Alain Bocquet « nous sommes à l’os »
Sur le site de Wallers-Arenberg, une foule nombreuse est venue pour cette cérémonie des voeux de la Porte du Hainaut. Certes, 2018 est une année sans élection, mais avec de multiples interrogations sur les évolutions structurelles, financières, voire sur l’existence même de certaines collectivités, que de questions sans réponses !
Alain Bocquet : « 2% des transactions financières vont dans l’économie réelle »
Comme pour les voeux de la cité thermale, Alain Bocquet a démarré son propos par des voeux de paix. « Un chek-up a été réalisé sur le président américain, la première puissance du monde, mais on a oublié la tête. Il caracole avec des tweets…, nous sommes sur un volcan », explique le président de la Porte du Hainaut.
Dans cette optique, des initiatives sont prises comme ce collectif « des maires du monde pour la paix. La Porte du Hainaut va le rejoindre très prochainement », poursuit Alain Bocquet.
Sur la plan national, le vote de la loi de finances 2018 laisse très amer l’ancien député. « Ce budget 2018 profite à 5% des plus riches, et défavorise 5% des plus pauvres. Nous sommes de plus en plus dans une société inégalitaire. De plus, nous pâtissons d’une politique du low cost, on le voit bien dans l’affaire Lactalis. Et on apprend que son PDG, 8ème fortune de France, fait travailler sont argent hors des frontières », ajoute-t-il.
Bien sûr, le cheval de bataille de la finance mondiale demeure une corde sensible chez le coauteur du livre « Sans Domicile Fisc ». « 2% des transactions financières vont dans l’économie réelle », assène le maire, et en même temps sur le Hainaut, vous avez quelques réussites notables. « Regardez notre lutte pour maintenir Sevelnord, aujourd’hui, elle embauche une 4ème équipe de production », souligne le maire.
D’autres succès sont à souligner comme l’arrivée de Safran-Air France KLM. « La Porte du Hainaut poursuit son investissement, année après année, pour le développement économique, 10 millions d’euros de plus en 2017. Nous participons également à la reconquête de ces friches du passé, comme celle des Pierres Blanches », ajoute Alain Bocquet.
La petite entreprise n’est pas oubliée avec depuis 8 ans un dispositif de soutien aux TPE « 227 dossiers furent étudiés, 15 millions d’euros débloqués, et 713 emplois maintenus ou créés », ajoute-t-il.
Enfin, le fameux Salon Made In Hainaut est une vitrine du savoir-faire territorial et au delà. L’édition de 2017 fut la 1ère bénéficiaire sur les 3. Le prochain salon se déroulera le 23 et 24 mai 2019.
Investissement local… !
Cette dynamique de soutien à l’économie nécessite des fonds publics. « Aujourd’hui, c’est la logique de l’austérité. On se la passe de l’un à l’autre », souligne le président de la CAPH. Le monde de l’ovalie n’aurait pas renié cette transmission précise tant les coupes budgétaires en cascade sont nombreuses. « Nous sommes à l’os au niveau budgétaire », poursuit-il.
Sur certaines compétences budgétaires, le président de la CAPH rappelle « que la taxe des ordures ménagères reste à zéro, mais cela n’incite pas les habitants à rentrer leurs poubelles. Sur ce sujet, des compétences déchets ont été transférées au SIAVED », précise-t-il.
La rénovation des églises se poursuit à son rythme. « Au terme de ce mandat, 18 églises sur un aspect patrimonial seront restaurées », précise-t-il. De même, les piscines sont à l’heure de la rénovation lourde : Derain, Trith-St Léger d’ici 2019 sans oublier les réalisation existantes, Centre aquatique de l’Amandinois, Escaudain, et Raismes.
Perte de proximité
Alain Bocquet revient sur un épisode de la délivrance des CNI (Carte Nationale d’Identité), la nouvelle donne 2017 réserve à 7 ou 8 communes du Valenciennois, équipées d’un matériel biométrique, la faculté de délivrer des CNI aux administrés. « Nous perdons de la proximité. Bientôt, on va nous dire, on ferme le guichet ! », lance à la cantonade Alain Bocquet. Assurément, la commune est en danger d’existence, l’échéance 2020 avec la fin de transfert des compétences, la loi NoTRE et toute la loi NoTRE sera peut-être un marqueur fatal !
Daniel Carlier