La navette gratuite à Valenciennes…
Si Le Christ a parcouru 14 stations sur son chemin de Croix, la navette gratuite, « Le Cordon », effectue un huit desservant 14 stations (15 en comptant deux fois la Place du Hainaut) à l’intérieur des boulevards, c’est le Messi du transport public tant attendu depuis des années à Valenciennes.
Anne-Lise Dufour : « Le Cordon est un transport simple, rapide, gratuit »
Ne faisons pas la fine bouche sur un éventuel échec dans son utilisation, car compte tenu du peuplement du centre-ville de Valenciennes avec moult personnes âgées, un fort public scolarisé, des salariés pléthoriques hors les murs, vous avez toutes les conditions réunies pour que cette navette gratuite devienne un véritable succès.
Les deux protagonistes de ce nouveau service aux Valenciennois sont le maire de Valenciennes, Laurent Degallaix, très demandeur sur le sujet, et bien sûr le SIMOUV, l’autorité de transport public dans le Valenciennois avec sa présidente Anne-Lise Dufour. Cette dernière rappelle les conditions d’un échec patent avec la navette gratuite au CHV. « Il faut prendre en compte un paramètre important. En effet, dès que l’usager change de mode de transport, on perd 50 % des personnes transportées », explique-t-elle.
Fort de cette expérience avortée, ce transport partagé coche toutes les cases. « Le Cordon est un transport simple, rapide, gratuit ; vous n’avez pas besoin de vous enregistrer avec une carte d’abonnement. Vous arrivez, vous montez, vous descendez à l’arrêt de votre choix ! », explique la présidente du SIMOUV. La boucle complète parcourue par « Le Cordon » se réalise en maximum 30 minutes (sauf bouchon).
En effet, son parcours passe par la Place centrale, les établissements scolaires avec un arrêt à proximité de Watteau, Wallon, Notre-Dame, et la Sagesse, mais également la Maison des Associations, et bien sûr l’incontournable parking Lacuzon. « Il existe une variante le mercredi, le jour du Marché de Valenciennes sur la Place d’Armes, en passant par la Place du Neuf Bourg et la rue Capron », précise Guy Marchand, très impliqué dans ce nouveau dispositif de mobilité.
« Tout est ouvert, nous ferons un bilan sur le cadencement, les arrêts les plus pertinents, le tracé etc. », Anne-Lise Dufour
Evidemment, ce tracé a fait l’objet d’une réflexion de fond. « Nous avions proposé un tracé avec plus de stations », commente Guy Marchand. « Mon objectif initial était qu’un voyageur ne devait pas attendre plus de 15 minutes avant de bénéficier de cette navette gratuite, et encore il faudrait qu’il rate le transport tout juste pour patienter 15 minutes », explique Anne-Lise Dufour.
Pour arriver à cette efficacité présumée, il était nécessaire de bénéficier de 3 navettes, 2 en circulations, et une de remplacement. « A cette heure, pour respecter mon engagement auprès de Laurent Degallaix, la RATP DEV a mis à disposition plusieurs navettes transformées. En fait, nous avons commandé dix navettes, pour 250 000 €, qui seront livrées en janvier 2020 ; 3 navettes sur Valenciennes, 2 ou 3 sur Saint-Amand-les-Eaux, 2 ou 3 sur Denain suivant le parcours choisi, et une ou deux en cas de panne. Les navettes seront en service dès janvier 2020. Actuellement, elles disposent de 21 places, elles seront dotées de 29 places dès janvier 2020 », poursuit la présidente du SIMOUV.
Bien sûr, rien n’est gravé dans le marbre, car un tracé peut trouver un circuit plus pertinent, des arrêts oubliés etc. « Nous nous sommes inspirés des navettes sur Douai et Arras. Par contre, tout est ouvert, nous ferons un bilan sur le cadencement, les arrêts les plus pertinents, le tracé etc.», conclut Anne-Lise Dufour.
Outre le coût d’achat de ces navettes, le service clé en main « Le Cordon » fourni par la RATP DEV est facturé au SIMOUV à hauteur de 450 000 €, il serait intéressant que ce transport gratuit se transforme en succès populaire et une référence de mobilité en centre-ville, voire plus si affinités !
La phrase du jour revient à Eric Renaud, vice-président au SIMOUV : « La gratuité n’est jamais gratuite », et oui il y a toujours quelqu’un qui paye au final.
Daniel Carlier