(ACSRV) Jean Clavery : « Continuer notre musculation citoyenne »
Presque un marqueur d’un retour sans la Covid, le mois de juin redevient le temps de l’Assemblée générale dans le large tissu associatif valenciennois et partout sur l’hexagone. Quasi chaque jour, les administrateurs, bénévoles, et parfois salariés de ladite association, se réunissent pour le grand moment de l’année. C’est le cas de l’ACSRV, en charge de nombreuses Maisons de Quartiers dans le Valenciennois, avec son temps fort au sein de l’impressionnante salle Baudin, à Denain, ce mercredi 07 juin.
Autour d’une présentation sur une forme assez chaloupée, avec 3 animateurs responsables de centres sociaux, le rapport d’activité 2022 a montré la diversité des actions de l’ACSRV, les projets bâtimentaires sur le quartier Dutemple à Valenciennes, à Condé-sur-l’Escaut, Onnaing, sans oublier une épicerie solidaire sur Marly. Le président de l’ACSRV (Association des Centres Sociaux et socioculturels de la Région de Valenciennes), Jean Clavery, résumait bien la philosophie de cette année 2022, mais plus encore celui du projet associatif : « Nous devons continuer notre musculation citoyenne et travailler sur notre bien commun environnemental »
Le projet associatif 2023/2029
Cette AG avait la particularité de présenter son projet associatif de l’ACSRV, 2023-2029, un passage clé pour ce type de d’organisme, voire obligé vis à vis de partenaires comme le CAF. En premier la gouvernance partagée à travers 15 centres sociaux où chaque « gouvernance locale constitue celle de l’ACSRV », explique le président de l’association.
Ensuite, l’ESS (Economie Sociale et Solidaire) est un autre pilier de ce projet associatif. On pourrait croire que l’action d’un centre social est implicitement portée vers l’ESS. Clairement pas prouvé dans les faits que ce soit dans le Valenciennois où sur n’importe quel territoire. C’est pourquoi, cette ligne ESS du projet associatif intègre une dimension commune (proximité, collective, partenariale, et en réseau) aux administrateurs, aux bénévoles, et aux agents d’une association incontournable dans le Hainaut.
Le 3ème levier est une résultante, en partie de la Covid, emmenant un collaborateur à regarder autre chose que le salaire stricto sensu. En effet, le bien être au travail, le sens de la mission, et l’épanouissement dans la pratique de son métier, sont en 2023 le coeur du management. L’ACSRV épouse cette réalité en co-construisant avec ses collaborateurs et ses bénévoles un plan d’action dédié.
Bien sûr, la transition écologique constitue un axe traversant pour toutes les actions de l’ACSRV. La mise en oeuvre des bonnes pratiques en amont de tout projet, et pas a posteriori en se demandant que pourrait-on faire en matière écologique le dossier bouclé…, est une obligation. C’est un travail de fond au quotidien qui pourrait figurer en première place de ce projet associatif tant l’impact et surtout l’appropriation des usagers des centres sociaux est et sera prégnante.
Autre sujet de taille, la transition numérique fait déjà partie de la mission au quotidien de l’ACSRV. Il est évident que les centres sociaux sont des acteurs moteurs pour l’aide à la transition numérique, voire combler la fracture numérique. Chemin faisant, la seule capacité à utiliser les outils du net n’est plus suffisante. Aujourd’hui, la dimension éthique est également importante.
Enfin et presque surtout la jeunesse constitue la clé de voûte de ce projet associatif. Elle est d’abord une constituante d’une programmation ambitieuse pour les partenaires. Pas de jeunesse, pas de chocolat, car le sujet est devenu une préoccupation nationale. La perte de sens par rapport à l’emploi percute toutes les filières professionnelles, secoue le monde de l’entreprise, car le jeune en 2023 n’a plus la même approche de l’emploi. « On dit que le jeune est fainéant ! Je n’y crois pas », clame Anne Lescrohart, Directrice du Pôle Insertion et Innovations sociales de l’ACSRV. La tache est immense.
Voilà un projet associatif dense où chaque item devra trouver sa place à part entière au sein des 15 centres sociaux dans le Valenciennois, pas une mince affaire !
Daniel Carlier