La Police municipale à Saint-Amand, c’est non !
Sur la cité thermale, le référendum local inédit dans le Valenciennois a livré ses enseignements ce dimanche 12 mars 2023. Comme pour les autres élections récentes, l’abstention est immense (80,47%), malgré un sujet de proximité concernant. Ensuite, le NON à la création d’une police municipale à Saint-Amand-les-Eaux est largement majoritaire avec 76,18% des suffrages exprimés (résultats complets en fin de l’article).
Alain Bocquet : « Vox populi, vox dei »
L’édile n’était pas peu fier de cette organisation d’un référendum local sur sa commune, car « ce type de scrutin, avec une forme légale, n’a jamais existé depuis la naissance de la République sur le Valenciennois. Celui-ci a un peu surpris les services de l’Etat, mais permis aux jeunes ( de 18 ans dans l’année) de voter avec une remise à niveau des fichiers des inscrits. Je remercie le groupe dédié à cette organisation où nous avons travaillé en toute transparence avec l’opposition ». Intéressant, le nombre de votants inscrits était de 12 820, donc supérieur aux législatives 2022 (12 733) avec notamment les listes complémentaires municipales ou européennes permettent à un citoyen non français, mais de l’Union européenne, de voter à un scrutin local ou/et aux élections européennes. Enfin, concernant ledit scrutin local, il est directement issu d’une loi organique du 01 août 2003 où un projet soumis à référendum local est adopté : Si la moitié au moins des électeurs inscrits a pris part au scrutin et s’il réunit la majorité des suffrages exprimés. Alain Bocquet ne pouvait pas manquer le ricochet politique « Emmanuel Macron aurait dû lui aussi consulter les Françaises et les Français par référendum sur la Réforme des Retraites ! ».
« Un désintérêt sur ce dossier », Eric Renaud
Proposé par Eric Renaud, et les membres de sa liste, puis repris par Guillaume Florquin, ce référendum local sur la « création d’une Police municipale » s’est imposé dans la vie politique locale. Cette abstention massive est décevante soulignant « un désintérêt sur ce dossier. Nous voulons améliorer l’environnement sécuritaire de cette commune, notamment avec plus de vidéos surveillance. Néanmoins, ce débat de fond n’a pas pris dans la population. Saint-Amand n’est pas une zone sous tension sécuritaire », explique Eric Renaud.
Durant la campagne municipale, le maire sortant avait distillé « une réflexion sur la possibilité d’une création d’une Police municipale sur la commune de Saint-Amand-les-Eaux » sans oublier que la sécurité fut un sujet central durant les dernières législatives où Fabien Roussel se (re)présentait à la fonction de député de la 20ème circonscription. « Bien sûr, cela a influencé mon choix dans la mise en oeuvre d’un Référendum sur ce sujet. D’ailleurs, j’ai proposé un projet à minima si ce scrutin avait été en faveur du OUI et je n’ai pas fait campagne du tout dans un sens ou dans un autre », commente Alain Bocquet.
Sur son choix personnel, Alain Bocquet insiste « sur le secret du vote. Pour autant, j’ai toujours souligné que la sécurité des biens et des personnes est une affaire d’Etat. A ce titre, j’ai bataillé pour obtenir un nouveau commissariat sur notre ville. Nous allons étudier évidemment les pistes pour améliorer la sécurité des administrés ».
« J’ai pris un risque politique », Alain Bocquet
Le résultat des votes exprimés est surprenant par l’ampleur du rejet de ce projet de Police municipale. En effet, 76,18%, soit 1909 voix, des électrices et électeurs ont voté défavorablement à ce choix local dans une commune où avec Douchy-les-Mines, et Escaudain, la cité thermale est la seule collectivité locale du Valenciennois, de plus de 5 000 habitants, sans Police municipale.
Sur la ligne d’arrivée, le premier magistrat est catégorique : « Vox populi, vox dei. Le sujet est plié, le choix est clair et clos. Oui, j’ai pris un risque politique, j’assume ! Si ce référendum avait dépassé les 50% de participation avec un OUI, ce résultat se serait imposé à nous. Toutefois, je connais ma population, le OUI représente 4,56% des personnes inscrites sur les listes électorales. Ce dossier reviendra probablement au prochain Conseil municipal en juin prochain », conclut Alain Bocquet.
Daniel Carlier