, voire limiter au maximum, des impacts de véhicules en l’absence d’une signalisation en amont d’une hauteur limitée sur la dite voie communale ? Bien sûr, ces chocs sont dangereux pour la structure bâtiment, mais également pour la sécurité routière, voire prévention, tout simplement relevant du pouvoir de police d’un maire sur sa commune.
Que se passerait-il si un accident routier, avec dommage corporel, intervenait suite à un impact par un véhicule sur cette voûte ? Qui serait le plus engagé dans sa responsabilité aux yeux de la justice ? Celui qui ne met pas tout en oeuvre pour éviter un accident ou celui qui ne met pas tout en oeuvre pour limiter les dégâts du dit accident ? Que de questions à débattre… autour de la table !
Daniel Carlier