Jacques Dubois a braqué le Père Noël
Vendredi dernier, l’inauguration du nouveau groupe scolaire « Les écoles au bord de l’eau » à Nivelle fut unique en son genre. A cette occasion,Jacques Dubois, le premier magistrat, a gratifié l’assistance d’un discours dont il a le secret de fabrication.
Jacques Dubois, maire de Nivelle, a porté un projet de 3,5 millions d’euros
La dernière ouverture d’une école « datait de 1963« , soulignait Roger Messager, maire de Nivelle de 1977 à 2001. Cette longue attente a été récompensée par un projet de très haute volée. En effet, la construction d’un site regroupant l’école primaire et élémentaire pour un montant inhabituel au sein d’une commune rurale de 1 300 habitants, pas moins de 3,5 millions d’euros…on se pince pour savoir s’il n’y a pas un zéro de trop. Mais non, l’inénarrable Jacques Dubois et ses équipes ont porté un projet d’une ampleur colossale à l’échelle de cette collectivité locale.
« Certains doutaient de cette réalisation pour la rentrée scolaire 2016. Ils ont eu tort, certes, il reste la restauration scolaire mais elle fait l’objet d’un autre permis de construire. Nous avons ici 1 777 M2 construit en 12 mois. En plus du future restaurant scolaire, nous avons racheté une maison voisine dans laquelle, après une extension de 150 M2, notre mairie va s’installer« , explique le maire.
Une signature architecturale au bord de la Scarpe, des salles de classe, confortables, spacieuses et lumineuses, cette réalisation permet un accueil de qualité pour 83 enfants dans 3 classes de maternelle et 94 élèves dans 4 classes de primaire. Un site d’une telle qualité que Jasques Dubois lance tout de go au Sous-Préfet, Thierry Devimeux, ingénieur de formation, « avec des écoles comme celle là, nous serions tous énarques » rectifiant dans la foulée « certains m’ont précisé que ce n’était pas une référence…« .
Situées sur l’ancien site de la Sucrerie, ces écoles ont vu le jour après un parcours du combattant « nous avons présenté le sujet en 2008, une première AMO en 2010… » Jacques Dubois a pris un malin plaisir à égrener chaque étape, lourde, compliquée afin de mieux mettre en exergue ce quasi exploit communal, porter un dossier de 3,5 millions d’euros.
Jacques fait ses courses
En présence de plusieurs parlementaires, Alain Bocquet, Michelle Demessine et Valérie Létard, la voisine de Lecelles, d’Eric Renaud conseiller départemental, de l’inspection académique etc., une occasion unique pour battre le rappel des subventions. Tout en soulignant la bonne idée d’un versement de la soulte des subventions sur ce projet « avant la fin de l’année », il harangue toute personnalité publique présente afin d’abonder en numéraire les projets de la ville etc. Fort heureusement, le Père Noël ne passait pas par là car il eut été délesté de son char, de ses rennes et de sa hotte pleine de jouets car Jacques fait ses courses partout pour la commune. Il a bien raison car compte tenu de cette réalisation « les écoles au bord de l’eau », il peut croire au Père Noël !
Pour sa part, Alain Bocquet lance « j’ai l’habitude, Jacques Dubois fait toujours ses courses » et Valérie Létard « j’ai compris que je ne pourrais pas échapper au maire de Nivelle pour ma réserve parlementaire« . Sur ce dossier, c’est Michelle Demessine qui a alloué une partie, très règlementée, de sa réserve parlementaire. « J’ai décidé de consacrer toute ma réserve parlementaire aux projets scolaires des communes rurales, elles ont autant besoin de fonds que les villes« , indique la sénatrice. Il faut rappeler que l’Etat a largement abondé à cette réalisation avec une enveloppe DETR de 546 000 €, le Conseil départemental pour 208 000 € voire la Porte du Hainaut à travers un fonds de concours de 300 000 €.
L’inspecteur d’Académie a rebondi avec humour face à cette liste de demandes, version Prévert, de Jacques Dubois, « je vous propose d’intégrer dans vos classes des tablettes numériques ? » Bien sûr, cela malgré la présence d’une cyberbase dans l’école, bientôt en fonction… « mais c’est la faute de France Télécom que j’ai contacté (une fois de plus) ce matin. Cela devrait se résoudre rapidement« , souligne le maire dont la voix suave a certainement réveillé de bon matin l’agence régionale de France Télécom…
Une cérémonie, très longue, conclut par le Sous-Préfet : « Ouvrir une école en 2016, après les événements que nous avons connu récemment, constitue un acte de résistance… aussi« .