60 ans d’un combat sans fin pour l’APEI !
En présence d’Anne-Sophie Granato, conseillère régionale, d’Anne-Lise Dufour, maire de Denain, et du député de la 19ème circonscription, Sébastien Chenu, l’association des Papillons Blancs du Denaisis a fêté avec éclat ses 60 ans au sein de la salle Baudin. Une occasion pour retracer la genèse de cette APEI à travers un spectacle, le début d’un combat partagé succédant à une route bien solitaire.
Jean-Marie Laurent, président de l’APEI du Denaisis : «Une personne déficiente mentale est invisible dès que ses parents sont décédés »
Copieusement garnie avec près de 900 personnes, l’ex salle d’Usinor fut l’écrin de cette célébration du 60ème anniversaire de l’APEI du Denaisis. Comme pour fixer les esprits et le défi au quotidien, une phrase est affichée en lettres majuscules sur l’écran central « le combat d’hier et de demain ».
« Il y a 60 ans, certains parents cachaient leurs enfants, car la société portait un regard hostile. Cette création d’une association répondait à un besoin et à une volonté, une structure dirigée par des parents d’enfants en situation de handicap intellectuel », indique Jean-Marie Laurent, le président de l’APEI du Denaisis.
Ensuite, le président aborde une thématique nouvelle car le vieillissement de ces déficients mentaux n’était pas envisagé à l’origine. Les progrès, les conditions de vie etc. ont changé la donne et aujourd’hui rien n’est prévu pour un âge avancé d’un déficient intellectuel. « C’est une véritable problématique. Les élus politiques doivent comprendre que la déficience mentale est très spécifique. On nous prône l’autonomie. Oui, mais si aucun danger n’entoure nos enfants. Je dis bien Nos Enfants, car ils sont tous Nos Enfants même si cela dérange. Notamment quand une personne déficiente mentale devient invisible dès que ses parents sont décédés », assène le président.
Pour sa part, François Bouriez, trésorier et président de la vie associative, rappelle le socle de cette création associative. « Il y a 60 ans, ces parents se sont engagés dans cette structure afin de trouver des solutions. Pourtant, en 2017, nous avons toujours des enfants sur liste d’attente. En plus, on voudrait encore réduire nos budgets… ».
Jean-Marie Laurent a fait applaudir la salle pour « les élus de toutes les opinions politiques, car vous nous défendez tous ! » En première partie, Sébastien Chenu, met en exergue « les talents multiples au sein de votre association. Vous avez un poids social, économique, vous bâtissez l’avenir ! Je serai solidaire de votre combat ».
Ensuite, ce fut le temps du spectacle, sous la houlette d’un comité d’organisation « qui a travaillé sur cette journée depuis 6 mois. Un spectacle théâtral, d’une heure trente, a été écrit par Mélanie et Malika avec 120 jeunes de l’association . Cette pièce retrace l’histoire de la création de cette APEI sur le Denaisis. Nous avons demandé à Jean-Pierre Stievenard, fils du fondateur Jean Stievenard, d’interpréter le rôle de son père », explique Alain Croix, membre organisateur de cette journée particulière.
Une journée singulière pour un combat qui ne l’est pas moins. Cette manifestation fut un moment de convivialité partagé dans un climat bienveillant, un moment où le temps long passe plus vite. Rien ne peut altérer l’humeur des parents, des accompagnants, certainement pas une anicroche logistique, un retard, car la gravité est une mesure bien identifiée dans le monde de la déficience mentale.
Daniel Carlier