Et il est où l’Ordre du Jour à Marly ?
3H15 de Conseil municipal, si un chronomètre avait été déclenché le temps de l’étude des délibérations, riches au demeurant, il aurait peut-être tout juste passé la barre des 50% du temps imparti à la vie locale, maximum…. Revenons seulement sur des délibérations importantes pour la compréhension des enjeux locaux.
(La nouvelle majorité municipale à Marly)
A Marly, une double opposition officielle est en place
Sur la forme, il est important de signaler que la composition de l’hémicycle à changer. En effet, en ne votant pas le budget primitif 2019, six élus socialistes sont sortis de la majorité municipale. Fabien Thiémé, maire de Marly, est en discussion depuis plusieurs mois avec Martine Filleul, responsable du Parti socialiste dans le nord. La décision de l’ancien parti au gouvernement est claire. Six élus, Rita CANNAS ; Alain MAMOLO ; Yves FLOQUET ; Isabelle JALAIN ; Carlo Di MARCANTONIO et Françoise LEGROS, sont exclus du P.S. « Néanmoins, nous ne sommes exclus que pour un an. Le P.S parie sur l’avenir », souligne Rita Cannas. En clair, le temps de ces élections municipales, ces 6 élus ne pourront plus s’exprimer au nom du P.S. Par contre, quatre élus reprennent la voix du P.S au sein du Conseil municipal, Thérèse ZAOU, Audrey LIONNE, Jules CAILLARD, et Christian CHATELAIN. Compte tenu du délabrement du P.S en terme de scores aux dernières élections, le Parti Socialiste peut-il se payer le luxe de la division, c’est une question de fond ! Autre fait, deux adjoints Rita Cannas et Alain Mamolo ne sont plus en fonction suite à leurs choix de démissionner, tout comme Yves Floquet et Christian Hanquet ont décidé de laisser leurs délégations respectives.
Pour le reste, trop peu habitué aux tribulations politiques, il m’est impossible de comprendre la bataille pour la prise de parole au nom d’un Groupe politique déterminé, en droit ou non de s’exprimer au sein de cette enceinte locale, c’est trop complexe, mais assurément passionnant pour les Marlysiennes et Marlysiens.
A ce titre, Jean-Noël Verfaillie siffle la fin de la cacophonie : « D’habitude, on s’écarte de l’Ordre du Jour pendant le Conseil municipal, là nous n’avons même pas encore commencé. Ces discussions sont internes et n’ont pas pas à être exposées devant les habitants ».
Le Compte administratif 2018 pollué par les carrières souterraines…
Cet instant comptable permet de mesurer sur 12 mois l’état des finances publiques d’une collectivité. Sur Marly, l’état de la dette au 31 décembre 2018 est de 9 605 690 euros même si la commune de Marly, comme de nombreuses collectivités locales dans le Valenciennois, a réussi à supprimer tous ses emprunts toxiques. « Notre commune est lourdement endettée », souligne Jean-Noël Verfaillie. Plus loin dans le Conseil, Marie-Thérèse Ledrole, 1ère adjointe, pointe « on s’est battu pour équilibrer les comptes (depuis 2008) ».
En ce qui concerne l’investissement, un dossier précis est particulièrement controversé, celui du comblement des carrières souterraines. D’un point de vue général, la problématique des carrières concerne plusieurs communes du Valenciennois depuis des décennies. Aucune n’a bougé le petit doigt avant le mandat de Dominique Riquet courant de l’année 2010. A cette époque, la ville centre a engagé des fonds sur le domaine public, et les particuliers concernés pouvaient bénéficier du fonds Barnier. La première rue où se sont réalisés les travaux fut la rue Milhomme, le maire de Valenciennes y habitait à l’époque.
« Vous n’avez rien entrepris sur ce sujet. De notre coté, nous avons saisi à bras le corps ce dossier un problème touchant à la sécurité des habitants d’une cinquantaine de maisons dans le vieux Marly », assène Fabien Thiémé. Le diable est dans les détails, en l’occurrence quelle est la date de cette compétence, devenue communale, c’est assez complexe comme sujet, piste glissante.
