Le phénomène « Drone » au MIH 2024 !
Dans le cadre du Salon Made In Hainaut 2024 sur le site minier de Wallers-Arenberg, un « pôle drone » est très visible au sein de ce salon de professionnels avec plusieurs entreprises spécialisées, de la formation à l’exploitation ; rencontre avec ProLive Formation, GEO2R et Bathy Drone Solutions (visuel ProLive Formation).
(Visuel Bathy Drone Solutions et GEO2R)
Bien sûr, l’histoire du Drone a démarré au début du 20ème siècle où l’armée a perçu très tôt l’avantage de cet outil aérien, la destruction de l’homme par l’homme est tellement imaginative ! Toutefois, depuis un peu moins de 10 ans, outre le volet militaire, son développement dans la sphère publique est impressionnante. La technologie associée progresse, le champ des utilisations est quasi illimité. En 2024, nous sommes véritablement dans les prémices d’une utilisation massive du Drone pour chaque particulier, chaque entreprise, chaque service public…, c’est demain !
Evidemment, l’explosion de l’usage vers 2013 a conduit à une certaine période l’existence d’un far-west où tout était permis, les détenteurs d’un simple brevet d’ULM se permettaient des survols en zone urbaine, prise de photos intempestive malgré le très protecteur Droit à l’image français, les collectivités locales étaient furieuses, du grand n’importe quoi ! Bref, un classique du genre qu’une loi en 2018 a bordé.
« L’autorisation de vol ne dépend que de l’Etat (Préfecture) », Pierre-Eloi Flipo
A cet instant en 2018, le seul brevet de pilote d’un ULM ne suffit plus avec la mise en oeuvre d’une formation pratique et d’un examen pour l’usage du drone, le CATT (Certificat d’Aptitude au Télépilotage de drone Technologique). La formation est laissée à la main d’un organisme agréé, comme Pro Live Formation, avec une spécialité sur les Drones.
Vous avez donc deux possibilités, un vol au dessus d’une zone rurale sans aucun habitat, même un hameau, dit « Open », et un vol au dessus d’une zone urbaine. Toutefois, l’Etat a choisi de conserver la main sur l’usage d’un drone. Si vous avez la certification pratique et théorique : « Vous envoyez votre demande à la Préfecture 5 jours avant. En l’absence de réponse, le vol est autorisé. Attention, l’autorisation de vol ne dépend que de l’Etat (Préfecture), pas des communes même si parfois un vol déplaît aux autorités locales avec des conflits à la clé », commente Pierre-Eloi Flipo de l’entreprise ProLive Formation.
Une avancée européenne…
Ensuite, une évolution heureuse de l’usage du Drone arrive avec une législation européenne après les J.O 2024. En digression, le Ministre de l’intérieur a gelé carrément l’usage du Drone pendant la période olympique. Cette fois, un nouveau diplôme européen, baptisé CATS (Certificat d’Aptitude Théorique de pilote à distance pour les Scénarios standards), sera sur les fonts baptismaux au dernier trimestre 2024.
Aujourd’hui, vous avez la catégorie des drones de moins de 250 gramme, de plus en plus performante en qualité de photos et de vidéos, et au-dessus de 250 grammes où les normes d’usage sont plus drastiques.
Basée sur Wallers Arenberg
Concernant l’entreprise ProLive Formation, elle a démarré en 2015 et son siège est basé aujourd’hui au sein de l’hôtel d’entreprises du site minier de Wallers Arenberg. « Nous sommes sur Wallers Arenberg depuis 3 ans. Outre les bureaux, l’espace disponible extérieur pour les formations pratiques est optimal », commente le responsable.
Les secteurs de développement du drone sont multiples et par capillarité de futur professionnels à former. « A ce stade, les demandes de formations les plus fréquentes sont dans le journalisme, les photographes indépendants ou d’entreprises, et les services des collectivités locales ou territoriales », conclut-il.
Le Drone naval…
Le grand public a sans doute découvert le Drone naval à travers les images spectaculaires de la Guerre en Ukraine, notamment en mer noire. Pourtant, la pratique du Drone aquatique, en surface ou sous-marine, est très répandue depuis bien plus longtemps.
Lancée depuis 6 ans dans la zone industrielle près de Béthune, l’entreprise Bathy Drone Solutions intervient dans des canalisations, des bassins, des voies d’eaux, partout où une mesure très précise de l’eau est indispensable à l’existence du site. « Nos clients sont des grands groupes privés, comme Suez, voire des grandes collectivités publiques, mais également pour un particulier avec un étang par exemple. Selon la configuration, nous utilisons un drone sous-marin, un drone amphibie, ou même lorsque il y a très peu d’eau, un drone 4×4 », explique Caroline Delmotte.
Bien sûr, la préservation de l’eau, un bien commun rare, amène à penser que le besoin en la matière va s’amplifier dans les années à venir. De fait, cette technologie navale de pointe va compter de plus en plus, même si à ce stade « en France, nous ne sommes que quelques entreprises spécialisées », précise la responsable.
Réaliser et stocker avec GEO4X des données
Autre entreprise présente, que vous pouvez rencontrer encore aujourd’hui sur le MIH 2024, avec GEO2R basée sur Fretin, proche de Lesquin. « Nous intervenons pour des relevés topographiques et les inspections de bâtiments principalement », explique Willy Faucher de l’entreprise GEO2R.
Evidemment, les besoins privés et publics sont énormes, le marché exponentiel ! De plus, le pas européen franchit par l’Europe est très positif car une « entreprise spécialisée devait repasser tous ses diplômes dans un autre pays, par exemple en Belgique, pour y travailler. Avec la CATS, vous pourrez travailler dans toute l’Europe. Cela va permettre de fluidifier l’espace aérien », précise Willy Faucher.
Ensuite, la capacité technologique de photos et de vidéos prend une telle ampleur que les clients n’arrivent plus à stocker les fameuses données. C’est pourquoi, GEO2R a fondé une nouvelle entreprise, GEO4X, afin de proposer à la clientèle une plateforme de stockage en ligne, 2D et 3D, pour ces fameuses DATA. « En l’espèce, outre à notre clientèle en direct, nous proposons aux entreprises spécialisées dans l’usage de drones de vendre ce service en ligne à leurs clients », poursuit-il.
Voilà un secteur technologique porteur où les professionnels vont se multiplier afin de faire face aux demandes tous azimuts, les plus folles, la livraison à distance où Amazon frappe déjà fort, la mobilité comme la tentative de Taxi-Drone au J.O de Paris 2024, sans oublier l’usage domestique au quotidien pour les services à la personne dans un secteur en pénurie chronique de bras… !
Daniel Carlier