Marly déroule son budget tourné vers l’investissement !
Sur Marly, le vote du budget primitif 2025 souligne cette temporalité (2024/2025/2026) des chantiers lourds publics et privés (Groupe scolaire, Place Gabriel Péri, voiries, CFA BTP, NPNRU La Briquette…). Evidemment, la lecture de la comptabilité publique traduit en chiffres ce calendrier à travers ses paramètres financiers locaux. Pas de magie, mais un choix politique, contesté en partie par l’opposition, mais assumé par la majorité municipale.

(visuel Le premier coup de pince sur les maisons bleues du quartier de La Briquette)
Jean-Noël Verfaillie : « Notre baisse des charges de fonctionnement depuis 2020 nous permet ces investissements ! »
Ce dernier BP avant les élections municipales pour cette majorité locale élue en juin 2020, considérant que l’exercice 2026 sera exécuté principalement par une nouvelle équipe politique, constitue toujours le marqueur d’un mandat, la signature finale après 6 ans de gouvernance.
Dans cette optique, l’édile de Marly a mis l’accent sur la trajectoire financière voulue dès l’arrivée aux commandes de la localité. « En 2020, nous avions 310 fiches de paie (dont 80 aides ménagères), nous avons réduit la masse salariale (186 titulaires + contractuels) même si compte tenu de la diminution des charges, elle ne se traduit pas encore en pourcentage. L’idée est de réduire à 50% la masse salariale (contre 61,4%) », commente le maire.
Cette donnée (de 50%) constitue le baromètre au delà duquel la charge salariale entrave l’action municipale d’où la situation très délicate, commentée par la Chambre Régionale des Comptes fin 2019, peu avant le décès de Fabien Thiémé, de l’ancienne gouvernance subissant un effectif trop lourd sans compter un absentéisme quasi record sur le Valenciennois (équivalent à 26 postes ETP en 2019). Sur ce point précis, si les malades de longue durée « que je n’ai pas vu depuis le début de mon mandat » figurent toujours dans le décompte, l’absentéisme de courte durée a été réduit de façon spectaculaire, 12 100 jours en 2022 pour 8 600 jours en 2024. Selon le maire, ce résultat est très lié « au CIA (Complément Indemnitaire Annuel) » et son incitation à l’engagement professionnel, une politique conduite par Serge Moreau, l’adjoint en charge des ressources humaines ; voilà deux points clés dans l’économie structurelle entreprise par la nouvelle majorité municipale dès juin 2020.
La dette, la fiscalité, et les apprentis… !
Concernant la fiscalité locale, les économies permettent un allègement de la contribution de l’administré : « Depuis le début du mandat, sur la Taxe Foncière, nous aurons réduit de 10 points la fiscalité locale. Certes, compte tenu de la hausse de l’assiette (taux de l’Etat), le Marlysiens n’a pas encore vu cette baisse de la fiscalité, mais en 2025 compte tenu de la diminution de l’inflation…, le contribuable constatera cette baisse. » Bien sûr, la commune revient de loin et tend vers une normalité, comme ses communes voisines Saint-Saulve et Aulnoy-lez-Valenciennes, car le maire ne manque pas de faire référence à la hausse massive (30%) des taxes locales, en 2009, compte tenu de l’état financier du budget après la gouvernance de Philippe Duée. « Nous ne pouvions pas faire autrement au risque d’une mise sous tutelle par le Préfet du Nord. De plus, il n’était pas question de supprimer des services à la population en arrivant aux commandes de la commune », tance Marie-Thérèse Hourez pour l’opposition et ancienne 1ère adjointe de Fabien Thiémé. Le maire répond tout de go « tous ceux qui réalisent des hausses d’impôts, en local comme au niveau de l’Etat, utilisent le même argumentaire. » Cette partie, trop longue, de tennis politique sur la situation budgétaire en 2008/2009 devient lassante, car les mentalités évoluent et rien n’oblige l’actuel maire, comme la ou le prochain, de s’acculturer à une nouvelle donne… récente !
La dette publique locale, elle reste maîtrisée même si le pic de l’investissement intervient en 2025, faisant passer une capacité de désendettement par an de 2,1 en 2023, 2,7 en 2024 à 10,9 en 2025 compte tenu la municipalité va décaisser déjà 6 millions d’euros de crédit paiement en 2025 et un emprunt potentiel de 6,4 millions d’euros. A ce titre, Christian Chatelain demande des précisons sur les recettes annoncées pour le futur chantier du parc urbain (Parc de la Rhônelle) : « Pour ce projet, vous annoncez un investissement de 9,6 millions d’euros, mais également 5,7 millions de recettes. Etes-vous certain de ces rentrées, car sinon ce seront les contribuables Marlysiens qui vont payer ! ». Pour Jean-Noël Verfaillie, les chiffres avancées sont le minimum : « Le Conseil départemental, le Conseil régional, et l’Etat vont participer, tout comme Valenciennes Métropole. Par contre, non compris dans cette donnée, une éventuelle subvention de l’Europe au titre de la renaturation et de l’Agence de l’Eau (à Douai) ». Heureux monde où une certitude budgétaire existe à plus de six mois…
Comme pour illustrer une évolution des mentalités au sein d’une formation politique, la délibération sur l’autorisation d’embauche de deux apprentis au sein de la municipalité est instructive à plus d’un titre. En effet, au détour d’une grande banalité à travers la demande, au Conseil municipal, de valider l’embauche de deux apprentis s’est engagé un échange politique croustillant. « Je regrette l’embauche de seulement deux apprentis (pour 6 au total sur cette commune) », déclare Virginie Melki, tout en déclinant les vertus de ce contrat d’apprentissage qui n’est plus à démontrer. Jean-Noël Verfaillie répond que ce « n’était pas la délibération où il fallait intervenir, car sous Fabien Thiémé (et quasi deux mandats), c’était zéro. » Cet échange mérite des précisons. En effet, la question précise sur le pourquoi d’un non recours à l’apprentissage avait été posée en Conseil municipal au regretté Fabien Thiémé. La réponse était sans ambiguïtés : « Je considère les contrats apprentissage comme des contrats précaires. » C’était une opinion politique, partagée ou pas, mais respectable in fine. Au bout du bout, à la toute fin du second mandat, deux contrats d’appentis (profils particuliers) ont tout de même été signés sur Marly, mais ce n’était clairement pas la tasse de thé de l’ancien édile. C’est pourquoi, l’intervention tonique de Virginie Melki, du PCF, démontre que les idées évoluent aussi… !
