Fer ô Hainaut ou la promotion utile des métiers manuels
Durant deux journées, l’association « Grand Hainaut 2040 » a organisé les 21 et 22 mars, avec le concours du Lycée du Hainaut, une mise en lumière des métiers en tension et plus particulièrement la chaudronnerie et la soudure. Un temps fort aussi pour balayer quelques images d’Epinal sur les métiers manuels, car le besoin des entreprises est immense sur le Valenciennois comme au national.
Maxime Tonneau : « Les entreprises jouent le jeu »
Après un concours en chaudronnerie le jeudi 21 mars où les jeunes apprenants avaient six heures pour réaliser une pièce de chaudronnerie, une Master Class de soudure est à l’oeuvre ce vendredi 22 mars où six jeunes vont se challenger à travers une démonstration de soudure. « Nous organisons depuis 4 ans cette manifestation, avec l’association « Grand Hainaut 2040 sous l’égide de Philippe Mixe, afin de modifier l’image des métiers en tension à la Zola comme chaudronnier et soudeur », explique Maxime Tonneau, enseignant au sein du Lycée du Hainaut.
Avec une centaine d’apprenants en chaudronnerie et une vingtaine en soudure, lycée et BTS compris, le Lycée du Hainaut est un acteur majeur pour le tissu industriel du Valenciennois. « Nous sommes clairement orientés ferroviaire, et les industriels du Valenciennois jouent le jeu comme Alstom, voire des PME, et même des entreprises du Lillois comme Dassault venant recruter sur le Valenciennois pour leurs besoins », ajoute-t-il.
Bien sûr, vous avez de multiples filières au sein de cet établissement scolaire, un lycée professionnel à l’instar du Lycée Alfred Kastler sur Denain, sur Aulnoye-Aymeries et sur Maubeuge où les métiers manuels sont au coeur de l’apprentissage. Sur ce registre, la MEL n’a pas de sites dédiés à l’apprentissage de ces métiers en tension, chaudronnerie et soudure, d’où l’intérêt grandissant des industries de la métropole pour les jeunes formés dans le sud du département.
« Il faut redonner envie aux collégiens », référent du Bureau des Entreprises au Lycée du Hainaut
Observateur avisé, le référent du « Bureau des Entreprises » au Lycée du Hainaut apprécie ce moment de promotion pour les métiers en tension. « Pendant des années, nous nous sommes auto-appauvris en savoir-faire industriel. Aujourd’hui, les besoins des entreprises sont énormes ! Par suite, il faut redonner envie aux collégiens de choisir un métier manuel, quelque que soit la discipline, car nous devons former les collaborateurs de demain dans l’industrie ! ».
Elément essentiel dans la perception de ces métiers réside également dans la pénibilité de la profession. A ce titre, il est fondamental de mettre en exergue l’arrivée du numérique dans ces métiers, la pénibilité est de fait résiduelle. Ce n’est plus un critère de choix, mais à l’inverse le besoin, en focus les chaudronniers et les soudeurs, est pachydermique. « La pandémie a souligné notre faiblesse sur certains produits stratégiques. Aujourd’hui, la France doit recouvrer une souveraineté industrielle », conclut le référent.
Daniel Carlier