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Valdunes, lundi à Matignon et mercredi au Sénat !

Sous l’impulsion du maire de Trith-st-Léger, Dominique Savary, une délégation composée de Jean-Claude Dulieu, Conseiller Départemental, des représentants syndicaux de l’entreprise, Maxime Savaux sur Trith-Saint-Léger et Leffrinckoucke, et régionaux comme Ludovic Bouvier, a rencontré à Matignon un conseiller de la Première Ministre et du Président de la République, en l’occurrence Victor Blonde, sur le dossier électrique de Valdunes et de sa pérennité industrielle… en France !

Valdunes ou mettre la pression sur la puissance publique 

Pour bien saisir l’enjeu national, il faut (re)situer le contexte économico-politique du moment. Dire que ce dossier est emblématique de la souveraineté industrielle nationale est une lapalissade. En effet, dans les mots et l’action gouvernementale, le post-civid pousse l’exécutif à initier un mouvement de relocalisation massive, en France, dans divers secteurs comme le médicament, les batteries électriques dans les Hauts-de-France, etc., mais pas forcément le sujet de la fabrication des roues et des essieux par Valdunes. Néanmoins, ce panorama global constitue une épine dans le pied en terme politique, mais également en crédibilité stricto sensu sur cette volonté politique. Perdre Valdunes revient à laisser partir un petit bout de France, un morceau de savoir faire industriel !

Dans ce contexte, on peut noter la rapidité des visites de haut niveau, Roland Lescure dernièrement https://www.va-infos.fr/2023/06/02/trith-st-leger-le-savoir-faire-valdunes-presente-a-roland-lescure/ et lundi 12 juin un rendez-vous à Matignon avec un conseiller spécial de la 1ère Ministre. A cet effet, la délégation nordiste a trouvé « un interlocuteur très à l’écoute, connaissant le dossier, notamment avec les retours suite à la venue de Roland Lescure. Toutefois, nous n’avons pas eu de nouvelles informations par rapport à la visite du Ministre de l’Industrie, pas de pistes sur le nom d’un repreneur », explique Dominique Savary, l’édile de Trith-st-Léger.

Est-ce l’effet ASCOVAL où plusieurs repreneurs annoncés s’avérèrent très décevants ? Toute chose étant égale par ailleurs pour le territoire nordiste, capital du ferroviaire… « ce repreneur (éventuel) sera accompagné par l’Etat, le conseiller s’est engagé au nom de la 1ère Ministre et du Président de la République. Pour autant, nous avons rappelé que les grands acteurs du ferroviaire comme la SNCF doivent également jouer le jeu en terme de commande publique », ajoute le premier magistrat.

L’idée d’un Consortium est proposée à Matignon

Durant ce rendez-vous, Jean-Claude Dulieu a lancé l’idée « d’un consortium où l’Etat, Alstom, la SNCF et la RATP seraient dans ce tour de table. Pour information, l’Etat vient d’acquérir 5,1% du capital du constructeur français Alstom, pourquoi pas un consortium ? ». Il n’y a pas eu de réponse négative contrairement à toute idée de nationalisation de Valdunes. L’autre nouvelle importante du jour est « un appel d’offre de la SNCF, prévu en 2024, pourrait être différé afin de permettre au futur repreneur de répondre dans les délais », ajoute le Conseiller départemental.

Ensuite, il rappelle un fait sur le transport ferroviaire : « C’est une activité où nous avons un retard énorme. Les commandes sont devant nous en terme de métro, tramway, trains et Valdunes est au coeur de la stratégie industrielle voulue par le gouvernement », conclut-il.

Septembre, déjà trop tard ?

Pour Ludovic Bouvier, responsable régional CGT Métallurgie, le chronomètre tourne et « le temps joue contre nous. Durant ce rendez-vous, le conseiller de la 1ère Ministre a de nouveau indiqué le mois de septembre pour le nom (éventuel) d’un repreneur), alors que nous avons alerté le Gouvernement depuis 18 mois sur le sujet ».

Ensuite, le noeud gordien se situe « dans la modernisation de l’outil, la forge à Leffrinckoucke et l’usinage à Trith-Saint-Léger. Quel repreneur va vouloir se lancer sans cela ? », lance le syndicaliste. En effet, le coût global de cette remise à niveau est estimé entre 50 et 70 millions sur les deux sites. « Les Allemands et dernièrement l’actionnaire chinois n’ont pas investi (ou si peu) sur l’outil de production. C’est sur ce point qu’une nationalisation, même temporaire, semble pertinente. Croyez-moi, avec cette modernisation, les repreneurs ne manqueront pas à appel ! », souligne Ludovic Bouvier.

La position « d’Etat stratège » en terme industriel est clairement mise à mal, c’est presque un cas d’école ce dossier Valdunes. A ce titre, l’harmonisation des critères d’une commande publique en Europe s’avère incontournable, des avancées sont indispensables en la matière. L’élève Etat va-t-il rendre sa copie avec la moyenne… ou pas ? Afin de porter plus encore ce dossier Valdunes, les élus vont ce jour (mercredi 14 juin), accompagnée par la sénatrice Michelle Greaume, au sein de la chambre haute du parlement, le Sénat.

Daniel Carlier

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