Le système de santé avec ou sans l’avis de l’usager ?
L’actualité récente du Centre Hospitalier de Valenciennes a émaillé la fin d’année 2022 à travers l’exposition en plein vol du GHT (Groupe Hospitalier de Territoire) Hainaut-Cambrésis en novembre 2022 et la promotion (mutation) du Directeur général, Rodolphe Bourret, parti le vendredi 19 janvier du CHV de Valenciennes vers l’Hôpital régional de Nice. Pour autant, face à ces décisions majeures, l’usager a-t-il été consulté ; entretien avec le RU (Représentant des Usagers) dans les Conseils de Surveillance de Denain et d’Avesnes-sur-Helpe.
Roland Bouvart : « Je regrette la fin du GHT Hainaut-Cambrésis »
Afin d’aborder cette thématique de la coopération hospitalière, il est important de rappeler la loi. En effet, la réforme de 2010 (HPST) initiée par Roselyne Bachelot oblige la prise en compte de l’usager. En effet, les gouvernances des Hôpitaux publics sont composées obligatoirement avec un Représentant des Usagers. Ce dernier est proposé par l’UDAF (Union départementale des Associations Familiales) et validé par l’ARS (Agence Régionale de Santé) du Département, c’est très sérieux, mais parfois mal appréhendé par certains administrateurs d’un Conseil de surveillance, car totalement méconnus par certains. Outre le Conseil de Surveillance, la loi impose également la présence du RU « dans les commissions médicales les plus importantes au sein d’un hôpital public ».
A ce titre Roland Bouvart confirme son point de vue : « Je regrette la fin du GHT Hainaut-Cambrésis. Cette décision ne va pas dans le sens du patient, car au final la fonction d’un GHT est au service de l’usager. Pourtant, sous Philippe Jahan, ex Directeur général, le Valenciennois avait été novateur à travers une coopération hospitalière entre 4 hôpitaux publics, Valenciennes, Denain, Le Quesnoy, et Saint-Amand-les-Eaux ».
« Le corps médical et le payeur pas toujours au rendez-vous », Roland Bouvart
Autre sujet d’inquiétude, les rapports entre la Sécurité Sociale et le monde médical ne sont pas mécaniquement bons contrairement à notre réflexion collective. On pourrait croire naïvement que tout coulait de source. Pas forcément, la Sécurité Sociale, et donc la CPAM du territoire, discute, valide ou pas, avec les professionnels de santé les fameuses cotations d’un acte médical.
Fort de 4 mandats au sein de la CPAM du Hainaut, Roland Bouvart met en exergue ces rapports compliqués pour ne pas dire exécrables par moment. « Le corps médical et le payeur pas toujours au rendez-vous », indique en mots feutrés Roland Bouvart.
Il découle un simple constat sur un manque de dialogue entre tous les acteurs de la santé au sens large, car nous parlons d’une coopération vaste entre les hôpitaux publics, les Cliniques privées, et la médecine de ville. Hôpitaux publics, établissements privés, médecine hors les murs, la réforme de la santé, en souffrance, devra d’abord surmonter cette lutte fratricide des égos pour penser à l’usager, c’est un peu dramatique.
Daniel Carlier