Jean Luc Ravez, une vie consacrée à l’engagement citoyen !
Figurant dans la liste du 01 janvier 2024 relative à la promotion au titre de Chevalier de la Légion d’Honneur, Jean Luc Ravez sera honoré par la République grâce à son engagement sans faille au sein du territoire. 44 ans comme magistrat au conseil de Prud’hommes sur Valenciennes, administrateur hier dans de multiples structures et encore aujourd’hui, il représente assurément une certaine idée de l’engagement citoyen.
Jean Luc Ravez : « Une part de ma légion d’honneur revient à mon épouse »
Né à Vieux-Condé en 1951 et toujours fidèle en 2024 à sa ville de coeur, Jean Luc Ravez incarne le citoyen engagé dans sa cité, presque désuet à l’heure où la France connaît une crise profonde du bénévolat. Sa carrière professionnelle est très lisible sur le temps long, conducteur de bus chez Transvilles durant 37 ans, mais à coté de son métier Jean Luc Ravez a multiplié ses engagements. De l’administrateur à la CPAM à la même fonction au CCAS en passant commissaire aux Assédics ou délégué à la mutuelle APREVA, il a été aussi un militant F.O jusqu’au bout des ongles. Pourtant, c’est au sein du Conseil de Prud’hommes de Valenciennes qu’il va s’illustrer sur le temps long, 44 ans (1979-2023) dans le collège salarié…
« Nous avons siégé durant La Covid », Jean-Luc Ravez
A l’instar du Tribunal de Commerce, le Conseil de Prud’hommes à la française est atypique dans le monde. « C’est une particularité française et une chance. Par contre, le code du travail n’évolue pas dans le bon sens, l’arrivée de la rupture conventionnelle a fait chuter drastiquement les saisines des Prud’Hommes ! Ensuite, il manque de greffiers et le rendu des décisions de justice est difficile, en moyenne 14 mois », commente Jean-Luc Ravez. En clair, l’ancien magistrat redoute une disparition de cette juridiction spéciale.
Il a connu toutes les fonctions, président de la section commerce, vice-président, et pour achever sa carrière, président général. Sur l’exerce, il se félicite du bon rapport, durant toutes ces années, entre le collège salariés et entreprises. « De même, nous avons toujours connu une bonne entente avec le Ministère public », ajoute-t-il.
Bien sûr, quelques anecdotes sont croustillantes après une si longue carrière dans une institution. « En mai 2020, pendant la première phase, nous avons siégé durant La Covid en accord avec le tribunal judiciaire de Valenciennes. D’ailleurs, nous traitions même les dossiers de Lille compte tenu qu’il ne pouvait pas assurer leur fonctionnement dans les conditions sanitaires exigées ! »… pas banal !
Toujours engagé en 2024
On pourrait croire, visiblement à tort, qu’un manque d’appétit se dessinerait l’âge venant. Que nenni, il continue dans de nouvelles fonctions. « Je suis représentant des usagers au sein de la Clinique du Parc à Saint-Saulve et la clinique Vauban à Valenciennes. J’apprends des choses, je ne connaissais pas cette instance », dit-il toujours passionné par le service à apporter aux citoyens.
Fierté et sacrifices
« Je suis très fier de recevoir cette légion d’honneur », lance Jean-Luc Ravez, mais lorsque vous êtes à ce point engagé dans de multiples instances, il y a également un revers de la médaille : « Je faisais quasiment une double journée, je n’ai pas vu assez mes enfants grandir. Souvent absent de la maison et je sais qu’une part de ma légion d’honneur revient à mon épouse ».
Cette distinction de la République française lui sera remise le 19 avril 2024 par Pierre Miroux, un autre infatigable serviteur. Une cérémonie prévue à Vieux-Condé, car il sera à cette date le seul légionnaire de la ville compte tenu des décès récents.
Daniel Carlier