« La vie devant elles » à Arenberg
Après le succès de la saison 1 qui avait fidélisé près de 3, 3 millions de téléspectateurs sur France 3 et remporté le prix de la meilleure série française à la 6ème édition du festival Séries Mania 2015, La vie devant elles a tourné la fin de la saison 2, mercredi 07 septembre, sur le site Arenberg Créative Mine.
La vie devant elles : «Paris – Arras en train : 50 minutes et à Arenberg Créative Mine, on arrive dans un autre monde ! »
Produits par Cinétévé et soutenus par Pictanovo, avec la région Hauts de France, les 6 épisodes de 52 minutes ont été tourné à Paris et sa petite couronne, dans la région Hauts de France, notamment à Lille, sur le territoire de la Porte du Hainaut et son site minier, où les caméras se sont posées dans les vestiaires de la mine, dans le musée, dans la salle des machines et la salle des pendus. Des lieux qui renforcent le caractère de la série signée Dan Franck, qui raconte la vie de trois filles de mineurs dans les années 1970 et 1980. A l’instar de la première saison, Stéphane Caillard (Alma), Alma Jodorowsky (Solana) et Lilly‐Fleur Pointeaux (Caroline) incarnent les héroïnes de la série et Vladimir Consigny, Corentin Fila, Sabine Haudepin ou encore Claire Nebout complètent le casting.
Les coulisses du tournage sur le site Arenberg Créative Mine, « la série n’aurait pas pu être tournée ailleurs! L’espace, la région, les terrils… »
«Paris–Arras en train : 50 minutes et à Arenberg Créative Mine, on arrive dans un autre monde!», sourit Delphine Claudel, la productrice de Cinétévé ajoute «le site minier a des décors formidables ! Quand nous travaillons avec une région, l’idée est de mixer les équipes. Nous travaillons donc ensemble, parisiens et nordistes. En ce sens Pictanovo est un relais très important pour la faisabilité, un vrai collaborateur».
Ce mercredi soir, les comédiens étaient tous là pour les derniers moments du tournage de la saison 2 de la série co‐écrite par Dan Franck et Stéphane Osmont, accompagnés de Gabriel Aghion, réalisateur, Fabienne Servan‐Schreiber et Delphine Claudel, productrices de Cinétévé, Paule Zajdermann, conseillère de programme à la fiction de France 3 et Malika Aït Gherbi Palmer, directrice générale de Pictanovo.
Pourquoi cette série remporte un tel succès ?
«C’est une histoire romanesque originale croisée avec la mémoire locale et les faits historiques, ça parle à tout le monde», annonce Paule Zajdermann, conseillère de programme à la fiction de France 3, qui s’explique sur cette série contemporaine, moderne, qui met en valeur les combats féministes et ouvriers : «Dan Franck avait envie de réaliser une série féministe et politique à cette époque là, nous avons tricoté une histoire. La suite était une évidence, une envie de notre part d’accompagner les jeunes femmes sur une dizaine d’années de leur vie. Là, on les retrouve 3 ans après la 1ere saison et la 3e saison se jouera pendant la campagne électorale de 1981». Les comédiens à l’unisson, ravis de l’implication des figurants – recrutés sur le territoire – narrent cette anecdote criante de vérité «nous sommes allés tourner à Denain, sur l’un des murs du décor était inscrit « nos enfants ne seront pas des chômeurs », il y a une continuité, on parle des choses qui ont encore bien lieu aujourd’hui… ». Quand la fiction est au service de la transmission de la mémoire industrielle, c’est un joli croisement qui tenait à cœur à Fabienne Servan‐Schreiber, productrice de cinétévé.
Petit bout de femme souriante et dynamique, Paule détaille «tout le monde aurait pu vivre cette histoire, tout le monde peut s’identifier …et puis il n’y a pas que des séries policières à la télé ! Celle-ci est ancrée socialement et porte des valeurs féministes ! », avant de réagir avec délicatesse face à la restitution d’une critique concernant le manque d’accent du Nord des comédiennes. La réponse lui était toute trouvée « Nous ne sommes pas dans la restitution poussiéreuse des choses. Nous ne l’avons pas cherché. Il y a un parfum d’époque extrêmement fin. C’est ce mélange qui a plu », explique-t-elle. Et puis mince alors, il ne faut quand même pas exagérer, ce n’est pas parce qu’un film se tourne dans le Nord, en relatant l’Histoire du territoire, que l’accent prononcé du ch’ti doit être obligatoire et éclabousser les bandes sons! Merci ! On a tous vu Bienvenue chez les ch’tis ! On a tout compris, ou pas.
Pour ceux qui connaissent et pour les autres, la petite histoire en quelques mots.
Cette saison débute en mars 1979 au moment des grandes manifestations. Dans le bassin minier, la vie locale est dominée par la crise de la sidérurgie, entraînant la suppression de plusieurs milliers d’emplois à l’usine de Denain, non loin de Chambries. Alma, Solana et Caroline sont désormais de jeunes adultes. Solana a pris la tête de l’imprimerie Lambert, qu’elle s’acharne à développer quand la quête de ses origines familiales lui en laisse le temps. Alma prépare d’arrache-pied son barreau, les sentiments tiraillés entre Maître Duparcq et Rodolphe, son premier amour et pionnier des radios libres. Caroline, quant à elle, revient d’un long périple au Maghreb durant lequel elle est tombée amoureuse du ténébreux Fadi, un sidérurgiste gréviste de Denain. Dans une atmosphère d’agitation sociale, dont le bistrot de Micheline est le miroir, le mystère de la mort de leur père revient hanter les trois jeunes femmes. Alors que tout semble leur réussir – l’essor de son imprimerie pour Solana, le barreau pour Alma, le mariage pour Caroline – une terrible épreuve survient, qui pourrait mettre en péril l’avenir des trois amies… Pour en savoir plus, il va falloir patienter, la diffusion de la saison est prévue au début du printemps, avec une rediffusion les semaines précédentes de la saison 1.
La vie devant elles et le combat féministe
Clin d’œil au territoire et au site minier qui n’était pas encore Arenberg Créative Mine, en accueillant le tournage de Germinal, un combat social, puis l’avant première de Les filles du Plessis, tournée en grande partie à Saint Amand Les Eaux, dans cette série aussi le combat est féministe s’il vous plaît. La vie devant elles, c’est bel et bien l’histoire de trois jeunes femmes que l’on suit au fil des épisodes, une histoire qui court sur plusieurs années, avec à la clef un coup d’œil dans le retro sur l’évolution du statut de la femme française dans la société.
Pour rappel, la saison 1, comprend six épisodes d’environ cinquante minutes, se déroule entre 1975 et 1976 et s’étale sur une durée d’un an et demi environ. Elle débute avec un drame tragique, celui du coup de grisou qui cause la mort des pères respectifs d’Alma, Caroline et Solana. Leur but est donc de rendre honneur à leurs défunts parents au tribunal. Puis le quotidien devient rude et difficile. Dans la saison 2, les héroïnes sont en quête d’identité. C’est l’heure des engagements dans la vie d’adulte, elles cherchent leur place dans la société, elles ont chacune des choix à faire… Contemporaine cette question, me direz vous. Une manière aussi de rappeler aux jeunes générations, les luttes d’hier….pour ne jamais perdre ce que l’on a mis des années à gagner! Comme disait Simone de Beauvoir « ces droits ne sont jamais acquis. Vous devrez rester vigilante votre vie durant ! »