Amandinois

Devine qui vient au Conseil ce soir ? (2/3)

L’autre morceau de ce Conseil municipal dantesque concernait une série de délibérations sur le logement, un moment de respiration républicaine que l’on voudrait voir plus souvent, le temps d’un échange très très contradictoire dans le respect de chacun, c’est cela la démocratie !

L’Architecte des Bâtiments de France en vedette au Conseil de Saint-Amand-les-Eaux

Rappelons tout d’abord un élément de contexte indispensable pour comprendre les délibérations abordées par ce Conseil municipal. Tout projet dans les 500 mètres autour de la Tour abbatiale est soumis à une validation incontournable de l’ L’Architecte des Bâtiments de France.

« J’attends de voir un procès l’Etat contre l’Etat », Alain Bocquet

Un 1er projet présenté concernait un ensemble bâtimentaire à l’angle de la rue Barbusse et des Murs visant la réalisation d’une quarantaine de logements collectifs dont 6 logements individuels en accession et le reste en logements collectifs locatifs.

A la demande de la commune, l’EPF ( Etablissement Public Foncier) est intervenu pour acquérir ce foncier dégradé en lieu et place du porteur de projet, le bailleur social SIA.

Le représentant de SIA propose au Conseil municipal trois choix architecturaux, un projet refusé par l’ABF, l’esquisse souhaitée par l’ABF, et un compromis entre les deux. Le premier trait architectural concerté et rejeté par l’ABF agace beaucoup le premier magistrat : « Même le Préfet est impuissant face à une décision de L’Architecte des Bâtiments de France, en l’occurrence de Mme Stievenard ! Ce sont les passants qui font le chemin, et les habitants qui font la ville  » .

Sur ce commentaire, Eric Castelain répond : « J’ai laissé un message téléphonique à Mme Stievenard, et elle m’a rappelé alors que tout le monde m’indiquait que non ! », et il annonce une surprise « elle est prête à venir au Conseil municipal si une réunion de travail préalable est programmée », ajoute-t-il.

Dans la foulée, il pique un peu plus la majorité municipale : « Mme Stievenard m’a expliqué que le permis de démolir sur ce projet est entaché d’illégalité ». Piqué au vif, Afin Bocquet répond « il a été signé par l’Etat, car c’est une demande de l’Etat, via l’EPF (organe d’Etat). Regardez l’architecture du nouveau commissariat ! Qui a signé et validé ce projet ? ».

Eric Castelain rajoute une couche… « Mme Stievenard, sur ce permis de démolir, se réserve le droit d’ester en justice la commune de Saint-Amand-les-Eaux » ! La réponse ne tarde pas « et bien ester en justice, j’attends de voir un procès l’Etat contre l’Etat. M. Castelain, vous prenez comme argent comptant les propos de l’ABF, vous assumez ! ».

Après ces échanges, Alain Bocquet n’a pas fermé la porte à la venue de la Boss de l’ABF régional. Pour autant, la majorité a voté contre le projet 2, celui suggéré par l’ABF, un dossier à suivre (visuel vertical avec photo 1, projet présenté à l’ABF, au milieu souhait de l’ABF, et en bas compromis entre les deux).

Sur un plan plus général, Fabien Roussel, député et nouveau secrétaire du PCF, met en exergue les demandes durant ces permanences. « Il y a deux thèmes majeurs, l’’emploi et le logement. Nous avons encore besoin de logements sociaux. Aujourd’hui, ce sont également des salariés au SMIG qui n’ont plus les moyens de trouver un logement dans le parc privé. » Sur ce point, Jean-Michel Michalak répond « je ne peux pas vous laisser dire qu’il n’y a pas de logements sociaux, il y a 1657 logements sociaux sur la commune ! ». Tout est une histoire de proportion, il suffit de lire le rapport sur le mal-logement en France, par la fondation Abbé Pierre, pour se convaincre qu’une partie de France totalement résidentielle, c’est la fin ! L’heure est au partage de l’espace foncier disponible pour le logement. Par suite, la construction massive dans ce domaine n’est même plus un impératif, c’est une nécessité sociale avant catastrophe !

Acquisition rue Louise de Bettignies

Sur ce dossier, la commune a sollicité le bailleur social SIGH afin d’acquérir 5 logements vacants et devenus insalubres. Le potentiel de réalisation est de 29 logements. « Je rappelle que 70% de la population a les moyens (ou plutôt éligible) au logement social », précise le porteur de ce projet.

Bien sûr, dans le périmètre des 500 mètres, ce projet a été revisité par l’ABF avec moins de tension que sur le précédent dossier.

Résidence Paul Manouvrier

Actuellement, ce collectif imposant comprend 238 logements. Jean-François Devillers, président d’Habitat du Nord, est venu présenter ce dossier structurant pour la commune : « C’est une réhabilitation sur 10 ans. Il est nécéssaire d’aborder ce dossier avec une réflexion en profondeur, car il constitue un enjeu pour ce quartier ».

Encore à l’état embryonnaire, la première réunion publique de concertation se déroulera au mois de janvier prochain. « Nous devons avoir un regard plus large à travers un bailleur attentif et aidant », ajoute le président d’Habitat Nord. Toutefois, compte tenu des prix de la construction et des loyers associés accessibles, les projets ne peuvent choisir les matériaux les plus performants dans tous les domaines, donc l’angélisme dans la construction sociale… !

Pour autant, Eric Castelain s’inquiète «  je note dans son projet un bail à 65 ans. Mais dans quel état la commune va retrouver cette résidence Paul Manouvrier comme nous l’avons vu dans une délibération précédente (Louise de Bettignies) ? « .

Réservez vos places pour le grand show aquatique au Centre aquatique de l’Amandimois, les 15, 16, et 17 février 2019 : https://dragondeau.fr/gala-international-de-natation-artistique/

(Dernier volet de ce conseil municipal, le Rapport d’Orientation Budgétaire 2019 dans l’édition de ce lundi)

Daniel Carlier

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