Keolis ou le choix d’une offre de service élargie
Le transport partagé, et notamment le transport public, est au coeur de notre réflexion sociétale. C’est pourquoi, l’issue de l’appel d’offres du SIMOUV était très attendue afin de connaître le nouveau délégataire du transport public dans le Valenciennois. Ainsi, le Comité syndical du SIMOUV a choisi le professionnel KEOLIS, autre grand faiseur dans le domaine, afin de reprendre le lead du réseau Bus/Tramway, dès le 01 janvier 2023, en lieu et place du sortant la RATP DEV.
Philippe Roulet : « Ce n’est pas une DSP (Délégation de Service Public) à vie »
Ce nouveau contrat de DSP, du 01 janvier 2023 au 31 décembre 2029, était très scruté par tous les acteurs publics du Valenciennois. En effet, compte tenu de la crise du carburant (Diesel,Essence), le transport public partagé devient un élément constitutif de la préservation d’un pouvoir d’achat tout autant qu’une mobilité efficace.
Tout d’abord, Philippe Roulet, le responsable travaux au sein du SIMOUV précise la règle du jeu. « Le choix du délégataire s’est réalisé uniquement sur les bases du nouveau contrat. Ce n’est pas une DSP (Délégation de Service Public) à vie », commente-t-il. A ce titre Mohamed Aitiche, expert du SIMOUV, enfonce le clou : « Nous n’avons pas analysé le passé, ni le passif, du sortant RATP DEV, mais la proposition d’une offre de mobilité des 4 candidats (ATM (offre européenne), RATP DEV (délégataire sortant), Transdev (ex délégataire du réseau TRANSVILLES), et KEOLIS (le plus grand exploitant du réseau tramway en France et dans le monde) ».
Dans cette optique, le prochain délégataire devait apporter des solutions sur un territoire où seulement 20% du territoire (82 communes) sont couverts au quotidien par le réseau actuel. L’enjeu résidait dans une nouvelle donne de mobilité, notamment dans les communes rurales, demandé par les citoyennes, citoyens, tout comme les maires. « Le choix s’est porté sur KEOLIS à travers son offre de mobilité élargie. La mesure principale est un TAD (Transport à Domicile) sur 80% du territoire, principalement dans les communes rurales. De plus, cette réservation, voire annulation, de ce service peut s’effectuer 30 minutes avant », poursuit Mohamed Aitiche. Concrètement, le TAD vous prend dans la commune sur un quai défini par le réseau Transvilles et vous ramène vers un lieu de vie avec un réseau de transport public.
Evidemment, une nouvelle offre de service implique une gestion humaine plus musclée. « 40 embauches sont prévues pour mettre en place ce service TAD (juillet 2023). Au final, le réseau TRANSVILLES comprendra 480 personnes (conducteur, maintenance, etc.). De plus, 800 000 euros sont fléchés chaque année pour la formation des agents du réseau de transport public du Valenciennois », ajoute Philippe Roulet.
D’autres nouveaux services en faveur de la mobilité ont retenu l’attention du comité DSP. En effet, des horaires moins étoffés pour les « petites vacances scolaires sont remplacés par les horaires classiques durant l’année, sauf pour les Grandes vacances de l’été », précise Philippe Roulet.
« Pas l’offre la moins chère », Philippe Roulet
Evidemment, le ticket recettes du réseau/contribution du SIMOUV est fondamental, mais pour autant pas l’unique critère. « L’offre KEOLIS n’est pas la moins chère, mais il faut comparer ce qui est comparable », ajoute Philippe Roulet. De plus, KEOLIS est « le plus grand exploitant de tramway urbain (avec ce type de matériel) au monde. Nous allons bénéficier de leur expertise, celle également d’une filiale de la SNCF. KEOLIS sera pour la 1ère fois sur le Valenciennois, ce Groupe vient de gagner Perpignan, confirmer Bordeaux sans oublier leur contrat historique sur le Lyonnais », précise Mohamed Aitiche.
D’autres points sont importants comme le maintien du service SESAME, du porte à porte, pour environ 500 clients sur le Valenciennois, le CRC (Centre de Relation Client) ouvert de 8H à 20H du lundi au samedi, mais également deux lignes renforcées opérationnelles sur le trajet (Centre commercial Petite-Forêt/Marly, et entre St Waast/Crespin) avec un cadencement augmenté.
Enfin, 50 bus passeront au BIO GNV durant cette DSP, une proposition plus forte que les autres candidats à l’heure où le SIMOUV va inaugurer d’ici quelques mois sa propre station de BIO GNV.
Peut-on qualifier ce choix comme celui de l’innovation ou plutôt d’une mise en correspondance d’un besoin de mobilité et d’un service de transport public. Clairement, il n’y a rien d’innovant au sens strict du terme (hors applications pour les mobiles), mais le SIMOUV a coché la case d’une ambition claire, celle d’un service au public à la hauteur de l’attente, immense… L’économie sous l’empire d’une gestion prudentielle, par des élus communautaires, d’un budget public n’a plus cours en 2022. On a dépassé ce stade, il faut répondre à ce besoin de mobilité, car l’usage de la voiture va devenir un casse-tête pour tous assez rapidement, guerre en Ukraine ou pas !
Daniel Carlier