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L’IA, l’arme inhumaine au plus que parfait !

Pas une journée sans évoquer les nouvelles avancées de l’Intelligence Artificielle, ses performances face à l’humain comme si nous comparions la vitesse d’une voiture à celle du bipède que nous sommes tous. Bien sûr, les péripéties des marchés économiques accompagnent cette frénésie à la réduction de nos neurones, et in fine un progrès scientifique en mouvement dont la quintessence sera peut-être l’évolution d’un nouvel homo sapiens, détaché des taches neurolinguistiques, exonéré des maladies, un autre monde !

L’IA, la fatale attractivité ?

Certes, les esprits chagrins vous diront que ce n’est qu’une immense base de données et qu’elle n’existe qu’à travers la transmission de ces dernières par l’homme. D’ailleurs, à une question posée à trois outils virtuels différents, vous pouvez obtenir trois réponses aussi éloignées que la demande recherchée. 

Pour autant, ces détracteurs ne comprennent pas que l’agrégation de ces millions de données est incommensurablement plus rapide, plus efficiente, et plus performante que celui du plus brillant des cerveaux humains ayant foulé la planète bleue. Alors, que faire pour vivre à côté de ce progrès inexorable dans lequel une génération va grandir, ne plus voir un quelconque intérêt à l’écriture, ni à la réflexion et encore moins dans la confrontation des idées.

Voilà le problème posé tel un premier chapitre de l’encyclopédie Diderot ; on ne sait pas comment poursuivre le propos, car tout n’est plus qu’un enchaînement de mots moins bon qu’une IA en petite forme… !

L’homme imparfait, mais utile !

Alors, en attendant la fureur d’une puce implantée dans le cortex dès votre naissance, voire un travail sur les gènes comme dans le film « Bienvenue à Gattaca » où ce sera toujours vous, mais le meilleur de vous, quelle sera la différence avec le vous d’hier ?

L’imperfection sera sans doute le seul marqueur qu’une Intelligence Artificielle ne sera ni dupliquée, ni optimisée, car non générée pour ne pas améliorer dans un temps record l’existant. Rassurons-nous, nous avons quelques spécimens de qualité sous nos yeux pour défendre l’homme moins que parfait. Remplacez Donald Trump par la version la plus lamentable de l’IA et vous obtiendrez une réflexion plus élaborée que le modèle de référence. 

Si vous poussez le raisonnement plus loin, vous pouvez régresser à l’infini, mais tout cela ne s’inscrit pas dans une démarche de progrès dans de multiples domaines, car ne nous trompons pas, l’Intelligence Artificielle apportera des évolutions quasi impensables à l’aube de ce 21ème siècle. Les perspectives sont presque sans limites, voire même dans la direction des choses de la cité puisque l’homme nous montre chaque jour son intérêt personnel à la conquête du pouvoir, alors qu’une décision virtuelle ne connaîtrait pas d’autres notions que l’intérêt général des citoyens. Les sachants les plus caustiques vous diront que pour transmettre l’intérêt général par l’homme à la machine, il se pourrait que l’exercice devienne difficile compte tenu que les algorithmes vont chercher en vain une trace d’intérêt général sur la planète… !

De l’autre, les défauts de cette inclination seraient d’aseptiser la parole politique, l’agueusie de la Covid appliquée à la collectivité humaine. Une telle perspective fait presque aussi peur que la version IA de l’action politique. Il faut donc une autre solution entre deux mondes, l’un artificiel et l’autre où l’humain possède encore un Droit à la décision ! Clairement, durant cette décennie, les choix et les progrès sur cette thématique seront déterminants pour les générations futures, pour le pire comme pour le meilleur !

Daniel Carlier

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