Sujets « Majeurs » débattus à Valenciennes Métropole
Malgré un ordre du jour pas forcément décapant, plusieurs débats riches ont eu lieu sur la « Politique de la Ville », l’affichage publicitaire, une prochaine implantation industrielle, un observatoire sur les violences, indemnisations des commerçants, sans oublier la gestion des déchets, du lourd !
Un laboratoire de prévention contre les violences conjugales et intrafamiliales
L’entame de Conseil communautaire est très importante à travers la validation du programme de la « Politique de la Ville » avec le financement associé en faveur des communes avec des quartiers QPV (Quartier Politique de la Ville), nombreux dans le département du Nord. « Sur nos 35 communes, c’est 1,6 millions d’euros de l’Etat, 950 000 € par la CAVM et 750 000 € par les communes, mais également les fonds du Conseil départemental du Nord. Pou rappel, nous sommes en discussion avec l’Etat pour la nouvelle mouture du contrat « Politique de la Ville », commente Laurent Depagne, vice-président en charge de l’action sociale. Déclaration pas anodine, car il est intéressant de rappeler que ce programme « QPV », arrivant à terme en 2022, a été mis sous le boisseau compte tenu des élections, de La Covid, etc. Bref, dans les hautes sphères, on a pensé que le moment n’était pas opportun. Aujourd’hui, inflation, guerre en Ukraine, inquiétudes tous azimuts, mais la Réforme des Retraites a été lancée contre vents et marrées, deux choix, deux ambiances !
Ensuite, une autre délibération essentielle a été adoptée avec la validation d’un laboratoire de prévention contre les violences conjugales et intrafamiliales. « C’est une prise de conscience sur ces violences conjugales et intrafamiliales dans un département du Nord le plus touché en France par ce phénomène, et le Valenciennois un des territoires le plus touché par ces dernières dans le Nord. Il faut se rapprocher de l’Espagne, le pays le plus protecteur du monde », indique Laurent Depagne. Ce laboratoire souligne, par ailleurs, la collaboration « associée entre La Porte du Hainaut et Valenciennes Métropole, comme avec le Parquet de Valenciennes », précise Laurent Degallaix.
Ensuite, le maire d’Aulnoy, comme le Président de la CAVM, mettent en exergue le vote, en Bureau, d’une nouvelle subvention à la création du logement d’urgence pour les femmes victimes. Toutefois, la tendance est « à l’expulsion de l’auteur de l’agression hors du logement afin que la l’agressée conserve ses repères sociaux, l’environnement scolaire, etc., c’est un accompagnement individuel de la femme ». Enfin, cela fait écho à la loi, initiée par Valérie Létard, sur une aide universelle d’urgence pour les victimes de conjugales et intrafamiliales. « Le Valenciennois est un territoire expérimental à ce sujet », conclut Laurent Depagne.
Un RLPI (Règlement Local de Publicité Intercommunal) adopté !
Dans la foulée, ce Conseil communautaire valide un dossier au long cours, le fameux « Règlement Local de Publicité Intercommunal » traversant tous les conseils municipaux durant… 4 ans. Jean-Marcel Grandame avoue que c’est un compromis obtenu compte tenu de la diversité des demandes, voire des intérêts divergents entre les 35 communes de l’intercommunalité : « C’est un processus après 4 ans de discussion, il est très complexe, très technique où chaque commune doit maintenant afficher dans sa collectivité locale ce nouveau RLPI durant 1 mois ».
Sur ce dossier, Quentin Omont pour l’opposition, réagit / « Certes, de RLPI va dans le bon sens, mais il est loin d’être suffisant. Ce RLPI prône l’attractivité et la préservation des paysages. C’est une plaisanterie avec les communes moches que vous avez dévisagé au fil du temps. De plus, le Conseil départemental du Nord a voté l’installation de 500 nouveaux panneaux dans le département, pas franchement approprié ».
Sur ce propos, le Président de la CAVM répond tout de go : « Tout d’abord, je suis d’accord avec vous sur ces 500 panneaux supplémentaires (vous avez dit lobbying…). J’ai envoyé un courrier au Président (Christian Poiret) afin de refuser son application, comme maire de Valenciennes, et d’autres maires feront la même chose. Pour le reste, il ne faut pas oublier que derrière ces enseignes, il y a des emplois. C’est pourquoi, il faut trouver un équilibre. Vous indiquez vous même que ce RLPI va dans le bon sens ».
