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Sophie Binet : « Il est hors de question de vendre Valdunes à la découpe »

La venue de la Secrétaire générale de la CGT sur Valdunes à Trith-st-Léger constitue un coup de force médiatique à l’heure du rendu copie du gouvernement concernant la reprise de ladite entreprise. Sophie Binet, comme Maxime Savaux et d’autres ont expliqué avec une grande clarté la ligne rouge à ne pas franchir et les attentes des salariés vis à vis de la direction. A ce titre et dans l’attente d’une solution pérenne, une grève à durée illimitée s’engage dès ce 01 septembre 2023… !

Maxime Savaux (Valdunes) : « Nous sommes en grève illimitée à compter du 01 septembre 2023 »

Après une visite très pointue du site industriel, Sophie Binet s’est exprimée avec une première constatation : « Il y a un véritable savoir faire chez Valdunes. L’investisseur chinois n’a pas respecté ses engagements à la reprise et il a encore encore bénéficié, en 2022, d’1,4 millions de credit impôt/recherche. On se demande où elle est la recherche ! Tout ceci démontre l’impasse financière sur le volet industriel de la France ».

Nous en étions restés au mois de mai 2023 avec la venue de Roland Lescure, Ministre de l’Industrie, et la promesse d’une recherche intensive, par un cabinet spécialisé, d’un repreneur fiable pour les 2 sites de Valdunes, Dunkerque et Valenciennes. Le dernier jour pour les offres de reprise arrivent à grand pas, le 08 septembre 2023, et les bruits de couloir ne sont pas fameux avec des propositions de démantèlement et rien d’autres. « Nous n’allons pas attendre le 08 septembre, nous voulons avoir un accès au dossier. En l’absence d’une offre crédible, nous demandons à l’Etat une nationalisation, même temporaire, le temps de trouver un repreneur solide », ajoute-t-elle.

Trois demandes claires

Reçue il y a deux jours par le Président de la République, Sophie Binet précise avoir consacré « 50% de son rendez-vous sur le sujet Valdunes. Nous avons trois demandes claires. Tout d’abord, il faut sécuriser la trésorerie de l’entreprise jusque décembre (une promesse du Ministre en mai), elle serait en péril à ce stade dès octobre. Ensuite, il faut conforter le carnet de commandes à travers les entreprises publiques comme la SNCF, la RATP, voire VNF (pièces pour les écluses). Enfin, il est hors de question de vendre à la découpe Valdunes, de brader un des deux, car ils sont complémentaires », ajoute Sophie Binet.

« Pas de Valdunes sans Dunkerque, pas de Valdunes sans Valenciennes », Maxime Savaux

Evidemment, Maxime Savaux, leader syndicaliste CGT, est au diapason. « Nous avons appris les difficultés de trésorerie très prochainement. Nous sommes un syndicat responsable et j’entends les réticences compte tenu de la prime de continuité (1 054 euros brut), mais si vous ne faites pas grève aujourd’hui, c’est peut-être la dernière fois, car vous resterez chez vous. Nous ne voulons pas subir une vente de l’un et pas de l’autre, pas de Valdunes sans Dunkerque, pas de Valdunes sans Valenciennes. C’est pourquoi, nous lançons une grève illimitée dès ce jour. N’ayez pas peur, une caisse de grève va vous soutenir », avertit Maxime Savaux.

Ce fleuron industriel français a été ballotté de LBO en LBO (Leverage Buy-Out), montage financier bien connu des repreneurs d’entreprise, où la dernière mouture a vu un nouvel actionnaire chinois faire main basse sur les spécificités industrielles de Valdunes. « Ils ont pillé le savoir faire. Aujourd’hui, ils savent faire et n’ont pas investi sur les sites de Dunkerque et Valenciennes. Clairement, on ne va pas jouer à la roulette russe en attendant la copie du Gouvernement ! », conclut-elle.

Enorme coup de pression sur le Ministre de l’Industrie à une semaine du résultat des courses, mais plus encore la crédibilité du discours présidentiel est sur la table et serait remis en cause si par malheur cette entreprise se voyait disperser aux quatre vents.

Daniel Carlier

 

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