(Escaupont) Dégagisme avec Christophe Ansart pour les municipales ?
La très courte campagne municipale d’Escaupont bat son plein. Après une liste unique en 2014 qui manquait un peu de sel démocratique, la commune d’Escaupont se rapproche d’une confrontation binaire dans les urnes, presque classique même si les ingrédients sont, cette fois, pimentés (visuel Christophe Ansart).
(La route est barrée devant la salle Jean Ferrat d’Escaupont… mais pour qui ?)
Liste unique, piège à cons !!!
En mars 2014, une liste unique de 27 personnes a été élue à l’issue d’une campagne tranquille sauf que la démocratie paye les pots cassés aujourd’hui ! En effet, en 2017, le revers de la médaille de la liste unique est que le vivier sur le banc des remplaçants est limité. Deux démissions d’élus plus celle de Francis Berkmans, et hop vous avez une élection qui surgit du coin de la rue. Une bonne leçon pour toutes les futures listes uniques en 2020 (voire 2021), car il faut prévoir de ne jamais se disputer, de vivre 5 ans sans aucun soubresaut, où une nouvelle élection avant terme pointe son museau.
En résumé, la liste unique débouche sur l’accouchement prématuré des discordes internes. La confrontation des idées est constituée d’une majorité, et d’une opposition, on se défoule, on sort ses diatribes les plus aiguisées, on s’écharpe pacifiquement, on se retrouve, on débat…, c’est simple la démocratie !
« Aucun débat n’était possible avec le maire», Christophe Ansart
Francis Berkmans a choisi la démission. A 74 ans, il est incontestable qu’une lassitude peut s’installer. L’âge, la vie privée, les problèmes locaux, les soucis d’élus dans des structures territoriales, tout pèse, et même son appétence pour les interprétations des chansons de Jean Ferrat ne suffit plus, l’édile a lâché prise ! « C’est le mandat de trop même si je reconnais qu’il a tout donné pour sa ville, et réalisé de très belles choses », commente Christophe Ansart.
La tête de liste de 27 escaupontois(e) est « motivée, les colistiers sont prêts, ils veulent tous être élus. Ce sera un déchirement pour ceux qui ne le seront pas », s’exclame le candidat comme pour balayer du revers de la main toute liste de témoignage.
Une candidature qui n’est pas née d’hier « cela fait depuis début 2017 que j’ai demandé un rendez-vous à Francis Berkmans, j’ai senti venir cette démission ».
Pour autant, le pourquoi de la candidature est important. « Francis Berkmans est un soliste en politique. Il est impossible d’avoir un débat durant le conseil municipal. Si vous êtes d’un avis contraire au maire, vous êtes un opposant. En résumé, il n’y avait aucune participation au Conseil municipal… », assène-t-il. Clairement, selon Christophe Ansart, ce qui ne fonctionne pas au sein de cette majorité est le management humain. Et pourtant, Francis Berkmans est en 4ème position sur cette nouvelle liste en course pour cette municipale anticipée. « C’est curieux, il veut tout arrêter etc. et on le retrouve en 4ème position sur la liste (mais non élu communautaire) ? », commente Christophe Ansart.
Accusé de retourner sa veste, Christophe Ansart réplique « Francis Berkmans était RPR dans les années 70, puis PCF dans les années 2000. Moi, comme mes colistiers, nous sommes sans étiquette politique ».
« Il faut arrêter les emplois familiaux sur Escaupont… », Christophe Ansart
La nouvelle tête de liste; Joëlle Legrand-Delhaye, 1ère adjointe dans l’ancienne équipe, fait figure de favorite pour cette élection, forte de 23 membres de l’ancien conseil sur sa liste. « En Conseil municipal, Mme Legrand a regretté ce mandat. C’est pour souligner l’ambiance délétère au sein du Conseil municipal au fil des mois », ajoute Christophe Ansart.
Une ambiance sans doute liée au climat, et puisque nous sommes en plein réchauffement mondial, les sujets qui fâchent sont de sortie. « Il faut arrêter avec les emplois familiaux ! M. Legrand Aurélien, son fils, est l’adjoint du DGS de la commune », assène-t-il. Tout cela est parfaitement légal, car la nouvelle loi de moralisation de la vie publique a interdit les emplois familiaux au sein du parlement. Sauf que cette disposition est impossible à appliquer dans les 36 000 communes françaises. Néanmoins, l’électeur français ne supporte plus cet état de fait. François Fillon vainqueur promis de la droite après le succès des Départementales et des Régionales a payé le prix du rejet total de ce type de comportement. La question est simple. Est-ce que cela va se traduire de la même façon dans une commune de moins de 5 000 habitants ?
De 20 à 58 ans, la liste de Christophe Ansart (46 ans, marié, 3 enfants) est dans les starts. » Elle est jeune et dynamique, elle souhaite un renouvellement de la majorité politique à Escaupont « , commente Christophe Ansart. La campagne est courte, mais palpitante car cette élection est un peu le préambule de l’échéance municipale 2020, voire 2021 !
« Nous frappons à toutes les portes du village. Nous sommes bien reçus partout », insiste Christophe Ansart… ce qui ne veut pas dire vote dans le secret de l’isoloir, mais tout au moins un respect républicain, c’est déjà bien en 2017.
Sur le programme, pas de changement fondamentaux « nous allons suivre le PPI (Plan Pluriannuel d’Investissement), voirie, école Brunehaut etc. Nous veillerons aux plus jeunes comme aux plus âgés », indique-t-il. En ce qui concerne la préoccupation du moment, la suppression partielle des Contrats Aidés ; « nous pouvons assurer ces missions pour le citoyen en prenant des apprentis, voire des jeunes en service civique », précise-t-il. Effectivement, il existe des solutions sur la table pour remplir cette carence. Toutefois, cela n’occulte en rien le drame humain qui se joue bien souvent derrière cette fin d’un Contrat Aidé.
Pour l’ensemble de l’effectif communal, environ 60 personnes, il y aurait « une stabilité, il y a peu de départ en retraite. Ma volonté première est de poursuivre tous les services au public », poursuit-il.
Voilà le contour d’une élection municipale anticipée sur la commune d’Escaupont où l’affrontement est entre des personnes plus que des programmes… ! Toutefois, en mode soliste Francis Berkmans laissera une trace indélébile suite à son initiative très osée, en 2001/2002, avec un choix de changement de communauté d’agglomération passant de Valenciennes Métropole à la Porte du Hainaut, un tollé communautaire à l’époque… !
Daniel Carlier