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Le CFA d’Arras, symbole de la voie royale de l’apprentissage

Ce lundi 03 octobre marque une fois de plus l’importance de l’apprentissage, plus généralement de la voie professionnelle, vers le chemin de l’emploi voire de l’entreprenariat. En effet, à travers la spectaculaire inauguration du (CFA) Centre de Formation d’Apprentis sur Arras, les décideurs, les enseignants, et surtout les apprenants ont affiché une ambition professionnelle à la hauteur de l’enjeu.

Laurent Rigaud : « Merci Président (Xavier Bertrand) »

C’est assez rare de relater le déroulé d’une inauguration, mais celle-ci est atypique. Tout d’abord, la matinée commence vers 10h avec un traditionnel dévoilement de plaque. Puis, la matinée s’anime grâce à des visites de groupes d’un bâtiment flambant neuf, un bâti en mode campus intérieur impressionnant, des laboratoires, dont une salle immersion, nombreux indispensables pour accueillir les 1525 apprenants, dont 1 300 apprentis et 225 adultes en reconversion. Près de 250 métiers, des nombreuses filières dans l’alimentaire, fleur, mécanique, coiffure… « c’est le CFA le plus important dans la région des Hauts-de-France », souligne Laurent Rigaud, le Président de la Chambre des Métiers et de l’Artisanat Hauts-de-France.

Ensuite, un stand de concert en plein milieu de la cour intérieure où des centaines d’apprentis, mais pas seulement, sont arrivés d’un pas chaloupé en Guest Star. Sous le son des musiciens, ces apprenants du savoir faire ont dansé avant de profiter d’un buffet géant grâce à des stands d’artisans spécialisés.

« Un CFA n’est pas seulement là pour des formations professionnelles », Laurent Rigaud

Il faut revenir à l’origine de ce bâtiment, car la compétence « Apprentissage » était dans le giron régional avant la réforme en 2018 « allant dans le bon sens, car (enfin) elle répondait aux besoins des entreprises. C’est pourquoi, même sans compétence sur ce sujet, nous continuons à investir dans l’apprentissage dans la région des Hauts-de-France, 15 millions par an au budget. Nous sommes la seule région à avoir dit banco après cette réforme et nous allons prolonger notre action, il est hors de question d’abandonner l’apprentissage. Ce bâtiment est hyper fonctionnel, les équipements sont au TOP, mais le plus important est qu’il y a une âme ici (face à ces centaines de jeunes venus sur ce temps festif) », commente Xavier Bertrand.

Concrètement, le bâtiment de ce nouveau CFA d’Arras représente un coût de 32 millions d’euros avec 21 millions d’euros pris en charge par la région des Hauts-de-France, 10 millions par la CMA Hauts-de-France, et 1 million d’euros par la Communauté d’agglomération d’Arras. « Merci Président (Xavier Bertrand). Un CFA n’est pas seulement là pour des formations professionnelles, mais pour accompagner les jeunes vers l’emploi et l’entreprise », commente Laurent Rigaud. Effectivement, le volet gestion de l’entreprise est indissociable du métier stricto sensu.

« Soyez des ambassadeurs », Xavier Bertrand

Face aux besoins de collaborateurs dans toutes les filières métiers, vous avez en face environ 3 700 contrats d’apprentis disponibles dans les entreprises. Le Président de la région Hauts-de-France harangue la foule « Soyez des ambassadeurs ! Expliquez l’apprentissage à vos ami.e.s ».

Le Préfet était présent pour ce coupé de cordon symbolique où il rappelle « l’ambition du Gouvernent est d’atteindre un million d’apprentis en 2027. Fin 2022, nous devrions atteindre 800 000 apprentis ». Pour autant, en conférence de presse, le Président de la région tempère cet enthousiasme, car il est conditionné à « un maintien des coûts/contrats pour les entreprises afin de poursuivre cette belle dynamique. Ensuite, on nous parle d’une réforme des lycées professionnelles, les régions seront-elles encore tenues à l’écart ? », s’interroge Xavier Bertrand.

Ensuite, face à la mise en lumière récente de la VAE « Validation des Acquis », l’ancien ministre de la santé bondit « on ne va pas déboucher le champagne. Cela fait des années (bien plus) que la VAE devrait être reconnue. Pour une aide-soignante, il faut presque passer par le chômage pour devenir infirmière, c’est un parcours du combattant actuellement »… Ah la France du diplôme a la peau dure face à celle du savoir-faire manuel et intellectuel.

« Les dirigeants des CMA sont des Artisans », Laurent Rigaud

Evidemment, la réalisation bâtimentaire dédiée aux apprenants, apprentis, mais également une proportion croissante des reconversions professionnelles d’adultes depuis La Covid, pose question sur les délais de ce type de dossier face à l’urgence de l’emploi à pourvoir dans tous les secteurs. « C’est un dossier vieux de dix ans. Nous remercions la région pour son investissement sur ce CFA », commente Frédéric Leturque, le président de la communauté d’agglomération d’Arras.

Enfin, le volet opérationnel des CMA s’inscrit dans l’apprentissage et la transmission des métiers « devenez des militants, il n’y a pas de chômage à la fin d’un cursus d’apprentissage », ajoute Gabriel Hollander, le Président de la CMA du Pas-de-Calais. Le président de la CMA régional enfonce le clou « les dirigeants des CMA sont des Artisans… ».

Daniel Carlier

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