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« Grandeur Nature », une plongée au cœur du collège Joséphine Baker à Valenciennes

Mardi 20 février 2024, le collège Joséphine Baker de Valenciennes a prolongé ses horaires d’ouvertures, pour permettre aux parents et curieux d’art contemporain, de découvrir le travail artistique réalisé par les élèves de la 5e éloquence, encadrés par Mme Floers, professeur d’arts plastiques, mais aussi l’artiste Philémon Vanorlé. L’établissement bénéficie d’un dispositif d’excellence dans lequel on y trouve notamment l’option numérique, mais aussi le dispositif EROA, mené depuis quelques années par Marjorie Floers, professeur passionnée d’art et engagée dans son métier.

Le vernissage, joyeux et vivant était à l’image du projet qui vient de se terminer, un projet pourtant loin d’être léger, celui des enjeux climatiques. Dans un premier temps, la professeur d’arts plastiques a cherché à exposer des œuvres qui faisaient sens et ce sont des photographies du CRP (Centre Régional de la photographie de Douchy-Les-Mines) qui ont été choisies pour leurs portées écologiques. Ces images donnent à voir le territoire qui change, qui subit des transformations liées au climat. Il était alors logique de faire intervenir le plasticien Philémon Vanorlé, artiste belge de l’absurde, qui a pu travailler avec les élèves en dédramatisant les effets du changement climatique.

« L’idée était de travailler sur le climat mais de s’en amuser », Mme Floers

Si une réflexion a été menée sur l’architecture climatique, la montée des eaux et tout type de catastrophes naturelles, elle a été rattrapée par des idées plus loufoques comme des pluies de météorites ou celles de bâtiments qui brûlent… Valenciennes étant une ville qui a beaucoup brûlé, le théâtre, la piscine… mais qui comme le Phénix, a toujours réussi à renaître de ses cendres ! D’ailleurs, pourquoi ne pas invoquer le feu et l’eau comme des énergies à exploiter ! L’idée était de travailler sur « des idées ingénues mais à la fois stupides ».

« Comment envisager des hypothèses climatiques et proposer un monde nouveau où le solaire, l’aquatique, l’éolien seraient les points de départ pour des architectures du futur. L’idée était de travailler sur le climat mais de s’en amuser », telle était donc la problématique qui a su faire se correspondre des œuvres photographiques du patrimoine minier, des travaux d’élèves et un questionnement fort sur les mutations du territoire.

Les élèves ont pu se questionner en tant que citoyens mais aussi artistes, et aussi interroger la place de l’architecture dans un territoire, l’importance de s’ancrer dans un lieu. Problématique qui prend tout son sens dans un quartier comme Châsse-Royale, qui est actuellement en profonde mutation. Si les élèves ont pu s’amuser en réalisant des architectures flottantes qu’ils ont essayé de faire traverser sur l’étang du vignoble, ils se sont aussi beaucoup questionnés. 

Ce projet a été réalisé en partenariat avec le CRP, le printemps culturel, le Rectorat de l’académie de Lille, la Direction Régionale des Affaires Culturelles des Hauts-De-France, le Conseil Régional des Hauts-De-France et le conseil départemental du Pas-De-Calais, mais surtout grâce à l’équipe pédagogique qui entoure Mme Floers et la directrice du collège, Mme Nison.

Cette dernière est consciente de l’engagement de ses équipes et de leur dynamisme. Elle a pu dire plusieurs fois aux élèves « la chance qu’ils avaient de vivre ces expériences qui placent les élèves en tant qu’artistes et citoyens ».

La présentation s’est terminé par le dévoilement d’un projet numérique assez bluffant ; des images de l’établissement sous les eaux, projet élaboré avec Mme Floers et sa collègue d’éducation musicale, Mme Minair, qui a créé une ambiance sonore abyssale. Les élèves étaient présents en tant que médiateurs, fiers de leur projet, totalement « au cœur du dispositif ».

Une belle plongée dans un projet « grandeur nature »

Jane Huvelle

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