(CGT) « On le fait payer aux plus précaires »
La suppression massive des Contrats Aidés continue de faire réagir sur le Valenciennois. Le syndicat CGT, en l’occurence l’union locale de Valenciennes et environ, n’est pas en reste sur le sujet. Entretien avec Emile Vandeville et Marie-Claude Wadin du syndicat CGT.
(Marie-Claude Wadin et Emile Vandeville)
Emile Vandeville : « Ce n’est pas seulement un problème dans les collectivités locales ! »
Reçu le mardi 05 septembre par le Sous-Préfet de Valenciennes, Thierry Devimeux, Emile Vandeville, secrétaire général de l’union locale CGT de Valenciennes et environ, revient sur ce sujet ô combien sensible.
Tout d’abord, la nouvelle a fait l’objet de la plus grande confidentialité durant cet été. Ce n’est que fin août que le voile a été levé sur ce dispositif. « Selon le Sous-Préfet, cela concerne entre 1 000 et 1 200 personnes sur le Valenciennois. 700 à 800 Contrats Aidés ne vont pas être reconduits sur ce territoire. Même s’ils ne sont pas tous dans l’urgence sociale, ils sont pourtant utiles », souligne Emile Vandeville.
A titre d’exemple, le Centre Hospitalier de Valenciennes « devrait supprimer 100 à 150 Contrats Aidés. Ces derniers sont dans les services techniques, administratifs, secrétariats, brancardiers, caristes etc. Cela va altérer sans aucun doute le bon fonctionnement de cet hôpital public », explique Marie-Claude Wadin, la secrétaire de l’union locale CGT Valenciennes. Dans cette optique, quelle est la différence entre l’urgence sociale et un emploi utile pour la collectivité, le tissu associatif, la frontière est si ténue !
Pour autant, le constat est identique entre l’Etat et la CGT « ce sont des emplois précaires, on a même institutionnalisé une précarité. On sait pertinemment que la traduction en contrat pérenne est très très faible. Néanmoins, ils sont là et ils remplissent un rôle social », indique Emile Vandeville.
La formation qualifiante liée à un Contrat Aidé n’a pas toujours été au rendez-vous. « Je pense que les collectivités locales, l’Etat de proximité etc. n’ont pas joué le jeu. Là, nous avons 700 à 800 familles qui vont se retrouver dans la précarité, au RSA. Il serait nécessaire que l’Etat contrôle plus sévèrement les acteurs publics ou privés au sujet de l’effectivité de la formation», assène-t-il.
Le coût d’un Contrat Aidé est mis en parallèle du CICE par le responsable de la CGT « un emploi créé grâce au CICE revient à 340 000 €, un emploi via le Contrat Aidé coûte 7 500 € ».
D’autres sujets sont sur la table comme l’apprentissage, un secteur qui pourtant manque cruellement de candidats. « Nous constatons une courbe importante de fin de contrat en fin de 1ère année. Nous accueillons ces jeunes au siège de la CGT qui viennent s’informer sur le plan juridique », lance le responsable local.
Enfin, une problématique plus globale, celle de la fracture numérique. « Nous recevons ici des personnes qui n’ont pas accès à internet, en recherche d’emploi, constitution de dossier etc.», souligne Emile Vandeville. La précarité frappe également à travers la dématérialisation tous azimuts de nombreux publics, c’est une réalité criante sur le Valenciennois.
Contact CGT Union locale de Valenciennes et environ : 09 84 41 63 82/ ulcgt.valenciennes@gmail.com
Manifestation du 12 septembre organisée par la CGT à Valenciennes :
« Le rendez-vous est à 10H Place d’Armes à Valenciennes. Ensuite, 12H45 au Parking Lacuzon où des bus nous attendent pour se rendre à la manifestation à Lille (14H30) », explique Emile Vandeville.
Daniel Carlier