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(CAPH) Vers une COP de proximité !

Le jour même où s’ouvre la COP 28 à Dubaï, avec toutes les polémiques associées, La Porte du Hainaut a organisé ce 30 novembre 2023 une présentation détaillée de son PCAET (Plan Climat Air Energie Territorial) à travers 4 Tables Rondes thématiques (visuel La Ferme du Pinson à Raismes).

En propos introductifs à cette matinée consacrée au PCAET, le Président de La Porte du Hainaut souligne, loin d’une COP dans le désert, l’importance de l’action locale en faveur de la transition écologique. « Aujourd’hui, c’est une COP territorial alternative. En toute humilité, nous sommes des faiseux, car nous décidons, nous agissons, et nous pourrons mesurer chaque année les résultats. Ce PCAET a été voté en octobre 2023, il est utile et positif pour les habitants de notre territoire ! », commente Aymeric Robin.

Aymeric Robin

C’est pourquoi, l’action efficace doit et ne peut que ce conjuguer au pluriel. A ce titre, le réseau de partenaires est fondamental, nous devons nous enrichir mutuellement. « Par exemple, nous venons de raccorder deux bâtiments publics sur Denain au réseau de chaleur du SIAVED », ajoute-t-il.

Celine Imbert, Directrice Eco-Responsabilité et cheville ouvrière de cette journée « Plan Climat », rappelle les standards des émissions de gaz à effet de serre « 1/3 dans le logement, 1/3 pour l’industrie et 1/3 pour les transports. Ce PCAET est en vigueur pour six ans, juillet 2023 à juillet 2029 avec des points annuels afin d’évaluer les 24 programmes autour de 212 actions ».

Table Ronde : Mobilité

La mobilité sous toutes ses formes contient une partie de la solution, rien n’est à laisser de côté sur le volet du transport individuel, collectif et autres modes. Pour Olivier Horfaut (CAPH), La Porte du Hainaut « est sous-dotée sur le déplacement doux même si nous soutenons, à travers la prime vélo, 1000 foyers ». Voilà un objectif à combler pour l’EPCI, voire les deux agglos du Valenciennois. 

Pour le SIMOUV, l’AOM (Autorité Organisatrice de Mobilité), l’arrivée d’un nouvel exploitant, KEOLIS, change la donne avec une nouvelle offre « sur le réseau des bus, redimensionné, mais également le transport à la demande 30 minutes avant par zone. Le covoiturage est également mis en avant », explique Pauline Cassette, chargée de mission au SIMOUV.

Bien sûr, l’incontournable ADAV (Association Droit Au Vélo) était de la partie. Avec 80 % des trajets en voiture sur ce territoire, la marge de manoeuvre est énorme compte tenu que « 50% des déplacements font moins de 5 Km », explique Yannick Paillard, le Directeur de l’ADAV. Sur la pratique, la sensibilisation des enfants au sein des établissements scolaires doit devenir une priorité. Faut-il encore que les abords et les voies de circulations à proximité prennent en compte des axes réservés aux deux roues ! Oui, le vélo sans un aménagement urbain associé est une vue de l’esprit, l’un est indissociable de l’autre. 

En ce qui concerne l’association A3D, sur Douchy-les-Mines, le constat de « l’engorgement routier de l’A2 » est patent. En effet, sur ce secteur, vous cumulez un flux de passage, car le Valenciennois est un point central vers 5 capitales à moins de 3 heures, et un autre flux en provenance des autochtones dont le réseau primaire est tellement lent qu’ils vont sur l’A2 pour circuler plus vite. Même les habitants de la MEL soulignent qu’il est plus difficile de traverser la ville-centre et à proximité du Valenciennois que leur secteur, c’est pas un compliment compte tenu de la densité de la communauté urbaine. 

Céline Imbert

Enfin, le plus important réside aussi doute dans la connexion entre les thématiques, car la mobilité partagée ou douce améliore la santé de tous. 

Table Ronde : Alimentation

Evidemment, la labellisation PAT (Plan d’Autonomie Alimentaire) sur La Porte du Hainaut est déjà un pas de géant sur le chemin de l’autonomie alimentaire de ce bassin de vie. « Nous pouvons agir assez rapidement et pour cela nous avons plusieurs leviers comme la restauration collective, notamment les cantines scolaires, la maîtrise du foncier par la sphère publique à destination des agriculteurs, et enfin l’éducation alimentaire », indique Nicolas Lebrun de la CAPH.