Les voiries
Bine sûr, comme toutes les équipes sortantes, la majorité municipale met l’accent sur son programme de rénovation des voiries, déjà réalisées comme l’Avenue Henri Barbusse, rue Roger Salengro, rue de la Paix, rue Oscar Carpentier, Route de Préseau, rue Albert Schweitzer, Voirie de la zone des Dix Muids en 2024, et une liste pléthorique pour l’année 2025 dont l’incontournable rue Jean Jaurès sans oublier l’espace NPNRU sur La Briquette. C’est un classique de gestion de fin de mandat, car le riverain juge au dessert le menu proposé pendant six ans avec cette part d’injustice. Trop souvent, on constate cet indicible arasement d’une gestion municipale tout le long d’un mandat, en cas d’absence d’un projet de proximité, d’un chantier mal géré, voire d’un nid de poule devant chez lui. L’urne est ingrate, c’est le principe de la démocratie.
3 classes fermées en septembre 2025
« La baisse de la démographie est très violente. A la rentrée 2025, il y aura 3 fermetures de classes, une Hurez Saint Nicolas et deux Nelson Mandela. Vous avez une différence de 50% entre le nombre d’élèves en maternelle et en CM2. Inévitablement, nous aurons un trou d’air en CM2 dans quelques années », commente Jean-Noël Verfaillie.
Pour autant, le futur Groupe scolaire Hélène Carrère d’Encausse, regroupant deux écoles (Louise Michel et Nelson Mandela), prévoit un aménagement interne afin d’accueillir plus d’élèves. En effet, le peuplement du quartier de la Briquette en hausse sera une résultante de l’achèvement de la rénovation urbaine en mode NPNRU.
Crèche La Perdriole
Autre sujet débattu dans l’hémicycle local, la crèche La Perdriole est en ébullition, car trois postes n’ont pas été reconduits au sein de ce service à l’enfance. Le maire rappelle qu’il respecte la loi sur le nombre d’encadrants en rapport au nombre d’enfants accueillis. Toutefois, ladite loi a permis d’augmenter drastiquement le nombre d’élèves sur site sans modifier le nombre de professionnels associés. Virginie Melki monte au créneau sur cet appauvrissement de l’accueil avec « une pétition des parents (28 signataires) et des encadrants.» Faire aussi bien en terme de sécurité et accompagnement, avec beaucoup plus d’enfants, ouvre la porte à l’accident au sein de la structure, l’incident familial, un moment inattention, parfois stupide, c’est aussi simple que cela ! Les économies ont aussi des limites… !
La bataille chiffrée du CCAS
Comme chaque année, le budget du CCAS provoque un vif débat entre Jean-Noël Verfaillie et Marie-Thérèse Hourez sur la sémantique budgétaire à l’endroit des plus démunis. L’édile maintient contre vents et marées que « lorsque vous passez de 240 000 euros à 500 000 euros. On ne peut pas dire que le budget a diminué sur le CCAS sous notre gouvernance. » En réponse, l’ancienne 1ère adjointe décortique cette subvention de la ville au CCAS, pour rappel avec son entité juridique propre, et soutient que cette « subvention au CCAS baisse d’autant plus que nous constatons une hausse de la pauvreté. » Toute chose étant égale par ailleurs, il est évident que la précarité gagne du terrain depuis la COVID à travers cette inflation qui a grignoté les esprits et les portefeuilles. Ici, localement, deux points de vue connaisseurs du sujet s’affrontent vigoureusement sans une balle, c’est déjà pas mal au regard de l’actualité.
Club de foot
Enfin, le vote des subventions aux associations a permis d’éclairer l’auditoire sur la subvention dédiée au club de foot de Marly. « Nous passons au budget une subvention de 25 000 euros, mais au delà du seuil de 23 000 euros, l’association doit fournir une comptabilité certifiée. Compte tenu des difficultés financières du club, nous avons même proposé de rembourser, à travers une subvention exceptionnelle, la facture du comptable. Pour autant, il nous faut une facture acquittée (et un bilan comptable officiel) pour débloquer la subvention et le remboursement de la facture. » Pas simple le ballon rond à Marly, mais le sport amateur mérite tant ce coup de pouce de la puissance publique locale !
Daniel Carlier