Les bons réflexes sécuritaires de l’UVHC
Depuis le début des attentats perpétrés par l’Etat Islamique, plus rien n’est pareil dans l’approche d’un site ouvert au public, dans l’organisation d’une manifestation… ; une université ouverte est de facto confrontée à cette problématique de plein fouet. Ce mercredi 13 septembre, une réunion d’informations et d’échanges s’est déroulée à l’UVHC en présence de tous les corps concernés par la sécurité des citoyens.
« La sécurité est l’affaire de chacun d’entre nous », Abdelhakim Artiba, le président de l’UVHC
L’université est sans doute le lieu le plus ouvert par essence, des enseignements les plus divers, des étudiants de multiples nationalités, le lieu où le savoir infuse, diffuse, un espace de liberté et de culture partout dans le monde. Ce pilier est d’autant plus indispensable face à la lutte contre le terrorisme. A ce titre, Abraham Lincoln a merveilleusement sérié les choix « si vous trouvez que l’éducation coûte cher, essayez l’ignorance ».
Tout cela confère un rôle particulier à une université de par le monde. A Valenciennes, c’est un public de 11 000 étudiants, soit environ 12 000 personnes avec le corps pédagogique et les agents permanents de l’UVHC, IUT, Ensiame… ! « La sécurité est l’affaire de chacun d’entre nous. Nous devons réaliser les investissements nécessaires pour assurer la sécurité de nos étudiants et de nos collaborateurs », indique Abdelhakim Artiba, le président de l’UVHC.
« Une université est un lieu sensible », Thierry Devimeux.
A la baguette de cette mise en oeuvre d’un projet sécuritaire, le DGS, Philippe Dulion, de l’UVHC coordonne cette mutation. A ce titre, il est le référent « Sécurité et Défense » de l’UVHC en charge d’un relais efficient auprès du Haut-Fonctionnaire en charge de la Sécurité et de la Défense.
Bien évidemment, la problématique de la sécurité n’est pas née avec les attentats. « Avant 2015, chaque manifestation était étudiée sous l’angle incendie, flux des participants etc. ; aujourd’hui, nous intégrons les nouvelles données sécuritaires comme un planning prévisionnel transmis deux mois avant, et un dossier complet présenté 10 jours avant l’événement », commente la référente en charge des manifestation sur ce campus. A noter qu’en 2016, 265 manifestations se sont déroulées sur le site universitaire « soit une par jour ouvré », souligne le président de l’UVHC qui engage à chaque fois sa responsabilité.
Concrètement, des investissements se sont matérialisés sur les sites de l’UVHC. Une quarantaine de bâtiments (Tertiales et Mont Houy) ont vu un nouvel aménagement des accès. « On a transformé un certain nombre d’entrées en sortie de secours. Ensuite, nous sommes en train de déployer 170 caméras de vidéo surveillance en plus de celles existantes. Enfin, un système d’alerte SMS est opérationnel avec déjà 5 400 inscrits, sur 12 000 présents potentiellement, sur le site de l’UVHC. Plus nous serons nombreux sur ce dispositif, plus il sera effiicace », précise le référent travaux physiques.
Autre pan de la sécurité, le chantier numérique et l’indispensable protection des données constitue un enjeu de sécurité éminent pour l’UVHC. Le RSSI (Responsable du Service de Sécurité Informatique) est venu expliquer la ligne de conduite sur cette thématique. « Confidentialité, pérennité et preuve, ce sont les 3 items pour la protection des données », explique le responsable RSSI. Il faut rappeler que chaque étudiant bénéficie d’une messagerie fournie par l’UVHC le temps de son cycle d’étude voire même jusqu’à la fin de l’année de sortie du cursus. Cela implique une protection des messageries pour lesquelles chaque utilisateur connaît les problématiques de SPAMS, le phishing, l’usurpation d’identité etc. tout cela est classique de nos jours. En sus, la lutte contre la radicalisation de proximité est venue se greffer. « Nous avons un contrôle des logs. Nous pouvons immédiatement repérer toutes les connexions suspectes, les visites de sites sensibles, et intervenir dans les meilleurs délais » , ajoute-il.
Ensuite, la protection des savoirs, des pépites économiques sur ce site du Valenciennois constituent également un enjeu fondamental. « Comme en toute chose, les intervenants à Valenciennes ou à l’étranger doivent faire attention à la protection de leurs données informatiques », commente Philippe Dulion.
De concert, le Commissaire Divisionnaire, le commandant de Gendarmerie, et le responsable des renseignements généraux ont convergé vers un conseil sans détour. « Il faut impérativement signaler tout contenu internet suspect. Ce signalement ne veut pas dire une procédure judiciaire immédiate, ces données seront analysées par des experts. Puis si nécessaire, il y aura transmission à la justice », souligne le nouveau commissaire divisionnaire, Thierry Courtecuisse, tout en se félicitant « d’une véritable prise de conscience de l’UVHC sur le volet sécuritaire avec des investissements tangibles ». Sur le même ton, le commandant de Gendarmerie, Christophe Cordelette, insiste sur ce sujet « dès qu’un individu, voire un colis, est suspect, il faut nous avertir via le 17 ». Un acte civique et citoyen « qui facilite notre travail », poursuit Olivier Lapchin, adjoint au chef de service du renseignement territorial de Valenciennes.
« L’université est un lieu sensible avec un campus ouvert par définition, près de 12 000 personnes sur Valenciennes. Il doit se sécuriser et l’Etat accompagne cette mise en sécurité« , conclut le Sous-Préfet de Valenciennes
Daniel Carlier