(Transvilles) Réduire la fraude, un enjeu économique et citoyen !
La présence d’une offre publique de transport (tramway, bus, navette) sur le Valenciennois constitue une opportunité de mobilité pour les 350 000 habitants de l’arrondissement. Pour autant, rien n’est gratuit in fine compte tenu que ces outils de déplacement ont un coût pour l’exploitant privé, en l’occurrence Keolis, mais également pour l’Autorité (publique) Organisatrice de la Mobilité (SIMOUV). En toute logique, la contribution des clients/usagers aux transports publics devient tout simplement existentielle, ni plus, ni moins. C’est pourquoi, l’entreprise KEOLIS, en charge du réseau Transvilles, lance une campagne de sensibilisation pour l’achat et la validation d’un titre de transport et concomitamment une intensification significative du contrôle de ces derniers.

(Visuel jeunes du Lycée Jean-Paul 2 de Denain)
Stéphanie Dumoulin : « Valider un titre de transport doit (re)devenir la norme. »
Quel est l’état des lieux en matière de fraude dans les transports publics du Valenciennois ? En effet, en 2023, donc dès la 1ère année de sa prise de réseau par KEOLIS, l’exploitant a fait réaliser une enquête. « Nous sommes à 19,3% d’absence d’achats d’un titre de transport ou de non validation de celui-ci en voyageant. L’idéal serait entre 8 et 9%….! », commente Stéphanie Dumoulin, la Directrice Marketing, Mobilités et Voyageurs chez Transvilles.
Evidemment, ce phénomène n’est pas spécifique au Valenciennois, car la Covid à travers une habitude de gratuité totale a généré des mauvaises habitudes, mais qu’elle est la tendance ailleurs ? « Nous étions autour de 14% en 2019 (selon l’enquête réalisée par la RATP Dev). En moyenne nationale, le taux de fraude oscille entre 10 et 11% sur les réseaux ouverts* », poursuit-elle.
Multiples facteurs
Bien sûr, la fraude pure et simple (si vous êtes âgé de plus de 25 ans) avec une absence d’achat de titre de transport, un oubli de validation d’un ticket où l’usager essaye de voyager plusieurs fois avec un seul ticket, voire l’oubli de validation d’un abonnement à chaque voyage qui n’est pas neutre non plus. « Bien sûr, l’amende est plus réduite, mais la non validation de votre abonnement est préjudiciable, car il constitue un instrument de mesure afin de répondre aux besoins sur un trajet précis », ajoute Stéphanie Dumoulin.
Ensuite, il n’existe pas de profil type du fraudeur au titre de transport. « Les raisons sont multiples, pas le temps, pas de monnaie, un phénomène pour lequel nous avons lancé le « Pass CB ». Ce moyen de paiement par CB connaît un véritable succès, 7 000 validations en janvier et plus encore en février, c’est très pratique. Ensuite, nous entendons aussi l’incompréhension d’une navette gratuite et des autres moyens de transports payants », déclare la responsable Marketing.
Les « Supers » en action pour lutter contre la fraude
Depuis l’arrivée en 2023 du nouvel opérateur privé, KEOLIS après avoir remporté l’appel d’offre fin 2022, l’effectif dédié à cette opération a été musclé. En 2025, l’équipe en charge au contrôle comprend 22 agents aujourd’hui, soit 4 de plus que sous l’ancienne exploitation.
Ensuite, des initiatives d’accompagnement de ces agents par un jeune public s’organisent au fil de l’eau. Par exemple, avec le Lycée Jean-Paul 2 à Denain, l’opération « Tous au contrôle » permet à des lycéens d’accompagner les agents de Transvilles durant cette opération. Evidemment, ces jeunes apprenants ne contrôlent pas, mais sont en costume Transvilles où l’effet masse est sans aucun doute impressionnant pour les voyageurs dans l’attente d’un transport. C’est de la dissuasion indirecte intelligente.
Enfin, outre une simplification réalisée de la billettique nécessaire, un autre objectif est en ligne de mire, la prise de conscience par les usagers de l’utilité de paiement son titre de transport. C’est pourquoi, Transvilles décline une opération, avec une approche humoristique et pas stigmatisante, afin de sensibiliser tous les publics concernés. Des « Supers héros » accompagnants les utilisateurs vont vous aider à trouver le valideur, vous munir d’un titre de transport, et transformer des fraudeurs, occasionnels ou récurrents, en clients.
En conclusion, il est indispensable que le taux de fraude connaisse une diminution importante, car chaque absence de titre de transport est tout simplement un vol d’argent public compte tenu que le SIMOUV, et les intercommunalités, soutiennent l’opérateur privé à travers une taxe sur les entreprises (Versement Transport) et des impôts des contribuables au bout du bout. La conscience collective, voilà le « Super » défi à relever avec une ligne d’arrivée tangible :« Valider un titre de transport doit (re)devenir la norme», conclut Stéphanie Dumoulin.
Daniel Carlier
* Un réseau de voyageurs ouvert n’a pas de barrière d’entrée comme pour un Métro où vous devez valider votre accès à des portiques