« Vers un nouveau SIAVED », David Bustin
Au détour de la validation de la dissolution effective, pas au 01 décembre 2022, mais au 29 mars 2023 du syndicat de gestion des déchets « Ecovalor », mais également d’un protocole de gestion pour le traitement des déchets entre entre la CAVM et le Communauté de Communes du Pays Solesmois, le destin de la gestion des déchets sur un vaste bassin de vie se dessine.
En effet, Quentin Omont lance un souhait afin « de voir les élu.e.s faire preuve d’ambition dans le traitement des déchets. Contrairement aux idées reçues, les gens sont prêts à changer leurs habitudes. Il n’y a pas de fatalité dans le traitement des déchets dans les Hauts de France ».
David Bustin, vice-président en charge de l’écologie urbaine, rappelle « le travail titanesque en la matière depuis 7 ans où durant cette période toute la réglementation a été modifiée. Le déchet est devenu une valeur ajoutée. Comme vous le savez, nous sommes en cours de transfert de compétences (courant 2023). A ce titre, nous travaillons pour la mise en oeuvre d’un Nouveau Siaved sur un territoire beaucoup plus vaste (CAVM, CAPH, Pays Solesmois, la Communauté de Communes Cœur d’Ostrevent, et la Communauté d’Agglomération du Caudrésis-Catésis) ».
Sur ce point, Laurent Degallaix commente : « Ce rapprochement demain sera vertueux avec des échanges sur les bonnes pratiques ».
Commission d’indemnisation pour les commerçants
Les travaux en cascade, Bd Saly et Beauneveu à Valenciennes, sur l’Avenue de Verdun, en fin de course toujours à Valenciennes, mais également du futur méga chantier sur l’Avenue Barbusse à Marly et sa Place Gabriel Péri amènent à prendre en compte l’impact pour le commerce de proximité. Toutefois, un changement de taille va intervenir sur Marly.
En effet, le maire de la commune limitrophe à Valenciennes explique la nouvelle donne : « Le chantier démarrera en mai prochain, mais pas pour 18 mois comme prévu initialement. J’ai rencontré l’entreprise Jean Lefebvre, trois équipes au lieu d’une seront à l’oeuvre et ceci va permettre de réduire le chantier à 8 mois. Tout sera achevé, sauf finitions, dès l’été 2024 ».
Evidemment, cela change les règles pour la commission d’indemnisations, mais plus d’informations seront livrées durant le prochain conseil municipal de Marly. Pour autant, un point clé est acté : « La commission d’indemnisation va prendre en compte l’impact croisé de la fermeture de l’Avenue de Verdun pour les professionnels Avenue Barbusse et réciproquement (sans oublier le perturbant chantier du Carrefour de Romainville) ». Evidemment, cela semble tellement logique, mais la légalité de la chose doit passer par des écrits, des accords, rien n’est acquis sous le simple constat de l’évidence… !
Et l’usine de batteries électriques ?
Le très gros sujet économique sur la CAVM est l’attente d’un prochain accueil, sur la Z.I du PAVE 2 à Onnaing, d’une usine de batteries électriques. Pour autant, elle suscite également la polémique. « Certes, nous ne sommes pas opposés à la venue en France d’une usine de batteries électriques, mais pas en supprimant des terres agricoles, et plus généralement sur cette vallée de la batterie dans les Hauts de France », s’explique Quentin Omont.
Sur ce sujet « majeur pour notre territoire, rien n’est acté à cette date. Par contre, en France, nous sommes les plus concurrentiels. Initialement, il y avait une annonce à Jeanlain, face à la concurrence des USA. Néanmoins, notre territoire a une longueur d’avance en France. Aucun autre n’a 50 hectares disponibles immédiatement. Les fonciers sont fixés, inscrits au SCOT et au PLUI. Aucun syndicat agricole ne s’est opposé à ce stade et sont favorables à l’indemnisation prévue (800 000 euros). Nous parlons d’une usine avec au démarrage 1 600 emplois. Nous aurons la réponse définitive fin avril », commente Laurent Degallaix.
Sur ce dossier, Jean-Noël Verfaillie, en charge du développement économique, répond à Quentin Omont : « Nous sommes extrêmement concentrés sur la création d’emplois. On n’oublie pas l’industrie agro-alimentaire, mais les élus communautaires veulent privilégier le plus d’emplois sur le moins de M2 possibles. Nous excluons de fait les entreprises de logistiques ».
Dossier à suivre où le dossier stricto sensu du PAVE 2 sur Onnaing est très bien placé dans la course, mais ne sous-estimons l’impact de l’environnement national, voire territorial, sur une décision majeure à plus d’un titre.
Daniel Carlier