Anzin fulmine contre le désengagement du Département sur la « prévention spécialisée » (1/2)
Malgré une continuité dans l’incertitude budgétaire nationale, les collectivités locales poursuivent la mise en oeuvre de leur budget de proximité où le mot… primitif associé à ce vote prend tout à coup un sens. Certes, le BP 2025 était la délibération la plus importante de ce Conseil municipal, mais l’édile d’Anzin a poussé un coup de gueule contre le comportement du Conseil départemental du Nord.
Pierre-Michel Bernard : « Ce transfert de charges (prévention spécialisée) du Département est inacceptable »
La thématique de la prévention spécialisée s’inscrit dans la compétence du Conseil départemental de l’Aide à l’enfance, elle vise à reconnecter un jeune avec une vie sociale, familiale et un nouveau chemin vers l’emploi. L’organisme le plus connu, sur cet item, dans le Valenciennois est le CAPEP dont le service prévention est doté d’un budget de 300 000 euros.
Dire que ce sujet est sensible est une gageüre. C’est pourquoi, l’institution la plus ancienne de la vie publique française est en charge de cette thématique structurante. D’ailleurs, son Président, Christian Poiret, disait aux voeux partagés avec le Préfet, la semaine dernière, que le social « était l’ADN du Département ». Justement, le budget du Conseil département du Nord sur cette action de la « prévention spécialisée » s’élevait à 3 millions d’euros, sauf que… !
De 5 à 40% de baisse… !
….Le Conseil départemental du Nord veut réduire sa participation financière sur le sujet. En clair, le Conseil départemental du Nord demande aux collectivités locales de mettre au pot commun. « Ce transfert de charges (prévention spécialisée) du Département est inacceptable. Cette demande aux communes est injustifiable, car la prévention spécialisée est une compétence obligatoire du Département ! », tance le maire. De plus, la baisse n’est pas de l’épaisseur d’un trait, elle se situe entre 5 et 40% suivant les communes. « Pour nous, la baisse serait de 10% (en lien avec le CAPEP). Nous avons rencontré le service dédié du Département qui n’était même pas au courant que nous avions une convention financière de partenariat avec le CAPEP depuis 20 ans, la seule dans le Valenciennois. Nous attendons le retour du service en question », précise Pierre-Michel Bernard qui met en lumière la signature potentielle d’une pétition sur change.org (https://www.change.org/p/nord-la-pr%C3%A9vention-sp%C3%A9cialis%C3%A9e-en-danger?source_location=search).
Avec une vue budgétaire plus globale, le Gouvernement Barnier annonçait un effort des collectivités publiques de 5 milliards d’euros tout en préservant 10 départements (sur 101) dont celui du Nord. Cette fois, le Gouvernement Bayrou demande une réduction de 2,2 milliards des subventions 2025 accordées aux collectivités publiques avec probablement la même cartographie pour les Départements, hors l’île de Mayotte encadrée par une loi spécifique.
Néanmoins, le Conseil départemental du Nord, dont les dépenses sociales flambent, veut réduire sa voilure financière liée à son guichet social. On peut noter, avec un esprit taquin, que le propos de Christian Poiret sur l’action sociale du Département était beaucoup, beaucoup, plus court que le départ du Tour de France dans le Nord, pour 3 étapes en juillet 2025, durant son discours à l’assemblée présente à la Préfecture du Nord. Quasi obsessionnel sur le sujet durant cette cérémonie protocolaire, il laisse planer une année 2025 réussie, si et seulement si, l’organisation de la Grande Boucle est formidable par le porteur de ce projet, le Conseil départemental du Nord. A cet effet, il sera aussi intéressant de mesurer, après événement, la réelle dépense publique de cette institution…, si d’aventure quelques subsides s’étaient égarées, par erreur, en trop sur cet événement sportif important. Disons le plus simplement, l’action sociale du Conseil départemental dans le territoire le plus peuplé de France est cruciale, même vitale… pas le Tour de France. Ce propos n’est ni populiste, ni politique, mais de bon sens !
(Le vote du BP 2025 dans l’édition en fin de journée de ce 28 janvier)
Daniel Carlier