AccueilDenaisis

Et pourquoi pas un « Ecopôle alimentaire » sur la future ZAC à Douchy-les-Mines ?

Once upon a time… ! Non, ce n’est pas un conte, mais l’histoire d’un vieux dossier du XXème siècle dont la première étape administrative a été franchie au dernier Conseil communautaire de la CAPH, celle de 45 hectares de terres agricoles sur la commune de Douchy-les-Mines en transition vers une ZAC (Zone d’Activité Commerciale). Evidemment, concernant l’implantation des futurs acteurs économiques, nous sommes aux prémisses d’où l’initiative de l’association A3D proposant un « Ecopôle alimentaire » sur ledit emplacement.

(Visuel des membres de l’association A3D sur le site visé par ce futur aménagement)

Presque 50 ans dans les cartons, l’édile de la commune, Michel Véniat, avait planté dans son programme des municipales 2020 cette future ZAC du Château d’eau, située au sud de la ville, direction Bouchain, sur des terres fertiles magnifiquement exposées, proche de la Selle et de l’autoroute A2. Après un long chemin administratif, notamment la phase aride du PLUI (plan local d’urbanisme intercommunal), la validation par le SIMOUV en charge de l’aménagement du territoire, puis celle du Bureau communautaire de La Porte du Hainaut, et enfin du vote en plénière le 03 avril 2023.

Durant ce dernier Conseil communautaire, le maire de Douchy-les-Mines se félicite d’un respect de son programme de campagne électorale à travers l’aboutissement (prochain) d’un vieux dossier local. Il soulignait également le futur choix « d’entreprises vertueuses » sur le volet écologique, le moins que l’on puisse faire au sein d’une agglo clairement engagée sur la route verte de la transition écologique même si la loi ZAN, issue de la loi « Climat et Résilience » du 22 août 2021, est assez complexe  à décoder dès que l’on rentre dans les détails (voir article plénière ci-dessus).

« Nous rencontrons dès ce soir (25 avril) le maire pour lui présenter notre projet », Catherine Estaquet

Après cette haie administrative, le choix des acteurs est crucial pour le devenir du site. « Nous sommes fermement opposés à l’implantation d’une ZAC traditionnelle, bitumée, avec des entreprises classiques ». En bref, un coup de pinceau écologique à l’affichage ne suffira pas à convaincre cette association sur les fonts baptismaux en 2008.

L’objet de ladite association, A3D (Atelier de Développement Durable de Douchy-les-Mines) est de sensibiliser le grand public à la transition écologique, voire dans les écoles. Par contre, sa particularité à la différence d’organismes pléthoriques en la matière est de décoder les documents administratifs sur le sujet. « Nous vulgarisons les documents administratifs multiples, nous alertons la population sur l’existence d’une enquête publique en cours… », commente Catherine Estaquet, la présidente de l’association. Pour le coup, cette initiative est d’un grand secours, et assez rare, face à un magma administratif dont la France a le secret afin de plonger un dossier, en mode sous-marin, durant une période où tout peut encore changer et réapparaître au grand public lorsque que tout est ficelé, un classique du genre.

L’enquête publique a démarré concernant cette future ZAC avec « une première réunion le 11 mai prochain à l’Imaginaire. Nous serons présents afin d’expliquer aux participants notre projet. D’ailleurs, nous rencontrons dès ce soir (25 avril) le maire pour lui présenter celui-ci », ajoute la Présidente de l’association. « Il est urgent d’agir et de choisir une orientation maintenant », souligne Jean-Jacques Henry.

« Ecopôle alimentaire », quid ?

L’idée de l’A3D est de conserver ces terres agricoles, exploitées par 3 professionnels à ce stade, et de les transformer en nouveau site de production alimentaire sous la forme d’un Ecopôle. 

Incontestablement, l’idée est intéressante dans un arrondissement où il ne manque pas d’espaces économiques de proximité, comme les Pierres Blanches à Denain ou les Six Marrianes à Escaudain, et pour lequel le besoin d’une autonomie alimentaire n’est pas superfétatoire tant la précarité est glissante, pour ne pas dire omniprésente. « Nous pensons à l’implantation d’une maraîcher, d’une horticultrice, un espace IME ( Instituts Médico-Éducatifs), de l’insertion, une grange de vente pour les producteurs locaux, etc. », ajoute Catherine Estaquet.

Clairement, les propositions sont vivantes, susceptibles de bouger au gré des initiatives, et surtout en phase avec un réseau citoyen reconnu sur le Valenciennois et au delà. En effet, l’association PHARE a retenu le Valenciennois (les 2 agglos) comme PCTE (Pôle Territorial de Coopération Economique Emergent). On sait combien il est difficile pour une collectivité locale et même une EPCI, en l’espèce en charge du développement de cette ZAC, de remplir un espace foncier quel que soit sa destination. C’est pourquoi, le savoir faire d’un organisme éprouvé comme PHARE, et ses membres, serait d’une grande utilité afin d’écrire assez rapidement une lisibilité sur ce dossier, le choix des acteurs, les potentiels, les obstacles, en résumé la réalité d’un Ecopôle alimentaire qui n’est pas une ZAD avec des particuliers plantant un potager… !

Evidemment, les arguments contre une ZAC dite traditionnelle sont pléthoriques dans l’escarcelle de l’A3D, les contraintes routières, notamment pour accéder à l’A2, le coût de la viabilisation pour La Porte du Hainaut, des terres agricoles effacées, la problématique très sérieuse de l’eau avec la Selle à quelques encablures, un besoin économique de proposer des produits de la terre à prix accessibles sur les marchés environnants, et tout simplement une certaine vision d’un avenir pour nos enfants. Tout cela est sur la table de cette nouvelle page d’histoire à écrire collectivement !

Les membres de l’association 3D sont : Catherine Estaquet, président de l’association A3D, Alain Wozniak, Trésorier, Jean-Jacques Henry, membre, Jean-Paul Levant, membre, Christian Borka, membre, Gilbert Gosse, membre.

Daniel Carlier

Articles Similaires