André Chassaigne « transformer l’adhésion populaire en adhésion politique »
Organisées sur le site minier d’Arenberg Créative Mine, les journées parlementaires regroupant députés et sénateurs ont démarré sur un débat de politique générale ; un seul mot d’ordre pour André Chassaigne, le rassemblement autour de thèmes forts avant toute velléité électorale.
André Chassaigne sonne le rassemblement
Pour la 3ème fois dans le Nord de la France, les Journées Parlementaires communistes républicains citoyens et du parti de gauche (liste en bas de page) furent l’occasion d’un éclairage politique nécessaire avant cette année électorale cruciale.
Rassembler à tout prix
L’actualité sociale est porteuse en débats de fond, la loi Travail, Alstom et en filigrane l’activité ferroviaire produite en France, l’évasion fiscale « avec le succès du livre des Frères Bocquet- Sans Domicile FISC-, il se passe quelque chose« , souligne Pierre Laurent, le secrétaire du PCF. Des axes forts sur lesquels « nous mobilisons sur ces grands thèmes après une succession de débats stériles, comme sur la déchéance de la nationalité voire cet été sur le Burkini et dernièrement le show Macron« , insiste André Chassaigne, le président du groupe GDR.
Sur la Loi Travail avec la 14ème manifestation nationale sur le sujet, l’objectif est clair : « Nous visons l’abrogation de ce texte. Rappelez-vous le CPE, cette loi a été supprimée après son adoption. C’est possible ! », déclare Eliane Assassi, présidente du groupe CRC. Plus précisément, le but est de vider cette loi de son contenu et par suite, décret (contesté) par décret d’application (107 au total), rendre vide de sens les textes combattus.
Sur le volet industriel, André Chassaigne propose un « débat entre les groupes parlementaires des deux assemblées. Je rappelle qu’une commission d’enquête menée par Alain Bocquet, en 2011, avait déjà tiré la sonnette d’alarme« .
Sur un sujet cannibale en emplois, Dominique Watrin déclare face à l’Uberisation de l’économie « après un capitalisme sans usine, il ne faudrait pas avoir un capitalisme sans salarié ! »
Enfin, André Chassaigne souligne particulièrement la perte de crédibilité de la parole politique mais attention le distinguo est important « c’est un rejet du politique et non de la politique. De plus, les scandales judiciaires comme Dassault, car il n’y a pas que Cahuzac, sont dévastateurs auprès de la jeunesse« , précise André Chassaigne.
Et sans oublier, une refonte des institutions « malgré des millions de citoyens qui adhérent à nos combats, nous pouvons disparaître de la prochaine Assemblée nationale ! L’idée d’une sixième république est toujours présente, il faut rendre au parlement le pouvoir« , indique Pierre Laurent. Sur ce sujet Eric Bocquet, explique de manière très pragmatique l’influence du parlement sur le dernier budget de l’Etat (2015), : « 700 amendements, toutes tendances politiques confondues, ont permis de modifier la ligne budgétaire de 0,8% »
Tout cela tend vers une « une majorité sociale de progrès qu’il faut transformer en majorité politique« , conclut André Chassaigne.
Pierre Laurent, secrétaire du PCF, met en exergue « le danger qui se dresse devant nous. Il faut conserver un regard lucide sur les présidentielles et exister dans le débat. Quel que soit notre choix (pour les présidentielles), il faut un niveau d’exigence pour le rassemblement« .
En clair et c’est le moteur d’André Chassaigne : « Il faut d’abord fédérer et rassembler un maximum de citoyens autour des grands thèmes sociaux. Il est inutile de vouloir aller trop vite« .
Bien sûr, derrière la présidentielle se profile des législatives cruciales pour la parole d’une certaine gauche. « Si nous avions été 20 députés de plus, la Loi Travail ne passait pas« , indique André Chassaigne.
Quel candidat ?
En 2012, Jean-Luc Mélanchon a réalisé un score significatif à l’élection présidentielle mais derrière le Front de gauche a perdu 50 % de ses députés. « L’année prochaine, nous n’aurons peut être plus de Journées Parlementaires…« , souligne Alain Bocquet. Le président de la Porte du Hainaut ne veut galvauder le 1er tour « je ne me résigne pas à dire, les jeux sont faits, le F.N est déjà au second tour et la course est pour le meilleur second. Il y a un combat du 1er tour. »
Ensuite, le choix des candidats et d’une campagne de terrain pour les législatives constitue « notre objectif sans pour autant délaisser la présidentielle« , ajoute Alain Bocquet.
Bien sûr, évoqué durant cette matinée à plusieurs reprises sans citer son nom « il n’a pas tous les défauts« … ou un autre « on ne peut éviter la question des présidentielles » le candidat déclaré Jean-Luc Mélanchon est présent dans tous les esprits. Il fédère encore dans les sondages mais amène-t-il des voix aux différents partis de gauche ou seulement à lui même ? Au regard des résultats des législatives 2012, on peut se poser la question !
En clair, Alain Bocquet résume l’état de l’art « actuellement, nous sommes sans candidat fixe« .
17 Sénateurs présents : Patrick ABATE, Eliane ASSASSI, Marie-France BEAUFILS, Michel BILLOUT, Eric BOCQUET, Jean-Pierre BOSINO, Laurence COHEN, Cécile CUKIERMAN, Annie DAVID, Michèle DEMESSINE, Evelyne DIDIER, Thierry FOUCAUD, Brigitte GONTHIER-MAURIN, Pierre LAURENT, Christine PRUNAUD, Michel LE SCOUARNEC et Dominique WATRIN.
8 Députés présents : François ASENSI, Alain BOCQUET, Jean-Jacques CANDELIER, Gaby CHARROUX, André CHASSAIGNE, Marc DOLEZ, Jacqueline FRAYSSE et Nicolas SANSU.