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(Escautpont) Raphaël Kruszynski : « Le Rassemblement National ne me fait pas peur ! »

Le passage de témoin en cours de mandat demeure un moment particulier pour une collectivité locale, toujours un moment stratégique, personnel, voire singulier pour les électrices et les électeurs. Si le dernier en date est celui de la très médiatique Martine Aubry à Lille, Joëlle Legrand a fait le choix de quitter ses fonctions sur la commune d’Escautpont, en mars 2024, en faveur de Raphaël Kruszynski. Un an après cette nouvelle donne politique, il était intéressant de réaliser un point d’étape avec le nouvel édile à quelques mois d’un début de campagne électorale municipale 2026.

Raphaël Kruszynski : « Il n’y a pas de plan B »

Après une prise de fonction le 22 mars 2024 (https://www.va-infos.fr/2024/03/23/raphael-kruszynski-nouveau-maire-descautpont/), le nouveau maire Raphaël Kruszynki concède « qu’il y a un monde entre la fonction d’édile et celui d’un adjoint. Néanmoins, je m’éclate comme maire ! »

C’est loin d’être le seul premier magistrat de l’arrondissement à cumuler un emploi avec cette responsabilité locale, mais Raphaël Kruszynski avoue « qu’il n’est pas toujours facile de cumuler mon emploi (comme ingénieur qualité) chez Alstom sur le site de Crespin et maire. J’utilise mon crédit de deux jours par semaine pour les maires, mais j’ai surtout une excellent équipe autour de moi, notamment mon 1er adjoint Jean-Luc Frere. »

Bien sûr, la continuité du mandat en cours avec l’équipe en place constitue toujours le premier défi. Sur ce point, Raphaël Kruszynski tient à souligner l’absence de « cassure, Mme Legrand (ancien maire) est toujours impliquée et continue de travailler pour la commune (8ème adjoint). Elle ira jusqu’au bout de ce mandat. »

Les projets et chantiers en cours

Dans la poursuite de la réhabilitation de la Place Roger Salengro, la zone de parking, et surtout le début du projet de la Maison Médicale en 2025 et « sans doute une fin de chantier en 2026. Ensuite, nous sommes dans la 3ème phase de la rénovation de la Place Salengro », précise-t-il. Face au désert médical en zone rurale, urbaine, et notamment dans les communes périurbaines, l’installation en centre-ville d’un site médical est fondamentale pour l’attractivité d’une collectivité locale. 

Comme l’ensemble du pays, Escautpont prend la vague de la baisse démographique avec à la clé la fermeture de deux classes, une élémentaire sur Brunehaut et une maternelle sur celle du Centre. Néanmoins, le maire rappelle que Escautpont bénéficie du dispositif REP + « avec des classes de 15 à 16 élèves, c’est un gage de qualité pédagogique ». Un dispositif faisant l’unanimité, tout couleur politique confondue, d’ailleurs vous n’entendez pas le moindre son politique sur cette thématique, preuve en France que tous les édiles, les parents, les enseignants, et les enfants valident son résultat. 

Evidemment, ll faut trouver des solutions pour éviter d’autres fermetures de classe, le vecteur le plus porteur demeure la construction de logements. « Nous avons un projet de 50 logements. A ce stade, l’EPF (Etablissement Public Foncier) va remettre à zéro le terrain. Ensuite, nous faisons le maximum pour attirer un promoteur privé. » De plus, un autre espace du côté de la salle des sports, avec 14 terrains à bâtir et 2 collectifs de 20 logements sociaux chacun est dans les tuyaux, même si Escautpont « atteint déjà 52% de logements sociaux. »

Bien sûr, la tranquillité publique demeure un point central pour toute équipe municipale. Certes, l’extension de la vidéo surveillance a été réalisée en 2024 et se poursuivra en 2025, mais la mise en oeuvre de la « Police Rurale avec un 2ème agent dès le 01 avril (et 1er poste le 01 mars) et certainement deux ASVP » est importante pour une commune de 4 198 habitants (dernier recensement). 