Pour sa part, la Chambre d’Agriculture sur le territoire, basée sur Sars-et-Rozières, est au soutien « et dans l’accompagnement des agriculteurs. Il existe de nombreux casiers dans les communes et ceci favorise le circuit-court », explique Lucie Laly Desmet, une chargée de mission de Chambre d’Agriculture, organisme consulaire avec 20 agents sur le Hainaut. Sans l’ombre d’un doute, le lien producteur/consommateur est au coeur d’une nouvelle alimentation, plus saine, plus juste dans la rémunération de l’exploitant agricole, moins onéreuse pour le consommateur, et de fait meilleur pour la transition écologique.

Concernant l’entité « Apro Bio », le parcours vers une alimentation bio reste très conséquent. « A ce stade, il n’y a que 9% d’alimentation BIO dans les restaurations collectives, alors que la loi EGALIM oblige à 20%. Ensuite, nous devons travailler sur la gaspillage alimentaire », déclare Clémence Ricart.

Enfin, l’ex sénateur Frédéric Marchand, agence de conseil aujourd’hui, reste très mobilisé sur cet item. « Il faut ne faut pas compter sur la seule bonne volonté des politiques. C’est pourquoi, une ingénierie locale est indispensable. Il y a des solutions sur chaque territoire avec des effets assez rapides ». 

Table Ronde : Energies

Sur cette thématique, Jean-Paul Mottier- responsable Grands projets à la CAPH, pose l’état de l’art. « On part de presque rien. Nous avons 4 méthaniers, 7 éoliennes, soit 5% consacré à l’énergie alternative. C’est pourquoi, nous devons lancer un plan d’actions, d’ici l’été 2024. Ensuite, il n’y a pas de territoire gaulois, nous travaillons de concert avec Valenciennes Métropole ».

Pour le CEREMA (Centre d’études et d’expertise sur les risques, la mobilité et l’aménagement), la loi du 10 mars 2023 accélère l’installation des ENR. « Cette loi lève les verrous pour une planification des ENR sur tous les territoires », précise Sébastien Delhomelle.

Enfin, le réseau C2E promeut le recyclage des déchets. « Nous travaillons avec la CAPH à travers le fonds de concours « Renov Plus ». Ce dernier permet une rénovation des établissements scolaires. La première réalisation, avec d’autres partenaires, est l’école Anne Godeau sur Raismes », explique Nicolas…

Table Ronde : Biodiversité

Enfin, la Biodiversité est sans doute l’élément central de cette transition écologique, car nous pouvons collectivement agir sur nos modes de consommation, de mobilité, voire notre comportement alimentaire, mais tout cela serait un coup d’épée dans l’eau si notre Biodiversité n’est pas préservée. 

Aurélien Thurette, chargé de mission du Parc National Scarpe Escaut, le plus vieux de France (1968), met en exergue la préservation des zones humides. « Elles peuvent stocker le carbone, et notamment les tourbières, la championne du monde en la matière. De plus, ces zones humides sont dégradées et par suite elles ne sont plus en capacité d’absorber le carbone, et pire elles émettent du carbone. Nous devons vite agir pour retrouver des zones humides fonctionnelles ». 

Concernant le représentant du SMAPI, gestionnaire de la GEMAPI, la donne est changée depuis une nouvelle approche de la gestion des cours d’eau. « Depuis 2018 (GEMAPI), la gestion des cours d’eau se décline à travers les bassins versants et plus par communes ou par EPCI », explique Sylvain Quaghebeur.

Mathieu Hoyau, en charge du cycle de l’eau à la CAPH, résume une donnée scientifique implacable. « La goutte d’eau qui ruisselle se charge en polluant » d’où la nécessité impérieuse de travailler sur la perméabilité des sols, la bétonisation à outrance conduit aux inondations et aux coulées de boues.

Enfin, le Département du Nord, Simon Feutry, précise qu’il est en charge de certains espaces sensibles, quelques terrils, mais également des espaces comme celui « du Grand Marais, la Sensée ». Enfin, il résume l’équation complexe à résoudre sur chaque territoire : « Pour réussir une résilience, il faut un espace suffisant, mais également du temps ! ». 

Pour clôturer cette demi-journée consacrée au PCAET, Bruno Saligot, le vice-président en charge du sujet, réaffirme le lien indéfectible entre les grands sujets, car la capillarité entre toutes ces thématiques est évidente : « Le PCAET est la colonne vertébrale de notre Projet de Territoire ».

Daniel Carlier

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