Pour autant, en 2018, ce dossier est sur le devant de la scène à travers le choix de la majorité municipale d’un emprunt d’1,5 millions d’euros pour traiter ce projet. Néanmoins, cette phase de travaux reste quasi à l’arrêt « il paraît que c’était urgent, indispensable. Pourquoi cet emprunt a été lancé durant le budget 2018 ? », questionne Rita Cannas. « Je répète comme la dernière fois que cet emprunt est sur le compte (mais la ville paye les intérêts d’emprunts). Par contre, nous avons déjà financé 250 000 euros sur nos fonds propres pour le comblement des carrières (du domaine public). Vous irez voir les particuliers pour leur expliquer que si une catastrophe arrivait, vous ne pourrez rien faire », lance Didier Cayez, le vice-président aux finances. Ce qui intrigue est la concomitance d’une catastrophe supposée pour laquelle les communes du Valenciennois n’ont rien fait pendant des décennies avec l’urgence d’un emprunt. Alors que pour tout événement, inondations, effondrements, tornades comme sur Haumont, etc. intervenant sur le territoire, la solidarité de Valenciennes Métropole serait sans faille, voire de l’Etat de proximité comme nous le voyons régulièrement en France. Elle serait même suffisamment forte pour laisser du temps dans la réparation financière, le temps de souscrire un emprunt etc. Cette urgence, Rita Cannas franchit le pas « en fait, cet emprunt d’1,5 millions d’euros était indispensable pour équilibrer votre budget 2018 ». Jean-Noël Verfaillie enchaîne « la réalité est que cet emprunt bouche les trous de votre comptabilité, et pas des carrières ».
Jérome Leman, l’élu le plus expert de la majorité répond : « Un investissement ne peut pas couvrir un déficit de fonctionnement, cela n’existe pas ! ». La 1ère adjointe ajoute « c’est faux de penser que cet emprunt est réalisé pour équilibrer les comptes ».
En toute état de cause, ce dossier demeure un fil rouge politique de cette comptabilité publique à Marly !
La ZAD de Marly
Pour l’extension du Golf de Valenciennes sur Marly, Valenciennes Métropole prévoit d’installer une ZAD (Zone d’Aménagement Différée) d’une durée de 6 ans renouvelable afin de pouvoir exercer son droit de préemption sur l’ensemble du foncier concerné. Une mesure importante visant à éviter toute spéculation foncière, mais les opposants à cette extension du Golf auront sans doute des recours multiples, ce dossier sera très long indubitablement.
Les emplois précaires publics
Isabelle Jalain, élue de l’opposition, s’est inquiétée « sur cette commune, il y a un recours accru aux contractuels, 98 en 2018, 77 en 2017, 65 en 2016, vous plongez en situation de précarité des personnes. Ensuite, le recours à l’apprentissage est très timide ». Sur ce dernier point, le maire de Marly avait argumenté sa réticence dans un Conseil municipal précédent « cela prend du temps de service public aux tuteurs ».
Jerome Leman justifie le recours aux contractuels sur le volet encadrement dans les animations. « J’ai bien compris sur ce sujet, mais dans le service technique, pourquoi tant de contractuels ? », indique Rita Cannas. « Je ne vais pas redire ici le trop grand nombre d’arrêts maladies, d’où le recours aux emplois contractuels », précise Jerome Leman. Didier Cayez avait d’ailleurs mis en exergue, il y a quelques années, l’impact financier majeur des arrêts maladie… à Marly !
On peut rapprocher ce point avec le discours de Fabien Thiémé en propos liminaire « suite a de graves allégations, une pétition a été lancée à l’initiative du personnel municipal, pour réfuter ces accusations (mal être au travail), et rétablir la vérité. Les trois organisations syndicales de la ville de Marly ont apporté leur soutien à l’administration municipale ».
