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(SIMOUV) Entre la fin de l’année budgétaire et la fin du monde…

Après le vote du budget, ce comité syndical était le plus important de l’année pour le SIMOUV compte tenu de ses choix stratégiques budgétaires à quelques jours de la fin de l’exercice 2018.

(Visuel Terminus Villars, un direct Denain/Université (UPHF) dans les tuyaux ?)

Un recalage opportun de l’investissement du SIMOUV en 2018

21 élus comprenant ce visuel + le Bureau, 4 tables de tarot à 5 et un observateur… pour un comité stratégique, rire jaune !

Après un Comité syndical du 20 décembre avorté pour défaut de quorum, un nouveau comité syndical était convoqué ce vendredi 28 décembre. « C’était obligatoire avent le 31 décembre, et notamment pour les délibérations modificatives de budget. Nous n’avons pas plus de succès que l’autre fois », entame Anne-Lise Dufour. C’était donc une réunion de premier ordre, et pourtant elle s’est déroulée devant une assistance famélique, 21 élus communautaires pour solde de tout compte 2018.

Rapport d’activité du SIMOUV 2017

Sur ce point, il n’y a pas eu de grande surprise. Le rapport souligne l’effort de l’AOM (Autorité Organisatrice de Mobilité) pour rénover les stations de tramway de la ligne 1, le retournement Place des Vosges (proche Gaumont), la billétique, l’application des préconisations du SCOT du Valenciennois, et le renouvellement du parc roulant.

Sur le dernier item, Aymeric Robin, maire de Raismes, demande sans sourire de façade  » à quelle étape est le projet de transformation du parc roulant au gaz ? »

Dans cette optique, la loi pour la transition énergétique est très claire. « Elle nous impose, à compter du 01 janvier 2020, 50% de nos achats…. de véhicules dits propres (énergie non fossile) concernant notre parc roulant », souligne la présidente du SIMOUV, Anne-Lise Dufour.

C’est pourquoi, les premières velléités pour remplacer le parc roulant par des bus au gaz sont tuées dans l’oeuf. « Pour transformer nos bus au gaz, nous devons installer notre propre station/gaz pour un coût de 1,8 millions d’euros, tout en sachant qu’un bus au gaz est deux fois plus cher qu’un bus thermique », ajoute Anne-Lise Dufour.

Et en même temps, les choses bougent en terme d’innovation énergétique. « Ce ne sont plus simplement les Chinois qui investissent le plus dans les bus électriques, la marque Mercedes se lance sur ce projet, le véhicule électrique explose. C’est pourquoi, nous réfléchissons, via une étude complémentaire, à la possibilité d’acheter des bus électriques pour notre zone urbaine et continuer, pour l’instant, aux achats de thermiques pour l’interurbain au sein d’une offre mixte », répond Anne-Lise Dufour.

Pour autant, le maire de Haspres pousse le raisonnement.. « et les bus à hydrogène ». « Dans le cadre de cette étude complémentaire, une évaluation de l’offre hydrogène vous sera soumise également », ajoute la présidente.

Avec un peu de recul, on peut se louer que les constructeurs automobiles, en sus des petits modèles, s’attaquent aux transports partagés dans le domaine électrique, voire de l’hydrogène. Toutefois, que de temps perdu, que de brevets mis dans un placard afin de faire durer le diesel le plus longtemps possible, c’est un secret de polichinelle.  A minuit moins deux, les grandes faiseurs se réveillent, mieux vaut très très tard que jamais !

Le rapport d’activité du délégataire… avec 4 mois de retard !

Concernant le rapport du délégataire, RATP DEV, pour 2017, il est arrivé dans les mains du SIMOUV un peu hors délais. « Nous l’avons reçu en septembre 2018, alors qu’il est tenu de le rendre quatre mois avant. Cela nous amène à examiner à quelques jours de 2019, le rapport d’exploitation 2017… », fulmine avec sa retenue habituelle Gérard Delmotte, vice-président en charge de la DSP. « Nous avons réagi très fermement sur la forme vis à vis du délégataire. Ce n’est pas parce que des pénalités ne sont pas appliquées qu’elles ne le seront jamais », précise-t-il.

Sur le fond, la baisse (voulue par le SIMOUV) du km parcouru est avéré à hauteur de – 6,7%, mais également la fréquentation -8 %. « Bien sûr, le délégataire a toujours de multiples excuses dont les nombreux incidents sur la ligne 2 (pas faux) », ajoute-t-il.

