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(CAVM) Des réponses sur « Chimot » et « H2V » et des questions sur les choix financiers contraints

A l’occasion du Conseil communautaire de Valenciennes Métropole, les premières interrogations sur la future architecture du budget à la lumière de la cure d’amaigrissement pour les collectivités publiques, mais aussi des annonces sur le dossier de la sauvegarde du Four Hoffmann et l’abandon du projet H2V sur l’hydrogène (manifestation du 12 octobre pour la sauvegarde du Four Hoffmann).

(Siège de la CAVM avec son parc de voitures électriques et une dynamique dans le déploiement des bornes de recharges électriques)

Laurent Degallaix : « Moins 3 millions pour la CAVM et moins 1,5 à 2 millions pour Valenciennes »

Après un florilège de délibérations de routine, voire de fonctionnement, institutionnelle, un vote sur la promotion du mécénat dans le développement économique plante un débat de fond dans l’approche d’un financement public/privé. 

En effet, l’élu de l’opposition Quentin Omont critique cette position de l’EPCI, car « le mécénat est pernicieux et dangereux. C’est une marchandisation petit à petit, l’intrusion du privé dans les affaires publiques ». Le président de la CAVM avait souligné peu avant l’intérêt du mécénat, d’un soutien sans contreparties d’entreprises sur un projet, d’une certaine libéralité face à une politique publique. 

En prenant un minimum de hauteur sur un sujet qui le mérite, deux lignes de pensée s’affrontent sans pouvoir pointer du doigt la bonne ou la mauvaise attitude. On peut illustrer cette réflexion en plénière à travers un exemple bien connu. Bill Gates, fortune mondiale sur le podium de la richesse depuis quelques temps…, avec Microsoft, est également le philanthrope le plus généreux de la planète dans tous les domaines, là où le public pourrait agir et là où il ne peut pas intervenir. Est-ce une intrusion dans le privé positive ou non ? 

La vertu des finances publiques

Bien sûr, le prochain budget de l’EPCI se profile et l’annonce à ce stade du budget 2025 impose des baisses de recettes fiscales « avec moins 3 millions pour la CAVM et moins 1,5 à 2 millions pour Valenciennes. Cela impacte également nos partenaires comme la région Hauts de France avec une économie annoncée d’1,2 millions sur le transport scolaire compensé par la CAPH (600 000 euros) et la CAVM (600 000 euros) », explique le Président de Valenciennes Métropole.

Le chef de file de l’intercommunalité se veut rassurant « pour les coups partis, tous les projets iront à leur terme. Par contre, nous regarderons les futurs projets, voire réviser nos politiques. Comme d’habitude, les élèves vertueux payent toujours ». 

Un pôle sportif sur le site de l’ancienne briqueterie « Chimot »

A travers une question orale, Quentin Omont rappelle la dernière manifestation afin de sauver le four Hoffmann de l’ancienne Briqueterie Chimot https://www.va-infos.fr/2024/10/13/le-four-hoffmann-une-marque-de-fa-briques-du-valenciennois/. « Vous avez décidé unilatéralement de cette démolition (coût 340 000 euros), et surtout quel projet voulez-vous lancer sur le site du Grand Cavin ? ».

Le Président de l’agglo répond tout de go que « nous avons laissé le temps à la DRAC de classer ce site et elle ne l’a pas fait. Nous voyons ce qu’il se passe comme sur la rue de l’intendance à Valenciennes (plus de dix ans d’attente avec une porté classée) ». Il rappelle que le projet Grand Cavin ne s’est pas éteint avec l’arrivée du Centre pénitentiaire sur Saint-Saulve. « Il reste 80 hectares sur les 120 du projet initial. Nous envisageons un pôle sportif avec du tennis, du rugby et le golf (reprise du projet in fine). Nous allons relancer une phase d’étude », annonce-t-il

« Je rappelle que le Préfet du Nord a même trouvé que ce bâtiment était dangereux », sauf que le Ministère de la Culture a répondu, ce lundi 14 octobre, Courrier Ministère de la Culture. Enfin, il conclut par un commentaire sur le Comité de sauvegarde du Patrimoine Valenciennois « dont nous prenons en compte les avis comme pour le site de la porcelainerie (proche CAVM), mais que ce comité ne dictait pas la politique publique de Valenciennes Métropole ».

Techniquement, le Président de la CAVM a raison sur le temps écoulé, beaucoup trop long pour une réponse de la DRAC arrivant six semaines trop tard. Demande de démolition le 16 mai 2024, validation le 03 juin 2024 par la mairie de Marly et un courrier de la DRAC Hauts de France pour un accord d’instruction depuis le 15 février 2024, daté du 21 juin 2024…  Bref, la réduction des agents publics des services de l’Etat profite en l’espèce ! 

En réfléchissant, c’est un peu comme le Stade du Hainaut sur la forme, 60% du site était construit avant que le Tribunal administratif ne casse le permis de construire initial sur le fond en le réduisant uniquement à l’exploitation d’événements sportifs, signé Francis Decourrière et Valérie Létard, notre Ministre du logement au sein d’un gouvernement si attaché à la réduction de la dette publique (voté 40 630 000 millions, addition finale 94 626 585 euros) (Rapport-de-la-Chambre-régionale-des-Comptes-sur-la-CAVM). Et que pèse un Four Hoffmann face à la puissance publique au regard de cet historique passé sous les radars des médias nationaux… !

H2V l’inversion du souffle de l’hydrogène

Une autre question orale de Quentin Omont revient sur l’abandon du projet H2V devant s’implanter sur l’ancienne friche Vallourec : « A quoi servent les élus communautaires ? Ensuite, un désaccord est intervenu entre le maire de Mary et vous même sur ce dossier ! ».

Quasi grande cause nationale, le soutien inconditionnel de l’ancien ministre de l’économie, Bruno Le maire, avait soufflé positivement sur tous les porteurs d’un dossier « hydrogène ». C’était le cas du dossier H2V dont l’arrivée sur Saint-Saulve s’est réalisée avec une communication très impressionnante, un lobbying de compétition pour les initiés.

A la sortie, « la mariée était moins belle, 280 emplois annoncés et 70 emplois au final. De plus, la production, avec un investissement demandé à hauteur de 80 millions pour l’agglo, devait alimenter à 95% la Belgique. En responsabilité, nous avons choisi de ne pas donner suite à ce projet », commente Laurent Degallaix. 

Enfin, le maire de Marly répond sur H2V afin de « ne pas présenter les choses de façon manichéenne systématiquement. Il faut descendre dans les niveaux de gris, il y a une vie avant le vote » et sur le four Hoffmann en confirmant « une nouvelle attractivité sportive pour Marly (à travers ce projet) ».

Daniel Carlier

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