Taux d’arrêt maladie très important, reconnu par la majorité municipale, résulte toujours d’une cause, d’un mode de gestion, de gouvernance, etc., l’épidémie de grippe annuelle ne peut expliquer ce phénomène à Marly, alors quelle est l’explication sur le terrain ???
Le boulevard urbain
Face au Stade du Hainaut, voilà un beau projet très profitable à une circulation plus fluide sur plusieurs quartiers de Marly, ce dossier longuement évoqué par la presse locale avance. Il s’est concrétisé administrativement à travers une convention de mise à disposition de l’emprise foncière nécessaire durant les travaux, coté rue Jean Jaurès, coté rue d’Aulnoy, en faveur de Valenciennes Métropole.
« Il est porté financièrement en intégralité par Valenciennes Métropole, 7 millions d’euros, sur 1,3 km avec une vie piétonne, une voie cyclable, et une voie routière », précise Fabien Thiémé, le tout dans une réflexion paysagère poussée. « Je salue ce projet en coopération avec l’EPCI, elle est indispensable », ajoute-t-il. Et à tous les détracteurs, pointant le seul recours financier à travers la CAVM, la 1ère adjointe clame « oui, nous travaillons avec Valenciennes Métropole ».
Rond-point dit l’Alsacienne
Sujet intéressant, car comme d’habitude, on lâche quelques pépites en mode boomerang. En effet, la délibération présentée concrétise « un partenariat entre les communes de Saultain, Marly et le Conseil départemental du Nord pour un montant d’environ 300 000 euros, 135 000 € pour Marly, 25 000 € pour Saultain, et 150 000 € à la charge de l’instance départementale », explique l’édile de la commune.
Cela concerne le rond-point dit de l’Alsacienne sur la RD 934, et des voies communales « Chemin des Postes » et « rue du 19 mars 1962 ». Après ces faits, on note que c’est quasi la 1ère fois où le Conseil départemental n’est pas cloué au poteau durant un Conseil municipal, via le Conseiller départemental Jean-Noël Verfaillie, compte tenu qu’il s’engage sur un dossier en l’occurence. Sauf que le naturel reprend vite le dessus avec un argument totalement faux. « Je rappelle que sur le Contournement Nord, aucune concertation ne s’est déroulée avec les maires du territoire », souligne Fabien Thiémé.
L’édile de la commune a sous doute oublié qu’une réunion presse a eu lieu, alors qu’il était Conseiller général, dans la mairie de Marly, et plus précisément dans l’ancienne salle attenante à celle du Conseil municipal (aujourd’hui couloir). Cette réunion d’informations était destinée aux médias sur le Valenciennois concernant le projet technique, tracé, durée etc. du contournement Nord. D’ailleurs, une réunion publique intercommunale fut également organisée sur Bruay-sur-l’Escaut pour la juste information, cette fois, de la population. Tout est vérifiable et facile à retrouver avec les services concernés du département. Donc, oui le contournement sur son volet opérationnel fut détaillé et concerté avec les maires du Valenciennois, la nouvelle majorité au Conseil départemental a tout simplement, mais c’était le plus difficile, trouver le budget pour le faire.
La mémoire des faits, c’est fondamental pour comprendre la Politique… !
Le NPRU
La nouvelle mouture de l’ANRU souhaitée par Manuel Valls, ex premier ministre, trouve une concrétisation administrative dans le Valenciennois. En effet, dernièrement, la convention financière a été signée pour laquelle tous les élus concernés, toutes couleurs politiques confondues, ont mouillé le maillot. Le long parcours d’un projet ô combien structurant arrive au Conseil municipal de Marly.
Aujourd’hui, la convention financière est signée gravant dans le marbre le quartier d’intérêt national, la Chasse Royale, les quartiers d’intérêts régionaux, la Briquette Marly, La Bleuse-Borne/Faubourg de Lille à Anzin et Valenciennes, et Chanteclerc à Condé-sur-l’Escaut.
