Territoire

Prim’Toit, patrimoine urbain et humain !

L’Assemblée générale 2018 de Prim’Toit demeure un temps fort de l’année, un baromètre annuel du logement pour un public en marge, hors système à leur corps défendant !

(Site d’accueil Les Clarisses à Fourmies)

Janvier en deuil…

Benoît Hautier

Cette année 2018 a commencé par un terrible drame au sein de cet acteur social sur 4 territoires (Valenciennois, Cambrésis, Avesnois, et Douaisis). En effet, Benoît Hautier, le Directeur Général Adjoint, est décédé brusquement une journée de janvier au détour d’un rendez-vous professionnel. « Toux ceux qui ont côtoyé notre directeur adjoint peuvent attester de son humanisme », déclare Gérard Lorriaux, président du Conseil d’Administration de Prim’Toit. «  Ce décès a secoué toute l’association, il a désorganisé toutes les structures. Ce cap est passé… au niveau technique ! Sylvain Jaumont est arrivé en remplacement. Bien connu chez nous, car il était directeur sur le site des Clarisses sur Fourmies pendant un temps », explique Christophe Ferraï.

Et l’année continue…

Tout d’abord, le cadre des choix de l’exécutif relatif à la diminution significative des contrats aidés entre autres. « La politique publique en matière d’hébergement d’urgence n’a aucun impact sur notre fonctionnement. D’ailleurs, l’Etat à renforcer nos places pérennes en hébergement d’urgence », commente Christophe Ferraï, le directeur général de Prim’Toit.

Cette donnée factuelle est rassurante pour le budget de l’association comprenant 75 ETP (Equivalent Temps Plein). « Nous présentons un budget prévisionnel de 5 800 000 €, sachant que l’année dernière, nous avions présenté un budget initial de 5 450 000 € pour finir à 6,2 millions d’euros avec les sollicitations de l’Etat en veille saisonnière notamment », ajoute Christophe Ferraï. Le financement est une chose, la réponse aux besoins en est une autre. C’est sur ce point que l’action d’un acteur social solidaire se mesure.

Plus de foncier

Face au défi des jeunes en errances, en rupture, des personnes en urgence sociale et familiale, le besoin en espace de logements est prépondérant. Ce moteur structurel, le président Gérard Loriiaux l’a parfaitement intégré : « En 2017, nous avons accueilli 5951 personnes en ménage ou isolées. J’ai donc signé l’année dernière chez le notaire des acquisitions sur Cambrai. En 2018, nous investirons également sur le commune de Guesnain ».

Logements d’urgence inscrits dans la boucle CHRS, résidence habitats jeunes actifs (salariés ou apprenants), réinsertion sociale, accompagnement vers le logement…, la palette est immense ! Le rôle le plus connu est celui d’un membre actif du réseau 115 sur le Hainaut à l’instar de l’association La Pose, Alter Egaux, l’AJAR, Le Triangle, Blaise Pascal, la Croix-Rouge…, le nombre d’acteurs est à l’échelle des besoins dans le sud du département. D’ailleurs, le tout nouveau Sous-Préfet, Christian Rock, avait réservé sa première sortie à un acteur de l’hébergement d’urgence (CHRS), en l’occurence Alter-Egaux !

Logement et santé

Clairement, offrir un toit provisoire ou sur la durée constitue indéniablement un acte médico-social. « Concrètement, pour une personne accueillie, nous devons gérer aussi une problématique de santé, une pathologie, parfois une conduite addictive », souligne Christophe Ferraï.

Toutefois, l’équipe éducative n’est pas toujours armée. La traçabilité de ces publics n’est pas forcément simple. Le poids du dossier administratif à reconstituer est parfois énorme, car certain(e)s hébergé(e)s sont hors système, hors des radars sociaux, c’est un phénomène dont l’amplification est très inquiétante, notre honte quotidienne de laisser grossir les rangs des délaissés du triptyque républicain. A ce titre, l’organisation par Prim’Toit, en partenariat, de la journée régionale de la cohésion sociale et de lutte contre la pauvreté a mis en exergue la nécessité de certaines innovations, une nouvelle transversalité de l’action sociale, d’où des partenariats multiples « nous avons un accompagnement pour trouver une solution individuelle avec des partenaires comme la Mission Locale, le PLIE… », précise Christophe Ferraï.

Dans cette optique, le jeu presque quotidien pour une association comme Prim’Toit réside dans l’évaluation de son action, le chemin précis de chaque euro public dépensé, parfois complexe, mais un travail obligatoire balisé par les services de l’Etat. Est-ce la bonne méthode cette dépense d’énergie administrative pour quantifier la mesure de tout ?

La politique gouvernementale peut changer… D’ailleurs, en matière de santé publique, l’ancien T2A (Tarif à l’activité) était le solfège absolu, la seule partition possible. Aujourd’hui, cette vision est complètement remise en cause par le Président de la République himself. Un jour, le toit (pérenne) d’abord sera peut être le seul objectif comme certaines expériences réussies en Europe, voire en France, le démontrent. L’origine, la cause, le backgroung de l’arrivant n’est pas forcément l’essentiel, son dossier administratif pas forcément la thérapie unique. Non, la solution serait un habitat pour tous, le fameux droit au logement… un Prim’Toit universel, un défi immense !

Daniel Carlier

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