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(Saint-Amand) Fabien Roussel à l’épreuve de son 1er débat budgétaire

Dans la suite de sa prise de fonction comme nouvel édile de la commune de Saint-Amand-les-Eaux après le retrait d’Alain Bocquet, Fabien Roussel a mené un long débat sur le ROB (Rapport d’Orientation Budgétaire) 2025 où la TEOM (Taxe poubelle) a été très présente encore une fois. Sans surprise, les oppositions municipales lâchent leurs coups, mais sans démesures même si le futur maire sortant et candidat putatif pour la prochaine municipale devient une cible de choix.

On peut noter un fait politique dès le démarrage de ce Conseil municipal au sein de la cité thermale. En effet, l’ancien maire avait annoncé sa présence, comme simple conseiller, aux prochains conseils municipaux. A ce titre, on se demandait comment pouvait se passer cet exercice avec un nouveau maire, une figure politique nationale, et son prédécesseur charismatique dans le même hémicycle. Alain Bocquet a tranché le sujet en ne venant pas à cet exercice budgétaire, c’est une sage décision !

Fabien Roussel : « Nous avons voulu tenir compte de ce qui a été dit, réclamé, proposé par la population. »

Dan son allocution liminaire, le maire rappelle un contexte international guerrier dont l’impact est évident sur les budgets des nations… quoi qu’il en coûte aux certitudes politiques, et un effet direct sur les communes, « car notre ville ne vit évidemment en vase clos. »

Bien sûr, Fabien Roussel regrette la ligne politique choisie par le Gouvernement de François Bayrou et son attaque en règle sur les budgets des collectivités territoriales. « Il est toujours important de le rappeler, les collectivités (publiques) ne représentent que 8% de la dette publique. »

12 millions d’euros d’investissement

Concernant les marges de manoeuvre de la collectivité locale, elle subit comme les autres une baisse des dotations de l’Etat, recettes fiscales, subventions et par suite doit s’adapter. 

Malgré cette contrainte budgétaire pour les collectivités locales, par ailleurs de plus en plus sous perfusion étatique, le maire annonce qu’il ne ralentira pas l’investissement en 2025, soit 12 millions d’euros d’investissement. Une donnée brute âprement débattue dans l’hémicycle. Ce chiffre englobe les dépenses d’équipements et le remboursement en capital des emprunts pour 2,76 millions d’euros. Toutefois, l’adjointe aux finances précise : « Certes, nous faisons un emprunt de 2,5 millions d’euros, mais nous remboursons 2,5 millions d’euros (intérêts + capital) », précise Sylvie Wiart, l’adjointe aux finances afin de répondre à Eric Renaud jugeant «  en trompe l’oeil » ce montant de 12 millions d’euros.

Bien sûr, le pourquoi faire demeure l’essentiel pour les Amandinois ! C’est pourquoi, l’adjointe aux finances a décliné les projets. Bien sûr, l’achèvement prochain du Parc de la Scarpe, un véritable poumon pour le cadre de vie en centre-ville, la réalisation en 2025 de trois cours de Padel « financés à 60% par l’ANS », précise Cécile Grasso. Cette pratique sportive connaît un développement exponentielle en France, un peu au détriment du tennis, mais il faut répondre à l’attente des futurs pratiquants. Ensuite, le passage en LED d’une partie de l’éclairage public, le vivre ensemble à travers la culture, le sport, et l’entretien des établissements scolaires. 

Dans son propos introductif, le maire a souligné que les réunions de quartier sur le budget 2025 ont conduit à amodier le budget initial. « Nous avons voulu tenir compte de ce qui a été dit, réclamé, proposé par la population », poursuit le maire. Dans la suite logique commune à toutes les collectivités locales de France, la demande populaire veut des voiries et des trottoirs de qualité : « C’est pourquoi, nous allons investir en 2025 dans les voiries, les trottoirs, et les parkings la somme de 2,4 millions d’euros. » Le sujet du parking, nous y reviendrons, car un projet est source de frictions (Projet M-La Filature) !

Pour l’opposition, Eric Renaud soutient que 12 millions d’euros d’investissement affichés est « une farce ! Nous continuons à vivre une situation financière dégradée. Bien sûr, il y a des explications exogènes, mais j’ai demandé un audit en novembre 2024 à la Chambre régionale des Comptes. D’ailleurs, comme l’année dernière, vous devez réaliser un emprunt de 2,5 millions d’euros pour équilibrer le budget municipal. Enfin, je maintiens que le coût du pont (devant la Tour abbatiale) laisse un déficit de près de 2 millions d’euros pour la commune.» Pour Eric Castelain, plus ciselé, le commentaire n’est pas moins tendre : « Après 4,8 millions d’euros de dépenses d’équipement en 2024, le chiffre de 7,9 millions d’euros en 2025 de dépenses d’équipement avancé, je n’y crois pas beaucoup ! Et comme d’habitude, l’Etat est l’unique responsable de tous nos malheurs. »

Un parking de 200 places en question que « n’M » pas tout le monde

Face au questionnement d’Eric Renaud, Patrick Dufour a décliné une liste à la Prévert où des poches de stationnement seront améliorées, voire réalisées ex nihilo. Jusque là, tout le monde applaudit… quand Eric Renaud s’interroge tout haut : « Rassurez-moi, vous parlez bien de stationnement, de places de stationnement publics ici et là dans la ville, mais pas d’un parking de 200 places pour le Projet « M ». Certes, nous pourrions vendre une parcelle de terrain pour que les investisseurs réalise leur parking pour la clientèle, mais pas… ! » Patrick Dufour, visiblement avait oublié (volontairement ou pas) ce dernier dans les investissements, dits parkings, prévus en 2025 : « Oui, en 2025, le projet M va réaliser son parking pour ses 60 salariés, mais nous réalisons un parking public (donc pour tous les usagers) de 200 places aux abords du projet M. » 

