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« Nous Toutes 2024 » dans la déflagration Gisèle Pélicot

Une semaine avant l’édition nationale, l’association « Nous Toutes Valenciennes » a réalisé sa « marche » contre les violences sexistes et sexuelles, à l’heure où le compteur tourne avec 122 féminicides et 67 infanticides en 2024 (au 10 novembre 2024). Evidemment, les slogans sur les panneaux mentionnaient particulièrement l’impensable histoire de Gisèle Pélicot dont les mouvements féministes, des pays démocratiques, s’emparent comme un porte drapeau du courage et de la parole libérée.

Le point de rendez-vous était inhabituel, mais évidemment avec du violet partout. Le parvis du Phénix est oublié pour la Place Verte à Valenciennes où le fameux kiosque est porteur pour des actions. Ensuite, ce lieu sera, dés l’édition 2026, face à la nouvelle porte d’entrée du nouveau Musée des Beaux-Arts. 

Sous la houlette d’Émilie Van Ryckeghem, la Présidente de l’association, et de Betty Rygielski, la manifestation a défilé dans le centre de Valenciennes avec comme d’habitude une musicalité dynamique et des temps forts, pour les invisibles victimes du quotidien Place de la République, voire les infanticides depuis le début de l’année Place d’Armes. 

« Pour cette marche annuelle, nous voulons mettre en lumière les micro-actions tout au long de l’année afin de lutter contre les violences physiques et/ou verbales. S’informer sur les sites internet dédiés, dénoncer des propos sexistes, soutenir les victimes autour de soi, etc. », commente Victoria Borgnet, membre de l’association. Bien sûr, après « Me Too », l’affaire Pélicot transcende les victimes et devrait plus encore déverrouiller le silence, voire cet embargo autour de ce fléau. Certes, vous avez à ce stade des référents « spécialisés » dans l’accueil des victimes d’un harcèlement, d’une agression ou d’un viol, mais « la formation n’est pas encore suffisante. Cela dépend (trop) encore de la personne en face de vous », ajoute Victoria Borgnet. Certes, des progrès sont notables et les nier ne fait pas avancer la cause. Par contre, l’hétérogénéité des personnes formées et l’importance du sujet au sein d’un commissariat, d’une gendarmerie, est différente dans les 101 départements français. Un cadre rassurant pour toutes et tous, les victimes, est une condition sine qua non pour lutter au quotidien. 

« 2,6 milliards pour lutter contre les violences des genres », Betty Rygielski

Quelques prises de parole, au kiosque de la Place Verte, ont amorcé cette marche où 150 personnes environ étaient présentes. « Il faudrait 2,6 milliards/an pour lutter contre les violences des genres ; il faut agir également contre la charge mentale. Nous sommes contre un groupe qui opprime, qui domine et chacun dispose d’un pouvoir », déclare Betty Rygielski. 

La déambulation à travers les artères centrales de Valenciennes bénéficie, année après année, de plus de bienveillance des chalands, des commerçants/artisans sur le pas de la porte, et plus d’un regard incrédule sur le bien-fondé de cette cause. Certes, c’est un petit pas, mais il grignote sur le patriarcat dénoncé durant ce défilé et l’hostilité, affichée hier, baisse la tête devant cette manifestation de proximité. 

Daniel Carlier

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