Salvatore Castiglione : « Un dépôt sauvage est un dépôt de trop ! »
La lutte contre les dépôts sauvages ne faiblit pas sur la forêt domaniale de Saint-Amand/Wallers/Raismes, voire les villes connexes également impactées par ce fléau, et l’ONF (Office National des Forêts) agit pour réduire ces déchets trop nombreux. Communication tous azimuts, répression contre les auteur.e.s, rien n’est laissé au hasard, car chaque déchet dans la nature à un coût pour le contribuable.
Philippe Merlin (ONF) : « Déjà des flagrants délits avec des procédures pénales en cours »
Le problème des dépôts sauvages est prégnant sur notre arrondissement. D’ailleurs, la forêt domaniale Saint-Amand/Wallers/Raismes est la seule polluée, à ce niveau, dans la région des Hauts-de-France « avec 1 tonne de déchets ramassés par semaine, plus de 50 tonnes à l’année », souligne Philippe Merlin, le Directeur de l’ONF sur ce territoire.
Une belle opération de collecte d’ordures ménagères, voire professionnelles, s’est déroulée durant la dernière période estivale « avec plus de 155 M3 de déchets récoltés en 1,5 journée grâce à la collaboration des services des communes de cette forêt domaniale, mais également du SIAVED avec une mise à disposition de leurs véhicules, puis une convention signée avec les 2 présidents d’agglo et le Procureur de la République afin d’accélérer la sanction pénale contre les auteurs de dépôts sauvages en forêt », ajoute Philippe Merlin.
Dans le cadre de cette lutte sans répit, une association « Ma Verte Forêt » a été lancée, sous l’impulsion de l’ONF et de Frédéric Delahaye, avec comme acteur principal, Morgan. Avant bénévole pour ramasser les déchets, Morgan, salué par la presse locale, passe son temps à faire la même chose, mais pour le compte de cette association. « Depuis la fermeture de 10 Km de Drèves aux véhicules, j’ai observé une diminution de 30% de dépôts de déchets dans ces secteurs », mentionne Morgan. Par contre, factuellement, le « problème s’est déplacé en lisière de forêt avec plusieurs points noirs », ajoute Philippe Merlin.
« On va marteler le message », Philippe Merlin
C’est pourquoi, la nouvelle initiative dans le cadre de la lutte contre les déchets fédère tous les partenaires présents à cette conférence de presse, les représentants des communes, maires ou adjoints, la Secrétaire générale de la Sous-Préfecture, les représentants du Parquet, et le SIAVED (Syndicat mixte de gestion des déchets), car il faut frapper fort pour obtenir des résultats.
En effet, de gros points noirs de dépôts sauvages demeurent au sein de ce domaine géré par l’Etat. En effet, peu de gens le savent, mais une forêt domaniale fait partie du domaine privée de l’Etat où l’ONF est en charge de porter la politique publique en la matière. « Certes, il y a des diminutions grâce à des actions, mais il y a encore de gros points noirs ; un dépôt sauvage est un dépôt de trop ! », indique le maire de Wallers, Salvatore Castiglione.
Dans ce cadre, une opération de panneautage est prévue dans toute la forêt avec des messages forts : « La Forêt n’est pas une poubelle… sans poubelles, la forêt est plus belle… et la dernière, dépôt sauvage = 1 500 euros d’amende ».
L’adjoint en charge du dossier, Jean Paul Mottier pour la commune de Raismes, conforte cette initiative. « Même si ces panneaux seront enlevés par certaines personnes, nous les remettrons inlassablement afin que le message passe ». Le responsable de l’ONF veut interpeller les promeneurs, les conducteurs traversant la forêt, en clair tous les visiteurs récurrents ou d’un jour, le voisinage… « on va marteler le message ».
Flag en cours
Bien sûr, la prévention est indispensable, mais la répression est incontournable. La peur des forces de l’ordre demeure un puissant vecteur de communication. « A ce titre, nous avons installé une dizaine d’appareils photographiques capteurs d’images, comme pour les animaux, mais là ce matériel de photos prend les plaques des véhicules venant déposer des déchets dans la forêt. Les agents de l’ONF sont assermentés, nous procédons de fait à l’identification des véhicules, l’audition des auteur.e.s, et nous transmettons au Parquet pour les suites pénales. Nous avons déjà des flagrants délits en cours de procédure, nous communiquerons sur les sanctions pénales, car en plus de l’amende, 1 500 euros, nous nous portons partie civile afin d’obtenir des dommages et intérêts », conclut Philippe Merlin.
Daniel Carlier