(Raismes) La Maison de la Forêt doit se réinventer… après sa fermeture au 31 décembre 2024
Au détour d’une question orale du Conseiller régional Julien Poix, l’avenir en pointillé de la Maison de la Forêt sur Raismes, face au parc communautaire, revient dans la lumière. En effet, elle fermera ses portes au 31 décembre 2024 et son futur se conjugue à travers une réflexion conjointe entre le syndicat mixte du Parc Naturel Scarpe Escaut, propriétaire du bâti, et La Porte du Hainaut, voire d’autres EPCI (visuel DR).
Isabelle Zarlanga/Directrice PNRSE : « Il n’y a pas de positionnement politique afin de liquider cet outil Maison de la Forêt à Raismes,… mais quel projet pouvons-nous mettre en place pour une réouverture ? »
Dans un courrier du 16 décembre 2024 adressé au Parc Naturel Scarpe Escaut, l’ADEPSE annonce le licenciement au 31 décembre 2024 des 3 agents basés sur la Maison de la Forêt de Raismes, déjà en « chômage partiel » par ailleurs. Cette annonce est sans surprises depuis la destruction programmée du Centre d’éducation à l’environnement d’Amaury sur Hergnies, tout comme les licenciements annoncés dès la dernière Assemblée générale de l’association en juillet 2024 sur le site de Raismes. Ainsi, le 31 décembre 2024, l’autre site emblématique géré par l’ADEPSE, ladite Maison de la Forêt, va fermer ses portes.
Dans cette optique, Julien Poix rappelle un recours devant le Tribunal administratif contre cette destruction du Centre d’éducation à l’environnement d’Amaury, mais pour l’autre site en souffrance : « C’était le dernier équipement pédagogique du Parc Naturel Régional Scarpe Escaut. Ainsi, le Parc Naturel Régional Scarpe Escaut ne dispose donc plus de structures d’accueil et de médiation du public. Cette nouvelle piétine les engagements du PNRSE en matière d’éducation à l’environnement. Après l’annonce de la fermeture du site d’Hergnies, l’avenir de la maison forestière avait été garanti. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Nous nous retrouvons face à un PNRSE qui ne respecte ni ses engagements, ni sa parole. Le conseil régional doit mettre la pression sur cette structure en pleine révision de sa Charte pour y intégrer cette mission ». Bien sûr, cette intervention dans l’hémicycle régional n’est pas neutre compte tenu de la qualité de grand contributeur au bénéfice du Parc Naturel Régional Scarpe Escaut. A ce titre, 9 conseillers régionaux Hauts de France, comme Elisabeth Gondy et Sandrine Gombert, siègent aux côtés de 9 conseillers départementaux, au sein du syndicat mixe du Parc Naturel Scarpe Escaut.
« Nous souhaitons conserver l’équipement et le savoir des agents », Aymeric Robin
Face à cette échéance lisible à court terme, différents acteurs ont posé une réflexion avec le PNRSE. « La Porte du Hainaut a demandé la mise en oeuvre d’une action de sensibilisation à l’environnement. De plus, la Maison de la Forêt demeure un équipement important pour le territoire, sa visibilité est importante. Donc, nous travaillons à un financement pour son fonctionnement courant 2025. Nous souhaitons conserver l’équipement et le savoir des agents », commente Aymeric Robin, président de La Porte du Hainaut et maire de Raismes.
« Pas de problème de sécurité sur ce site », Isabelle Zarlanga
Pour la Directrice du PNRSE, il y a une différence de taille entre l’équipement sur Hergnies et celui de Raismes. « Il n’y a pas de problème de sécurité sur ce site pour le public. Par contre, il est dans son jus, il faut revoir la muséographie comme l’accueil du public. Pour autant, à ce stade, il n’y a pas de positionnement politique afin de liquider cet outil Maison de la Forêt à Raismes. Quel projet pouvons-nous mettre en en place pour une réouverture ? ». Le 28 novembre dernier, il y a eu une rencontre politique entre le Président du PNRSE, Grégory Lelong, et le Président de la CAPH, Aymeric Robin, sur ce dossier.
La Directrice confirme la demande de La Porte du Hainaut « d’une mission courte pédagogique dans les écoles des 47 communes de l’EPCI » dans l’attente d’une solution pour cette Maison de la Forêt. « Toutefois, nous interrogeons les autres EPCI susceptibles de participer au fonctionnement de la Maison de la Forêt », ajoute-t-elle. Sur Valenciennes Métropole, une mission de sensibilisation dans les écoles débutera dès 2025 à travers « Les Atlas de la Biodiversité ».
Du privé au public
Evidemment, le licenciement des animateurs de la Maison de la Forêt change la donne. « Nous passons d’un contrat privé à une ouverture de poste dans le public. Bien sûr, les animateurs pourront y répondre, mais nous sommes sur un changement de statut », précise Isabelle Zarlanga dans l’hypothèse où le PNRSE reprendrait en direct la gestion du site. Sans doute le changement central pour la mise en oeuvre d’un projet, car la réduction du fonctionnement, et de fait de la masse salariale, constitue un mantra dans de nombreuses collectivités publiques. En fait, tout dépend où le PNRSE place le sujet de la pédagogie à l’environnement, car« dans les écoles, c’est important. Par contre, il demeure essentiel que les jeunes viennent sur un site au coeur de la nature », mentionne Julien Poix… et à défaut de rester plusieurs jours ce que permettait le site sur Hergnies.
En tout état de cause, ce dossier figure en bonne place pour la prochaine réunion (1er trimestre 2025) de Bureau du PNRSE, puis du comité syndical où sera abordé ce dossier sensible. Affaire à suivre… !
Daniel Carlier