Pour remettre l’église Saint-Martin au milieu du village, une ancienne friche depuis des décennies voit un projet privé XXL, ludique et unique sur le Valenciennois, voire au delà, se projeter sur la cité thermale. Si le seul coup de pouce de la municipalité est de réaliser un parking de 200 places, c’est peanuts ! A un moment donné, alors que l’ensemble des élus de l’hémicycle a encensé ce dossier à sa présentation, le sujet est venu sur la table sans hypocrisie avec clairement un essai à transformer par la mairie. En clair, ceux qui sont contre cette installation lève le doigt, point barre ! https://www.va-infos.fr/2024/11/29/saint-amand-m-beaucoup-son-futur-pole-de-loisirs-multi-activites/

La TEOM 2021, toujours d’actualité

Le fameux remboursement de la TEOM 2021 aux contribuables de La Porte du Hainaut, suite à une décision du Tribunal administratif de Lille, pour défaut d’informations des élus communautaires, mais pas sur l’existence de la TEOM, est au coeur de Conseil municipal. Fabien Roussel regrette que « malgré une taxe de 2,4 millions d’euros payée en 2021 par les Amandinois, la Porte du Hainaut nous rembourse de 821 000 euros sous la forme d’une subvention dite Booster de 10 millions d’euros pour l’ensemble des communes. » Cette somme provient d’une reprise de fonds publics, mis en provision compte tenu d’un contentieux existant sur la TEOM 2021, de 16 millions d’euros.

Le sujet pour la commune est le moyen légal de rembourser les Amandinois ? Eric Renaud propose une ristourne sur la Taxe Foncière 2025. Eric Castelain trouve étrange « cette proposition de baisse de la Taxe Foncière pouvant bénéficier à des grosses entreprises non contributrices à la TEOM* ». A cet effet, l’édile a demandé aux services de la Sous-Préfecture la possibilité de rembourser sur la feuille d’impôt présentée.. « Notre délibération ne passerait pas le contrôle de la légalité, elle serait entachée d’illégalité. » Eric Renaud répond tout de go : « La Préfecture m’a indiqué la même chose pour mon action contre la TEOM 2021 et j’ai gagné ! »

En conclusion, le maire veut une opération blanche pour la ville et de fait de réinvestir dans l’économie locale cette somme de 821 000 euros, par exemple via un chèque à dépenser chez les commerçants locaux. « La commission aux finances doit nous présenter une solution pour le vote du budget (10 avril) », conclut-il.

Les caméras de surveillance en question

Autre point très débattu, l’installation de caméras de vidéo surveillance pour 600 000 euros fait partie de cette réponse locale. A cet effet, Patrick Dufour explique cet investissement, mais admet que les caméras de vidéo-surveillance ne seront pas supervisées par un ou des agents assermentés : « Nous sommes en discussion avec le Commissariat de Police afin que les forces de l’ordre puissent se connecter aux caméras. Bien sûr, sur réquisition, les images seront fournies pour permettre l’élucidation d’un délit. »

Evidemment, l’opposition, Eric Renaud, Eric Castelain comme G.Florquin sont favorables à cette installation de caméras de vidéos surveillance, mais « seule la flagrance est importante, sinon vous investissez 600 000 euros pour rien », tance Eric Renaud. Fabien Roussel répond que « la mobilisation d’une équipe pour superviser un Centre de Surveillance coûte un bras. » 

Après cette bataille de chiffres, Fabien Roussel prend un malin plaisir à souligner son entrevue du jour avec le nouveau Sous-Préfet de Valenciennes, dont le CV aux finances publiques est assez conséquent, lui indiquant « les bons ratios de la ville, sains et équilibrés. Il ne voit aucun problème avec les finances de la ville. » https://www.va-infos.fr/2025/03/05/stephane-costaglioli-en-facilitateur-raisonnable/. C’est irréfutable et de la même manière, une ville comme Aulnoy-lez-Valenciennes dont Patrick Dufour a visité le « CSU », avec 7 000 habitants, a les moyens de se payer une Police Municipale et un CSU avec les moyens humains pour sa politique de tranquillité publique. On peut aussi citer Marly, malgré un rapport de la CRC cataclysmique en novembre 2019, et aujourd’hui en préparation pour lancer son CSU avec les équipes associées. En résumé, comment est-il possible qu’une commune comme Saint-Amand-les-Eaux, avec 17 000 habitants, dotée d’un droit au litre embouteillé plus un droit de jeton, n’a pas les moyens de s’équiper en moyens humains derrière les caméras ? C’est en fait la seule question, elle ne concerne pas les ratios qui ne sont pas en chiffres inquiétants, mais un questionnement sur les choix politiques sur le temps long. Et en 2025, vous avez une recrudescence de cambriolage et d’atteinte aux personnes sur le Valenciennois, notamment sur la cité thermale, cherchez l’erreur de gestion et la place dans les choix politiques accordés à la tranquillité publique. C’est là que vous avez l’explication de la victoire de G.Florquin sur Fabien Roussel en juin 2024… même sur Saint-Amand-les-Eaux !

Comme la célèbre phrase de Friedrich Engels, souvent reprise par l’ancien maire,…« la preuve du pudding est qu’il se mange » s’applique totalement en l’espèce. 

Daniel Carlier

* Et par suite, un remboursement d’une TEOM que les entreprises n’auraient pas payé au préalable. En effet, ces dernières payent un prestataire privé pour effectuer la collecte de leurs déchets. Cette remarque ne concerne pas les commerçants-artisans qui, pour leur part, payent la TEOM.

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