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Le SIAVED se projette vers les travaux de son CVE

Outre le budget 2023, ce comité syndical du SIAVED était particulièrement stratégique compte tenu de la présentation magistrale d’une étude, par le Groupe Merlin, sur l’avenir du CVE (Centre de Valorisation Energétique) et son besoin impérieux en travaux afin de durer dans le temps (visuel Frédéric Giouse et Charles Lemoine).

Frédéric Giouse… : « Comme tout projet, cela se gagne au début »

Face à un outil de traitement des déchets, valorisés en électricité, existant depuis 1977, malgré des travaux conséquents au XXIème siècle, le chantier principal afin de prolonger et de moderniser est incontournable pour le SIAVED, comme pour de nombreux CVE en France par ailleurs. « Nous sommes à notre 72ème étude technico-économique sur un CVE. Sur ce site, nous sommes en présence d’un CVE entretenu, mais avec des fours existants (pour traiter les déchets) à une limite structurelle, une turbine (pour produire de l’électricité) à changer, donc une évolution technique lourde indispensable », lance Frédéric Giouse, du Groupe Merlin basé sur Lyon, comprenant 500 salariés, avec une antenne historique sur la région lilloise. C’est pourquoi, le Président Charles Lemoine insiste sur une attitude volontariste : « Nous sommes allés les chercher (Le Groupe Merlin) ». Incontestablement, à la lumière des enjeux et des budgets à engager, l’étude en la matière ne pouvait qu’être confiée qu’à un très haut niveau d’expertise… !

Comme à chaque fois, l’expertise face à des élus communautaires, certes avertis, mais pas non plus experts chevronnés en tout face à l’extrême technicité du projet, passe par une pédagogie claire. « Nous avons étudié six scénarios, retenus 2 d’entre eux, et choisi un seul au final comme meilleur solution pour le SIAVED », explique l’expert.

En parallèle, il est indispensable de rappeler les exigences européennes pour décembre 2023 sur les traitement de fumées. L’écologie au niveau européen avance pas à pas, au rythme d’une machine à 27 rouages, mais elle progresse inexorablement.

« On ne fait rien, le CVE s’arrête entre 5 et 10 ans », Frédéric Giouse

Evidemment, les modifications et adaptations techniques sont étroitement liées aux besoins économiques pour y arriver. Dans ce cadre, le diagnostic du Groupe Merlin a lié les deux paramètres suivant le choix in fine des élu.e.s communautaires.

En premier lieu, le plus improbable projet à travers un statu quo. « On ne fait rien, le CVE s’arrête entre 5 et 10 ans. Ensuite, le SIAVED choisit de réaliser le strict minimum afin de maintenir son traitement de 90 000 tonnes environ, pour un coût de 2 millions d’euros, mais également afin de respecter la règle européenne sur le traitement des fumées. Autre scénario, le SIAVED investit 30 millions d’euros afin de prolonger entre 10 et 15 ans son CVE », entame Frédéric Giouse.

Ensuite, l’expert s’est positionné sur des scénarios afin de prolonger sur le temps long ce CVE, soit 40 ans. « Nous pouvons réaliser une 3ème ligne de traitement des déchets, sans interrompre les deux lignes existantes afin de poursuivre l’incinération, sans déchargement vers d’autres sites, pendant la période des travaux. Ensuite, cette ligne 3 en fonction permettra une rénovation de la ligne 2, tout en maintenant la même performance (90 000 tonnes). Enfin, la ligne 3 et la ligne 2 transformée, dites ligne 4, vont permettre de fermer la ligne 1, mais surtout de pouvoir atteindre 120 000 tonnes de déchets traités au sein du CVE, comme l’arrêté préfectoral le permet. Le coût de ce projet serait, tout compris, de 140 millions d’euros », explique l’expert.

Un autre scénario très ambitieux a également été étudié « avec la réalisation d’une seule nouvelle complète, mais d’une dimension nettement supérieure, pour un montant de 135 millions d’euros », ajoute Frédéric Giouse.

Enfin, un chantier encore plus lourd avec « une réalisation de nouvelles lignes permettant de traiter 180 000 tonnes pour 220 millions d’euros », conclut-il.

« Nous serions suivis par la Banque des Territoires sur ce scénario 120 », Charles Lemoine

Parmi les six scénarios, le choix retenu par le cabinet d’étude, et présenté aux élu.e.s communautaires présents, se tourne vers le scénario 120. « Au final, après le financement des travaux et modernisation du CVE, la taxe TGAP (Taxe générale sur les activités polluantes) avec l’emprunt associé, le coût à la tonne serait de 120 € (contre 80€ la tonne environ à ce stade) », précise Frédéric Giouse.

Concernant le coeur financier du projet, Charles Lemoine annonce : « Avec plusieurs autres élu.e.s et nos techniciens, nous avons rencontré la Banque des Territoires (ex Caisse des Dépôts et Consignations). Elle est prête à nous suivre pour un emprunt de 140 millions d’euros, soit la totalité du scénario 120, sur 40 ans à un taux fixe de 2,60% ».

La calendrier des travaux s’étalerait avec un début des travaux sur la ligne 3 en 2025, achevés en 2027, le changement de la turbine, puis la modification de la ligne 2, et enfin la déconstruction de la ligne 1 en 2029.

Sur ce scénario, voilà la projection sur ce visuel ci-dessous des tonnages externes et internes potentiels.

« Objectif zéro enfouissement », Charles Lemoine

Ce dernier ajoute la philosophie de ce dossier « scénario 120 » : « C’est un projet viable pour une usine pérenne, à minima 40 ans, pour les futurs membres communautaires du SIAVED. Enfin, avec l’arrêt de la ligne 1, il y a un emplacement libre pouvant devenir une future ligne 5 pour un futur exécutif ».

Enfin, pour prendre un peu de hauteur, le cycle de vie du traitement des déchets au sein des EPCI membres va changer. En effet, en 2023, le SIAVED traite encore par l’enfouissement, notamment les refus d’encombrant, un tonnage significatif de 15 000 à 20 000 tonnes. « Avec ce scénario 120, notre objectif est clairement zéro enfouissement », conclut Charles Lemoine.

Le mot de la fin au locuteur du jour, Frédéric Giouse, un peu comme un message à tous les élu.e.s de la république : « Comme tout projet, cela se gagne au début » .

Daniel Carlier

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