9ème mobilisation contre la Réforme des Retraites à Valenciennes
Cette journée du 23 mars a trouvé une fenêtre météo afin que la manifestation sur Valenciennes puisse se dérouler sous les meilleurs auspices. Cette intersyndicale avait encore fière allure sur la Place d’Armes à Valenciennes, un mouvement faisant suite à l’interview télévisée du Président de la République qui visiblement n’a pas altéré la détermination des participant.e.s. Une atmosphère plus rebelle a caractérisé ce 9ème opus de la mobilisation sur la ville-centre, premier mouvement social organisé après l’utilisation du 49-3. Le pointage effectué par nos soins, Place du Général de Gaulle, monte à plus de 5 000 personnes, 4000 dans le cortège principal sur le parcours habituel (Avenue Amsterdam), et 1000 pour une partie en direction de la Rue de Lille, 8000 à 10 000 selon la CGT.
Emile Vendeville : « Nous allons envoyer à Emmanuel Macron une carte postale tous les jours »
Si le point de rendez-vous était comme d’habitude sur la Place d’Armes, les défilés furent plus désorganisés. En marge, une action coup de poing s’est déroulée sur La Sentinelle avec une centaine de personnes, puis sur les voies ferrées attenantes à la Gare SNCF…, ces fulgurances syndicales faisant dire à Emile Vendeville qu’il observe un maillage important des grévistes dans de multiples secteurs. « Je constate que les grévistes se multiplient dans les secteurs économiques, notamment nouveaux comme les greffiers du TGI, voire le dépôt d’Haulchin dès ce jour », commente le responsable de la section CGT Valenciennes.
Ensuite, le défilé d’un pas nettement plus rapide a débouché, presque mécaniquement, a des cassures naturelles selon la vitesse des participant.e.s. Toutefois, des parcours différents volontaires, comme SUD dès la Place du Général de Gaulle afin de rejoindre la Gare SNCF de Valenciennes, ont émergé durant cette manifestation. Pour sa part, la CFDT a choisi de partir directement vers le Boulevard Watteau, puis Place du Canada.
Des incidents ont émaillé cette 9ème mobilisation, notamment après une tentative de percée Avenue de Liège, gazée immédiatement, un stop devant la Gare SNCF ou un face à face entre manifestants et policiers casqués a duré 15 minutes, avec une belle image d’une fleur remise par un manifestant à un policier.
La dispersion vers 12H30, là également, était diffuse avec des petits groupes bloquant invariablement la ligne de tramway. Pour autant, globalement, elle fut encore une fois pacifique, ni factieux, ni factions à Valenciennes, mais des slogans de plus en plus dures ; une atmosphère plus électrique où les opérations coup de poing vont se multiplier comme une évidence.
Les propos liminaires au défilé
En amont du départ de cette intersyndicale, le représentant de la CFTC harangue la foule : « Il ne faut rien lâcher après ce 49-3. Le peuple est souverain, on continue ! »
Pour Emile Vendeville (CGT), le maillage interprofessionnel prend forme peu à peu. « Nous allons gagner avec force et détermination. Hautain, méprisant, provocateur, et arrogant, voilà le sentiment suite aux discours d’Emmanuel Macron. Chaque jour, nous allons lui envoyer une carte postale (OP coup de poing) ».
Enfin, Ludovic Bouvier (Métallurgie CGT) enfonce le clou : « Emmanuel Macron nous fait mal depuis 6 ans. Ça suffit, 64 ans, ce n’est pas possible et surtout 43 ans de cotisations. Nous sommes de plus en plus déterminés ».
Daniel Carlier