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Un jour au 59ème Salon international de l’Agriculture…

L’association « Les Agriculteurs de l’Amandinois » organise depuis plusieurs années un déplacement au SIA (Salon international de l’Agriculture) afin de rencontrer les acteurs de la filière, mais également de proposer la découverte de leurs métiers à des non professionnels. Sans même attendre la fin de la partie, on peut d’ores et déjà affirmer qu’après deux années de disette, cette manifestation 2023 attire la foule comme toujours dans une ambiance familiale (visuel pavillon des animaux de la Ferme).

(Les participants à ce déplacement porté par les Agriculteurs de l’Amandinois)

Isabelle Pique : « Nous sommes fiers de présenter nos métiers »

Mardi 28 février, départ 5h30 et 6h00 du matin sur deux points de rendez-vous pour une arrivée vers 9H00 sur Paris aux portes de ce 59ème Salon international de l’Agriculture 2023. Sous la houlette d’Isabelle Pique (Exploitation laitière sur Saint-Amand-les-Eaux) et Sylvain Delhaye (Brasseur sur Quérénaing), les deux organisateurs de ce déplacement convivial, presque 50 personnes étaient à l’heure pour ce temps fort sur un événement où les odeurs vous investissent, les papilles vous attirent, les yeux ébahis, voire écarquillés, sont en mode surprise permanent. Si vous découvrez pour la première fois le SIA, vous imaginez votre plus grand salon visité dans un pavillon hors norme, et vous le multipliez par 7… En effet, les images télévisuelles des visites présidentielles, ministérielles, personnalités politiques de premier plan… se déroulent toujours dans le pavillon 1. Pour autant, d’autres pavillons existent, en l’occurence 7 au total, comme celui des régions, avec évidemment les stands des Hauts de France. Chaque région veut marquer les esprits des visiteurs avec ses artisans locaux, son espace institutionnel, et des créations d’espaces animés originaux. Objectivement, la palme revient à la région Grand-Est véritablement très impressionnante par la densité de son installation.

Bien sûr, vous avez également les pavillons des produits et saveurs de France, des vins et spiritueux, de l’agriculture innovante…et de ses productions associées, l’espace équin est absolument bluffant avec nos fameux « Traits du Nord » sans oublier celui des Outre-Mer avec la puissante représentation de l’île de la Réunion.

Chaque stand est d’une belle facture, on sent ce souci du détail, une acribie de bon aloi. On vend des produits, on assiste à des démonstrations, on écoute, on découvre avec évidemment les concours des animaux de la ferme, le point culminant d’un jour au SIA. Toutes les races ne peuvent être présentées en une fois sur ce salon malgré son gigantisme. A mi-salon, soit le mardi soir et mercredi soir, la « valse des bétaillères démarre avec le départ de toutes les bêtes présentes pour l’arrivée de nouvelles races. La logistique dans les pavillons, avec des animaux, est énorme dès le départ des derniers visiteurs », souligne Isabelle Pique.

Pavillon équin

Incontestablement, ce SIA est une machine dont l’organisation impose un travail masqué redoutable, pas étonnant que tout se passe dans les filières durant ces 10 jours. 1 000 exposants, plus de 4 000 animaux, 5 123 Produits et Vins médaillés, près de 40 délégations internationales, les superlatifs envahissent la plus grande Ferme de France… éphémère. Par ailleurs, un nombre conséquent de conventions, contrats, accords, se concrétisent sous l’oeil des journalistes et caméras durant cette manifestation, c’est The Place to Be pour tous les métiers de l’agriculture.

« Les progrès et innovations dans l’Agriculture sont méconnus », Isabelle Pique

Isabelle Pique ne boude pas son plaisir : « Nous sommes fiers de présenter nos métiers dans l’Agriculture. Toutes les activités sont présentes sur ce Salon international de l’Agriculture. C’est pourquoi, outre les membres agriculteurs de l’association, nous proposons à d’autres personnes de venir avec nous afin de mieux comprendre notre activité. Bien sûr, nous y retrouvons des connaissances, des professionnels rencontrés dans nos différents mandats syndicaux et fédéraux ».

Plusieurs thématiques animent la porte parole de l’association, notamment l’image d’Epinal de cette activité. « Les progrès et innovations dans l’Agriculture sont méconnus comme dans la production laitière, mais également dans de nombreuses filières, etc. », ajoute-t-elle. Bien sûr, le moment est compliqué avec « l’interdiction des produits phytosanitaires (néonicotinoïdes). Nous ne sommes pas contre, mais nous n’avons pas encore des solutions pour tous les acteurs. L’objectif est une production en local, on ne vas faire venir des produits du sud de la France et inversement. Il faut pousser la recherche en France, c’est la 1ère des solutions, mais tout ne se fait pas avec un claquement de doigts. Par exemple, nous plantons de la luzerne dans certains champs, car elle consomme moins d’eau, etc. Dans ce cadre, nous travaillons avec l’Agence de l’Eau afin de cultiver au service de l’environnement à travers le PSE (Paiement Service Environnementaux) », lance Isabelle Pique.

« Toutes les productions se valent compte tenu des normes françaises », Isabelle Pique

Point important, les contraintes peuvent aussi devenir un atout. En effet, la France impose des normes souvent plus crantées que les autres pays voisins ou bien plus lointains. C’est pourquoi, l’avancée vers des normes communes, plus écologiques, sera plus facile à absorber par les filières françaises. Dans cette optique, Isabelle pique souligne « deux cheptels très au dessus des normes européennes sont en phase de dégraissage (belge et néerlandais). Ils doivent réduire de 25% leurs cheptels (énorme), cela va faire du bien aux éleveurs français et faire remonter le prix du lait notamment ».

Par ricochet, la production artisanale comme industrielle ne sont pas diamétralement opposées selon Isabelle Pique : « Toutes les productions se valent compte tenu des normes françaises. L’industrie dans l’Agriculture, ce sont également des emplois sur le territoire ».

Enfin, tout ceci met en lumière la fameuse souveraineté alimentaire sur toutes les lèvres, cette guerre en Europe, comme la pandémie, ont remis le curseur de la proximité sur le devant de la scène. « C’est clairement un point positif pour nous. On doit produire (plus et mieux) en France », conclut-elle.

Retour au bus à la fermeture du SIA dès 19 heures pour se diriger vers un restaurant où la viande d’Aubrac n’est pas inconnue… Pas de doute, le bon produit a encore de beaux jours devant lui, car il fait toujours la différence. 

Daniel Carlier

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