Toujours pour cette année 2025, les travaux de rénovation de la salle de lutte vont démarrer prochainement. 

Et la suite…

Le maire ne cache pas son souhait de se présenter devant les électrices et les électeurs. A ce titre, il a lancé des études tous azimuts, travaux et trottoirs, le chantier fil rouge dans toutes les communes de France avec un coût associé abyssal, et méconnu du grand public ; étude de circulation dans la rue Tabary, etc. « Ce sera dans le programme de la campagne municipale, mais si je ne suis pas élu, ces études serviront au prochain maire », explique-t-il. Voilà pour l’introduction du volet politique, car mars 2026 est à la fois très très loin et en même temps demain politique en temporalité politique. 

« Ma liste ne sera pas fléchée d’un parti politique », Raphaël Kruszynski

Le fait politique 2024 est le ralliement du maire d’Escautpont au parti UDI en juin 2024. « Oui, je pense que l’UDI dispose de la bonne méthode pour gouverner. Ensuite, dans le Nord, vous avez plusieurs élus UDI très investis pour leur commune », commente l’édile. Ce parti politique, pro-européen assumé, bénéficie d’un membre au Gouvernement, d’abord sous Michel Barnier, puis reconduite sous François Bayrou, en l’occurrence l’ancienne sénatrice Valérie Létard. Cette dernière a été élue députée dans la 21ème circonscription, une exception dans le sud du département tant la vague de l’extrême droite a marqué cette législative 2024.« Je suis très content de la nomination de Valérie Létard au gouvernement. Elle a d’ailleurs réussi à maintenir, voire améliorer sur le Valenciennois, l’enveloppe de l’ERBM (Engagement pour le Renouveau du Bassin Minier). Elle m’a aidé en m’indiquant que dorénavant les espaces publics, comme les infrastructures dans les QPV, sont éligibles à l’ERBM », indique le maire. 

Pour autant, Raphaël Kruszynski n’entend pas imprimer ce choix politique dans la formation prochaine de sa liste municipale. « Il y a une grande différence entre la politique locale et nationale. Actuellement, je ne connais pas toutes les opinions politiques dans mon équipe municipale. De la même manière, la prochaine, si je suis élu, sera composée de membres de la société civile. »

« J’espère être soutenu par la gauche », Raphaël Kruszynski

Evidemment, dès qu’un maire change de main en cours de mandat, le paysage politique change mécaniquement. « Le plus important pour moi est d’abord le soutien des anciens maires, Francis et Joëlle. Ensuite, à ce stade, je n’ai pas d’informations sur une éventuelle candidature à gauche. Je m’entends très bien avec Fabien Roussel (maire de Saint-Amand-les-Eaux et secrétaire général du PCF) et Aymeric Robin (maire de Raismes et Président de la CAPH) », déclare le maire.

Pour les autres candidates ou candidats putatifs, le seul affiché officiellement en ce moment est « Franck Deloge (sensibilité Horizons après avoir quitté le RN et une candidature Reconquête) », précise l’édile. Ensuite, face au score stratosphérique du RN sur l’arrondissement du Valenciennes à l’élection européenne 2024, comme pour la législative 2024 suite à la dissolution, le maire ne se défile pas : « Le Rassemblement National ne me fait pas peur ! Je n’ai pas de plan B. Si je suis battu, je quitterai cette commune, car je ne peux concevoir qu’elle soit dirigée par Franck Deloge. »

Nous voyons déjà que cette élection locale pourrait se réduire à peu de listes sur la ligne de départ, et que la joute s’annonce de haute volée. Telle sera souvent le lot politique, en mars 2026, pour toutes ces communes périurbaines « avec le besoin d’une ville et l’identité de la campagne », conclut Raphaël Kruszynski.

Daniel Carlier

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