(St Amand) La « Reconnaissance » (enfin) de la Ferme thérapeutique
Depuis plus de 60 ans, l’APEI du Valenciennois oeuvre pour le mieux-vivre des enfants et des adultes en situation de handicap psychique. Parmi ses derniers chantiers majeurs, un « vieux » dossier était depuis très longtemps au dessus de la pile, la rénovation/extension de la Ferme thérapeutique à Saint-Amand-les-Eaux dont l’objet est l’accueil d’adultes (après 20 ans) dans un lieu d’hébergement adapté (visuel les résidents accueillent les visiteurs avec un discours pour l’inauguration).
(Visuel façade la Ferme thérapeutique)
Georges Maillot : « Que le chemin fut long… pour la Reconnaissance ! »
Avec 1 800 personnes accompagnées, 880 collaborateurs, l’APEI du Valenciennois est la plus importante association du Hainaut où depuis l’origine des parents ont construit petit à petit plusieurs sites d’accueil pour des enfants ou des adultes, d’espaces de travail, etc. Parmi les sujets à traiter, la fameuse Ferme thérapeutique sur la cité thermale. En effet, ce site a été récupéré par la commune en 1985 et laissé à l’association pour l’euro symbolique. Dans les années 90, les travaux engagent cet espace comme nouveau lieu de résidence pour 14 résidents bénéficiant de soins et d’un hébergement. « Aujourd’hui, cette nouvelle étape fut un moment fort lorsque les résidents avaient de la lumière dans les yeux lorsqu’ils ont découvert leur nouvel hébergement. Que le chemin fut long pour cet établissement spécial, baptisé la Reconnaissance, accueillant ces jeunes adultes, sortis d’IME, mais ne pouvant pas aller dans un ESAT », commente Georges Maillot, le Président de l’APEI du Valenciennois.
« Un déblocage du dossier au CPOM », David Leclercq
Quand un dossier patine, il faut souvent un coup d’audace pour faire avancer le sujet. « Nous avons profité de la discussion du 1er CPOM (Contrat Pluriannuels d’Objectifs et de Moyens), en 2015, pour intégrer la rénovation/extension de la Ferme thérapeutique dans notre projet associatif. La vice-présidente, Geneviève Mannarino, est venue visiter (à l’époque) le site en 2016 et a soutenu ce projet avec 18 chambres de plain-pied. C’est la preuve qu’une résilience associative peut se conjuguer avec l’intelligence politique », précise David Leclercq, le DG de l’association. L’APEI du Valenciennois bénéficie depuis les années 90 d’un bail emphytéotique sur ce site « et je remercie la commune pour la reconduction du bail », ajoute-t-il.
Evidemment, pour arriver à bonne fin, il faut un bâtisseur adapté. En l’occurrence, AXENTIA, un bailleur social spécialisé sur le médico-social « avec plus de 200 établissements, dont 26 réservés pour les personnes en situation du handicap, notamment 14 dans le Nord Pas de Calais »., explique Gilles Leclerc, le DG du bailleur social AXENTIA. Concrètement, ces travaux débouchent sur des chambres spacieuses avec une salle de bain, une salle d’apaisement, un salon télé, et une infirmerie adaptée au sein de l’extension, mais également des bureaux pour les encadrants dans la partie rénovée existante, très complexe.
« L’inclusion devrait être une priorité des pouvoirs publics », Alain Bocquet
Pour le maire de la commune, l’attention portée à ce public particulier constitue un devoir. Rien de surprenant pour cet ancien éducateur spécialisé de formation pour qui « l’inclusion devrait être une priorité des pouvoirs publics ». Bien sûr, cet aménagement s’inscrit plus largement dans un contexte de désert médical avec « une perte de 46 médecins généralistes dans le Valenciennois depuis 2 ans, un véritable sujet de société », poursuit-il.
Ensuite, l’autre acteur incontournable du dossier, Olivier Rovere, le représentant territorial de l’ARS, rappelle que 8 000 personnes (de plus de 20 ans) sont en Belgique, une faillite éclatante de notre système. « Depuis 2018, l’Etat a permis de construire 1 000 places pour un montant de 26 millions d’euros afin de mettre fin aux départs non souhaités et aux séparations douloureuses », précise-t-il.
Enfin, la nouvelle vice-présidente en charge du handicap au sein du Conseil départemental du Nord, Sylvie Clerc, approuve le travail accompli sur ce dossier « en faveur de la dignité des personnes accompagnées, car le handicap psychique ne doit pas être mis sur le coté. D’ailleurs, je note qu’aujourd’hui, comme ici, les sites d’accueil ne sont plus à la marge des collectivités locales, mais dans les communes », conclut-elle.
A noter que les participants à l’inauguration ont écouté les demandes des résidents, voire des revendications, notamment afin d’obtenir d’autres espaces pour de nouvelles activités intérieures et extérieures, vous avez dit inclusion !
Daniel Carlier