La cohésion sociale fait son buzz à Valenciennes Métropole
Une fois n’est pas coutume, la présentation d’un rapport sur la cohésion sociale fut le coeur battant de ce conseil communautaire. Le développement économique, c’est bien, l’accompagnement de l’humain dans son emploi, son parcours de soins, son développement personnel apporte autre chose, une dimension sociale à une collectivité territoriale ô combien nécessaire sur un territoire comme celui de Valenciennes Métropole.
(Visuel Armand Audegond, Xavier Jouanin)
En prélude au Conseil communautaire, quelques mouvements au sein de l’hémicycle ont eu lieu vendredi soir. En effet, Xavier Jouanin, le nouveau maire d’Onnaing depuis décembre 2017, est devenu conseiller communautaire délégué à l’accessibilité. Ensuite, en « accord avec le nombre de vice-présidence pour la ville de Valenciennes dès mon élection (janvier 2016), Armand Audegond devient vice-président en charge des grands projets », souligne Laurent Degallaix, le président de la CAVM.
Autre dossier incontournable, l’épisode Ascoval a marqué tous les esprits. « Je ne doute pas que l’accord sera signé avant lundi soir afin que ce dossier connaisse une sortie en bonne fin. J’espère que ce n’est pas juste un sursis. D’ailleurs, il faut rester très vigilant ! », explique le président de Valenciennes Métropole.
Pour sa part, Fabien Thiémé est intervenu plus largement sur le volet économique pour saluer « Toyota et son investissement de 300 millions d’euros, et la création de 700 emplois, dont 600 en CDI ». Mais surtout, il a remis au goût du jour un dossier qui a une furieuse tendance à s’évaporer, le fameux Canal Seine Nord Europe. « Sur ce projet du CNSE, je rappelle qu’il bénéficie d’un engagement financier de 40% de l’Europe. Si ce chantier n’évolue pas, nous perdrons cette manne financière. C’est un combat public qu’il faut mener », déclare le premier magistrat de Marly. Laurent Degallaix ajoute « sans aucun signal d’avancement, ce sera un dégagement d’office de ‘Europe sur le CSNE». Pourrait-on ajouter que la 1ère médiatisation du CSNE fut au 1er trimestre 2012 devant les caméras de télévision avec un Nicolas Sarkozy en campagne avec à ses cotés Jean-Louis Borloo. Bizarrement, du coté du Havre, on n’est pas très pressé de voir émerger cet autoroute fluvial. On se demande bien pourquoi le Premier ministre, Edouard Philippe, trouve toujours un chantier brûlant plus important que le Canal Seine Nord Europe ??
Laurent Depagne : « Où en serions nous sans ce contrat de ville ? »
Le contrat de ville constitue l’engagement social de l’intercommunalité avec sa population sur la période 2015/2020. C’est donc un bilan d’étape que l’équipe d’élus en charge de cette thématique a présenté vendredi dernier en plénière. Pudiquement baptisé Contrat de Ville, c’est avant tout un contrat social, pas au sens de Jean-Jacques Rousseau, mais celui d’une main publique agissante sur des thématiques lourdes comme la santé, l’emploi, le soutien à l’entreprenariat, la lutte contre les violences intra-familiales, l’égalité homes-femmes etc.
En introduction, le vice-président en charge de la cohésion sociale, Laurent Depagne, rappelle quelques données sur ce territoire : « Avec un taux de chômage de 15,3%, un taux de 23,5% de NEET (jeunes ni en emploi, ni en scolarisation, ni en formation), un positionnement en terme de santé de 296ème sur 304 intercommunalités en France, un revenu médian de 17 308 € annuel contre 20 369 € au niveau national ».
Assurément, à l’évocation de ces chiffres, on a une furieuse envie de se prendre la tête entre les mains et se dire que peut-on y faire ? C’est absolument la chose à ne pas envisager, ne même pas le penser une micro seconde, il faut agir. C’est dans cette optique que le Contrat de Ville s’est construit. « Je l’ai voulu très participatif, très dynamique avec beaucoup d’élus impliqués sur des items différents », explique le vice-président.
En effet, en plénière, la présentation fut vivante ce qui n’est pas d’une récurrence absolue sur ce type de dossier, moins captivant qu’un grand projet en dur ! C’est un constat, l’action positive vers l’Homme intéresse assez peu franchement dans un monde d’un individualisme exacerbé, la catastrophe humaine est nettement plus captivante médiatiquement, et encore on se lasse assez facilement aussi. On meurt aujourd’hui en Méditerranée presque en silence d’une chaine d’information en continu, presque plus dans le défilé en bas de l’écran… !
Néanmoins, pour voir le verre à moitié plein, tour à tour, les élus en charge de leur sujet social ont présenté les actions de ce contrat de ville de la CAVM. Grégory Lelong, maire de Condé-sur-l’Escaut, a évoqué la poursuite du soutien aux entreprises dans l’ESS (Economie Sociale et Solidaire), Isabelle Choain, maire de Prouvy, la thématique de l’égalité Homme/Femme « avec une manifestation importante le 16 mars prochain à l’hôtel de ville de Valenciennes », souligne-t-elle.
Pour sa part, Jean-Marcel Grandame a déroulé sur le volet logement. « Nous avions anticipé la réhabilitation des habitats miniers avant même le Plan Bassin Minier (présenté par Bernard Cazeneuve). Cela concerne aussi les chantiers PNRQAD (rénovation des centres-villes dégradés) où nous sommes co-pilote avec la commune ». Il y a 5 communes concernées par le PNRQAD sur le Valenciennois, mais l’arrivée assez révolutionnaire, en terme administratif, de la loi NoTRE bouleverse l’ordre hiérarchique établi à la signature des PNRQAD, c’est discutable ce co-pilotage institutionnellement parlant !
Ensuite, Christian Bisiaux a présenté les actions sur une thématique qui marque tous les Sous-préfets de passage à Valenciennes, la violence intra-familiale. Un autre sujet est plus récent, la prévention face à la radicalisation.
Une autre élue a présenté les Conseils citoyens dans la ruralité « ils sont au nombre de 14 avec près de 200 conseillers citoyens. Nous avons laissé les communes s’organiser sur la mise en place des conseils », souligne-t-elle. Relié à cette ruralité du quotidien, le très prisé fonds d’initiatives locales dans les communes rurales a été évalué. A ce jour, 152 projets ont été pris en compte avec un montant maximum de 1000 € par dossier.
« Je rappelle que ce Contrat de Ville injecte sur ces sujets près de 6 millions d’euros », conclut Laurent Depagne.
Après cette présentation magistrale et dynamique, Jean-Jacques Schneider, maire de Hergnies, est intervenu. « Ce constat chiffré existe depuis très longtemps »…il énumère de nombreuses actions positives dans presque tous les secteurs depuis l’avénement de l’intercommunalité « sans inversion de la courbe », conclut-il. La réponse fut limpide de Laurent Depagne « où en serions nous sans ce contrat de ville ? Par contre, vous avez raison, cette présentation vise également à montrer qu’il faut changer de braquet, et notamment sur l’emploi et la santé ».
Daniel Carlier