Mais au sein de ce rapport, c’est la différence sur le montant de la contribution forfaitaire qui pose problème. « Nous avons un différentiel de 508 000 € sur un total de plus de 39 millions d’euros que le SIMOUV verse, conformément à la DSP, au délégataire. Les allègements de cotisations sociales, voire un changement de taxe sur l’EDF en  notre faveur, ne sont pas restitués comme la DSP le prévoit. C’est un point de désaccord, et nous allons payer sur nos chiffres », poursuite Gerard Delmotte.

Certes, il y a le chiffre, prés d’un demi million d’euros, mais il est possible de transformer cette donnée. « Notre situation budgétaire est saine, Il n’est pas forcément nécessaire de ne payer ce montant (508 000 euros), nous pouvons également voir quel service la RATP DEV apporterait en plus pour cette somme ! », commente Eric Renaud, vice-président au SIMOUV.

Dans la foulée d’Eric Renaud, la présidente poursuit : « Effectivement, il faut regarder le coût final de la gratuité pour les moins de 18 ans, tout en espérant prochainement une gratuité pour les moins de 25 ans, mais également le service (expérimental) Luciole ». Cette offre est judicieuse pour permettre une vie estudiantine plus ouverte compte tenu de l’éloignement de l’université de la ville centre. Enfin, de nouvelles demandent proviennent des territoires « un Denain/Université direct, voir un Pays de Condé/Université direct, constituent des attentes de terrain auxquelles nous devons répondre », déclare la présidente.

 

Recalage du PPI du SIMOUV

Au détour d’une délibération modificative du budget 3 jours avant la fin de l’exercice, une fenêtre du tir est présentée à l’assemblée. « Grâce à notre bonne gestion sur plusieurs lignes budgétaires, nous pouvons transférer 1 250 000 € de la section fonctionnement vers la section investissement. Dans ce cadre, je propose à l’assemblée de remplir nos obligations d’achats concernant le renouvellement du parc roulant, conformément à la DSP, relatives à l’année 2019 », explique Anne-Lise Dufour.

Elle poursuit sur ce choix très stratégique « cela nous permettrait de nous libérer sur le budget 2019 un financement pour acquérir des navettes électriques. En effet, la ville de Valenciennes et de Denain ont signé la convention « Coeur de Ville » avec l’Etat », précise la présidente du SIMOUV. Et au cours de cette cérémonie protocolaire, Anne-Lise Dufour avait signifié la mise en place de navettes électriques pour desservir les centres-villes de Valenciennes, Denain, et Saint-Amand-les-Eaux. Les tracés sont à l’étude dans les trois communes.

A savoir que le coût d’une navette électrique est de 300 000 € environ, tout équipée. Cela permettrait l’achat de facto de 4 navettes électriques environ… !

Voilà la petite histoire d’un recalage budgétaire 2018 du Plan Pluriannuel d’Investissement de dernière minute permettant au SIMOUV une gestion efficiente d’une flotte propre de 135 bus à travers un achat global en remplacement des « croulants« , dixit la présidente, en l’occurrence 3 bus PMR, 4 standards et 3 articulés, mais des thermiques ! Ce jeu d’écriture lui donne de facto la possibilité d’investir dans des véhicules propres en 2019 pour un nouveau service à la population. La fin du monde attendra une année de plus, la gestion de terrain impose d’autres choix, celle de finir l’année en dégageant le maximum de marge de manoeuvre pour respecter le contrat (DSP), mais surtout préparer une transformation indispensable à terme de sa flotte de bus à énergie fossile par des véhicules propres !

Combien de jeunes de moins de 18 ans dans le TER ?

Et du coté de la région Hauts-de-France, un souci s’est profilé à l’annonce de la gratuité du transport public dans le Valenciennois pour les moins de 18 ans. « La région a suggéré suite à notre annonce de ne plus payer partiellement les usagers du TER utilisant le ticket unique via l’intégration tarifaire », explique la présidente.

En effet, sous la présidence de Francis Decourrière, un tarif unique est entré en vigueur à travers lequel un voyageur avec un seul ticket peut utiliser le tramway, le bus, le Taxival et le réseau TER (11 gares) sur le Hainaut.

Pour autant, la chose n’est pas aisée « je peux vous dire quel est le nombre de voyageurs en 2017 sur le réseau TER avec le ticket unique, mais combien de ceux-ci avaient moins de 18 ans, c’est très compliqué ! Après âpre négociation, le Conseil régional Hauts-de-France a accepté de prendre en compte le mois de décembre 2018 comme le point zéro. Avec cette donnée en janvier 2019, nous pourrons connaître la ventilation moins de 18 ans et plus, et nous ajuster avec le Conseil régional », conclut Anne-Lise Dufour.

Une réunion en petit comité, mais avec de grandes décisions à la clé !

Daniel Carlier

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