Patrick Roussiès « Francis Beaudelot était un homme libre »
9 février 1937 – 02 octobre 2017. Ce lundi s’en est allé un humaniste, Francis Maladry, Beaudelot de son nom d’artiste. Né à Saint Saulve, il était une icône du Valenciennois. Inclassable et bien connu dans le monde de l’art, le peintre du Nord s’est éteint à 80 ans.
L’artiste-peintre Francis Beaudelot s’est éteint.
Tous se souviennent, avec leurs mots et leurs émotions, de celui dont la silhouette était vite repérée en ville, un Monsieur en sandales… et dont un film, de l’auteur réalisateur Camille Fontenier, accompagne l’artiste dans son quotidien et interroge son rapport à la création au fil des jours. Peintre qui ne peint plus à cause de la maladie et qui dessine toujours de mémoire. Là où la peinture est partout, «elle se niche en creux dans une flaque de lumière, une collection improbable de pipes couchées sur la cendre, un crâne féminin juché sous des végétaux, le déplacement du chat, l’appel d’une fleur… », et là où Beaudelot devient tableau.
Patrick Roussiès, adjoint au Maire et Président du Conseil de Surveillance du Phénix, a des anecdotes et des souvenirs plein les poches, dont ceux de l’inauguration de l’Oziau derrière l’hôtel de ville, un moment très émouvant, et cette petite fête pour les 80 ans de l’artiste tout récemment. Il se souvient « Francis Beaudelot c’est un symbole de liberté. C’était un homme libre. Un humaniste. Il a fait ce qu’il voulait de sa vie. Il a vécu de son art! Il aurait pu faire une carrière plus importante, mais il a préféré rester dans le Nord. D’une gentillesse et d’une ouverture d’esprit …C’était un bon vivant, amateur de vin. Très joyeux, il aimait et aidait beaucoup les jeunes, modestement, il en a hébergé quelques uns…Il n’était absolument pas intéressé par l’argent, il a été entouré de beaucoup de jeunes jusqu’au bout. Il voulait laisser quelque chose à ses enfants. »
Le Printemps Culturel et son directeur de projets Johan Grzelczyk, confie « on perd à n’en pas douter une figure majeure et ô combien singulière de la création plastique Valenciennoise. De manière plus personnelle, j’ai le sentiment d’avoir toujours connu Francis tant il ne se passait pas une semaine, du temps où il était encore en bonne santé, sans que je ne le croise dans la rue une canne à pêche ou un sac de viande à la main (!), sans qu’il ne débarque à un vernissage et fasse des commentaires souvent peu diplomatiques sur la facture de ce qui était montré, sans que nous ayons l’occasion de trinquer joyeusement au Camel à Léon où ailleurs, chez nos amis communs chez lesquels il aimait à surgir sans prévenir. Tout comme sa personne, son absence ne passera pas inaperçue à Valenciennes. Heureusement, pour combler ce manque, il nous reste ses œuvres. »
Elisabeth Gondy, adjointe à la culture à Anzin et Présidente de Valenciennes Tourisme et Congrès note « nous perdons aujourd’hui un personnage atypique et attachant, une silhouette que tout le monde connaissait à Valenciennes. C ‘était un artiste doué, dont les œuvres reconnaissables reflétaient la richesse culturelle et artistique de notre territoire ».
Céline Druart