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Jeu de rôle, rôliste, maître du jeu, comment ça marche ?

Au détour des espaces associatifs au sein du Forum des Associations de Valenciennes, un stand comme celui des « Céréales Killers » vous interpelle, un jeu de mot comme patronyme, digne de l’écrivain Edgar Poe, vous pique un peu. Alors, vous voulez en savoir plus sur les jeux de rôle, car vous ignorez tout de ce monde dont l’immense mérite est de vous rendre votre temps de cerveau pourtant vampirisé par la télé-réalité voire les youtubers.

Jérome Delvallée : « Le jeu de rôle s’appuie sur l’interaction sociale »

Un peu de recul sur le jeu de rôle est indispensable afin de mieux appréhender cette passion. Dans les années 70, le phénomène du jeu de rôle débarque en France avec une idée simple, mais forte.  « Le jeu de rôle fait appel à votre imaginaire, le lâcher-prise, et sans se prendre au sérieux. Mais surtout, le jeu de rôle s’appuie sur l’interaction sociale », commente Jérome Delvallée, le Président de l’association « Céréales Killers ».

Sur ces fondamentaux très simple s’agrège la diversité des jeux de rôle. « On peut lancer un jeu de rôle avec rien du tout », poursuit le Président. Donc, ce concept repose d’abord et avant tout sur la capacité du cerveau à s’imaginer ailleurs, se comporter en situation, interagir avec autrui dans un univers inconnu, etc. C’est là où tous les autres secteurs de l’imagination, fertile notamment, comme le 7ème art, la bande-dessinée, les livres, et les jeux de plateau… sont potentiellement des jeux de rôle en puissance. Concrètement, la variété des jeux de rôle est immense « vous pouvez faire une enquête digne d’un roman policier d’Agatha Christie, suivre une règle ou pas, vous lancez dans une aventure, dans l’horreur, voire dans une version très très ludique », ajoute Jérome Delvallée.

Ensuite, les confinements successifs ont fait explosé l’intérêt pour les jeux de plateau, jouer en famille avec d’ailleurs une percée des jeux coopératifs. « De nombreux jeux de plateau sont traduits en jeux de rôle, des BD célèbres comme l’auteur du très médiatisé « Le Chat du rabbin » où ce dernier a lancé son propre jeu de rôle. Ensuite, vous avez également de nombreuses licences comme Star Wars, Games of Thrones… transformés en jeux de rôle », explique Romain Leteneur, le community  manager de l’association.

A Valenciennes, le club les « Céréales Killers » a été lancé sur les fonts baptismaux en 2016. « Nous avons environ une quarantaine de membres actuellement. Nous assurons une permanence à la Maison des Associations à Valenciennes le vendredi de 19H à 23H et le 1er samedi de chaque mois de 13H30 à 18H30 », déclare Jérome Delvallée.

« Le maître du jeu est la clé », Jérome Delvallée

Concrètement, un jeu de rôle se joue à plusieurs joueurs avec un maître du jeu. « On peut jouer de 3 à 8 joueurs plus un maître du jeu. L’idéal pour jouer est 3 à 4 joueurs avec un maître du jeu. Par contre, pour jouer à 8, il faut des participants plus expérimentés », ajoute-t-il.

Sur ce point, un Maître du Jeu chevronné, Adam Ouçama, nous explique la ligne de conduite d’un « MJ ». « La réussite d’un jeu de rôle dépend du Maître du Jeu. Il doit veiller à respecter les demandes d’un participant sur une thématique ou une autre, le maître du jeu est la clé. Ensuite, il est impératif que les joueurs soient dans une bienveillance et dans le respect de tous ».

On ne peut passer sous silence cette fausse idée sur le jeu de rôle, vu comme très sectaire, dévorant leurs participants, un univers de joueurs hors de la réalité en permanence, des no-life… « Cette réputation est arrivée au début des années 90. Elle est totalement fausse. Par contre, le Maître du Jeu doit veiller aux peurs des participants. D’ailleurs, il y a une carte « X » sur la table où le joueur peut s’en saisir pour passer à autre chose », ajoute Adam Ouçama.

« Tous les profils jouent aux jeux de rôle », Jérome Delvallée

Autre point important, la diversité des jeux de rôle est concomitante avec la variété des profils de joueurs. « Nous avons toutes les catégories sociales au sein de notre club, de l’étudiant aux actifs, des personnes seules, mais également des familles. Tous les profils jouent aux jeux de rôle. Les rôlistes sont issus de toutes les catégories sociales », commente Jérome Delvallée.

Dans les politiques connus comme joueur avéré, vous avez « Lionel Jospin (Ex premier ministre) qui assume le fait de jouer à des jeux de rôle sur le site de la Fédération », indique Jérome Delvallée.

Voilà, vous en savez un peu plus, mais la véritable découverte consiste dans la pratique d’un jeu de rôle, car il est aussi complexe d’expliquer la nature humaine qu’un jeu de rôle, c’est à vivre !

Plus d’infos sur https://www.facebook.com/LesCerealesKillers/?ref=page_internal

Daniel Carlier

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