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(MRAP) Le racisme, polyforme et toujours vivace en France

Durant la semaine du 20 mars, l’association MRAP (Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples) Valenciennes a accroché une double exposition au sein de la Maison des Associations à Valenciennes. Ouverte au public, elle avait d’abord un objet pédagogique puisque les établissements scolaires ont organisé des sorties pédagogiques afin d’observer et comprendre les sujets abordés, en l’occurrence l’histoire du racisme à travers le temps, et un focus sur les gens du voyage.

Jean-Claude Dulieu : « Cette exposition sur le site de la MDA est beaucoup plus efficace auprès des élèves »

Le MRAP est né sous la forme associative en 1949 où des hommes et femmes sortis des camps de concentration ont choisi de se regrouper autour d’un slogan simple : « Plus jamais ça ! ». Force est de constater que l’objectif n’est pas atteint à l’heure où le dirigeant d’une puissance nucléaire a été mis en accusation, par la CPI (Cour Pénale Internationale), pour déportation d’enfants ! Toutefois, un combat majeur fut gagné par ses militants à travers la reconnaissance du racisme comme un délit et plus une simple opinion. En effet, dès 1972, la mention raciste est introduite dans la loi relative à la liberté de la presse, c’était un premier pas dans la porte, mais pas suffisant. Ce n’est qu’en 2000 où l’expression d’un racisme, quel que soit sa forme, constitue un délit devant la loi. Seulement 23 ans d’âge, cette loi est encore très jeune dans l’esprit du commun des mortels et allègrement foulée aux pieds par nos élu.e.s dans la pratique politique, comme le député du Rassemblement National, Grégoire de Fournas, suspendu pour 15 jours au sein de l’Assemblée nationale en fin d’année 2022… !

Sur l’Athènes du Nord, le MRAP a pris son envol en 1991 où l’association a concentré ses efforts sur la défense des personnes victimes d’actes verbaux ou/et physiques de racisme. « Nous privilégions tout d’abord le dialogue avec l’auteur.e. Si nous obtenons des excuses, le dossier s’arrête là à travers cette prise de conscience. Par contre, si rien ne bouge, nous accompagnons la victime dans la phase judiciaire », précise Jean-Claude Dulieu, le président du MRAP Valenciennes et Conseiller départemental, en compagnie de Pierre Marseguerra comme co-président, ex journaliste à la Voix du Nord.

« 10 classes avec plus de 200 élèves au total », Jean-Claude Dulieu

Ensuite, le MRAP Valenciennes se concentre sur la sensibilisation des lycéens. Pour atteindre cet objectif ambitieux, le choix d’exposition thématique sur ce sujet au sein des établissements scolaires a été longtemps retenu. « A l’usage, nous avons constaté que l’impact était faible, car l’exposition était le plus souvent accrochée au sein du CDI, peu visible par les élèves. C’est pourquoi, depuis 2022, nous avons fait le pari de faire venir des lycées du Valenciennois sur un site extérieur. Concrètement, cette exposition sur le site de la MDA est beaucoup plus efficace auprès des élèves », explique le Président de la MRAP.

Clairement, l’appropriation du sujet par les élèves est beaucoup plus forte. « Ils viennent dans le cadre d’une sortie pédagogique, prennent des notes, échangent avec nous. C’est un moment très riche ! 4 classes en 2022 et 10 classes en 2023 avec près de 200 élèves du Valenciennois, Valenciennes et sa petite couronne. C’est un véritable succès », ajoute Jean-Claude Dulieu.

Les établissements d’Anzin, de Valenciennes, de Trith-st-Léger ce vendredi matin, et d’Aulnoy-les-Valenciennes sont venus à la Maison des Associations de Valenciennes.

Deux expositions intéressantes, « La Terre est ma couleur » où cette accrochage retrace l’histoire des hommes, leurs évolutions et leurs modes de vie, elle aborde les thèmes de l’espèce humaine, de l’esclavage, et de fait du racisme. Ensuite, une exposition sur « Les Gens du Voyage » dont le destin fut tragique à travers l’histoire de l’humanité, victime d’un génocide sous le 3ème Reich avec la France de Vichy, n’en déplaise aux nostalgiques, très active en la matière avec des lois liberticides à leurs égards. Aujourd’hui, les « nomades » sont diverses, les Circassiens, les Forains, les populations Roms, Gitans, Manouches, Tsiganes ou Bohémiens sont en attente de reconnaissance tant sur leur habitat, sur l’accès à la santé, à l’éducation pour leurs enfants, nombres de problèmes face à une population sédentaire, élue ou pas, peu compréhensive.

Durant les vacances de la Toussaint, à l’initiative de Pierre Marseguerra, un voyage pédagogique est prévu avec la visite de l’Institut du Monde Arabe et du Mémorial de la Shoah à Paris. Si vous souhaitez y participer, contactez : pierre.marseguerra@sfr.fr

Daniel Carlier

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