De nouveaux éléments furent portés à l’attention du Conseil municipal. Si le montant total des investissements est de 284, 91 millions d’euros, le volet financier concernant Marly est à hauteur de 79,2 millions d’euros dont 4,8 millions à la charge de Marly (soit 6% du total Marly). « Néanmoins, les habitants du quartier de la Briquette sont inquiets. Ils savent que leur logement va être détruits comme le prévoit le NPRU, mais ils savent également qu’ils ne seront pas nécessairement relogés dans ce quartier », commente Jean-Noël Verfaillie.
Pour l’opposition, Yves Floquet relaye cette inquiétude en chiffres « 165 logements individuels détruits entre 2021/2023, et seulement 75 logements individuels reconstruits sur site, la population est inquiète ».
Sur ce point, Rita Cannas questionne sur le peu d’impact du Conseil citoyen « avec des réunions où il y a très peu d’assistance ». Jerome Leman répond avec le bon document à l’appui « je vous confirme que le Conseil citoyen fait partie intégrante du projet de la concertation ANRU ». Certes, mais l’important est l’efficience des réunions, si vous avez trois personnes, quelle est la légitimité ? Ce qui serait intéressant est un retour chiffré du présentiel à ce Conseil citoyen… !
C’est souvent le problème lorsqu’une majorité veut absolument communiquer, à Marly comme ailleurs, sur un projet très positif pour la population, mais très en amont. On ne dispose pas de toutes les réponses, et mécaniquement d’autres réponses arrivent très vite…, pas toujours conforme avec la réalité d’un projet. Bien évidemment, aucun projet d’Etat de rénovation urbaine lourde ne laisse sur le coté des citoyens… !
Subvention à l’USM Marly Football
Suite à une Assemblée générale de l’USM Marly Football bien relatée chez les collègues de la Voix du Nord, le Conseil municipal de Marly devait se prononcer sur le versement de la subvention municipale ou pas, plus de 40 000 € tout de même ! Faut pas non plus se voiler la face, ce type d’incident n’est pas une première mondiale, chaque année dans le tissu associatif du Valenciennois, il se passe un schisme quel que soit l’origine.
En l’occurrence, l’échange fut assez violent entre Alain Mamolo et Jérome Leman, voire Fabien Thiémé. « Le bilan a été validé par un expert comptable. Aujourd’hui, il y a une lutte des pouvoirs au sein du club. Grâce à l’appui du District, une élection aura lieu avec deux listes concurrentes. A notre niveau, je rappelle que la collectivité vote les subventions, il n’y a pas d’ingérence possible au sein d’une association », précise le maire.
Jérome Leman relate ce souvenir douloureux de cette AG « un peu comme dans une Auberge espagnole ».
Pour sa part, Alain Mamolo met en exergue qu’il fut « déjà écarté de l’AG 2108. J’ai quitté mes fonctions depuis deux mois, mais je suis écarté de tout depuis 18 mois ». D’ailleurs, sur le parvis de la mairie de Marly, en juin 2017, les élus socialistes s’étaient déjà lamentés de cette collaboration avec la majorité… en fin de course. Néanmoins, il souligne « que ce trou financier ne date pas d’hier, entre 20 000 et 40 000 euros. On connaît la situation depuis 3 ans précisément, voire depuis 2008 », précise-t-il.
Le maire lui jette à la face « et vous n’avez rien fait durant trois ans ! ». « Vous n’avez même pas dénoncé cette situation. Moi, je suis en mission depuis deux mois par le maire, et je vous informe de cette situation. Aujourd’hui, la dette est de 8 700 euros », appuie Jérome Leman. Faut-il rappeler que le maire, le capitaine du bateau, est responsable de toutes les décisions, et qu’il ne peut devant le justice s’exonérer de cette inaction à travers une supposée carence d’informations de la part d’un adjoint. On est le chef ou on ne l’est pas ! La dite subvention a été votée en faveur de ce club sportif avec 400 licenciés.
Pour conclure cet épineux dossier, le maire précise « que les deux listes en lice sont favorables à un audit du club ».
Daniel Carlier