Béatrice Descamps : « Rien n’est fait à ce stade ! »
Depuis dimanche soir et l’absence de majorité absolue pour le bloc présidentiel « Ensemble », les tractations et négociations sont au pic de l’intensité, les portables sont en feu, mais la situation est extrêmement complexe à analyser. Béatrice Descamps, élue UDI, nous explique l’état de l’art à ce moment singulier de notre vie démocratique (visuel de Béatrice Descamps avec Marc Busico, Jean-Louis Borloo, Jean-Claude Dulieu, et Laurent Degallaix).
Béatrice Descamps : « L’appartenance des élus de l’UDI au Groupe parlementaire LR n’est pas du tout mécanique »
Déjà que dans une temporalité similaire, les tractations vont bon train à l’Assemblée nationale durant cette semaine entre deux temps politiques, l’élection du député et son installation officielle dans l’hémicycle, mais alors durant cette période inédite sous la 5ème République, c’est un festival. Comparativement à l’ancienne mandature où les députés UDI et indépendants étaient au nombre de 19 en fin de mandat, la récolte est maigre puisque « nous sommes 6 députés élu.e.s de mon ancien Groupe parlementaire ». La défaite la plus marquante est évidemment celle du Président du parti politique, Jean-Christophe Lagarde face une candidate de la NUPES.
Pour autant, la sphère médiatique dévoile camembert sur camembert avec un bloc LR/UDI/DVD à hauteur de 74 députés. « Rien n’est fait à ce stade, l’appartenance des élus de l’UDI au Groupe parlementaire LR n’est pas du tout mécanique. Je tiens à ma liberté d’expression et de travail », commente la députée de la 21ème circonscription.
Avoir raison avant l’heure… !
Durant sa campagne législative sur la 21ème circonscription, la position de la députée sortante fut difficile à défendre, voire à comprendre, un positionnement en dehors de la majorité présidentielle sans être dans l’obstruction totale ne collait pas à ce territoire ultra politisé. A la lumière des résultats étonnants de dimanche dernier, cette position s’avère peut-être la plus sage. « J’ai des dizaines d’appels avec des propositions afin de rejoindre tel ou tel groupe parlementaire. J’observe, j’ai des échanges, mais j’irai dans un Groupe parlementaire où le blocage ne sera pas systématique. Je pourrais rester indépendante (donc sans groupe parlementaire), mais vous perdez du temps de parole, des moyens pour travailler, etc. Ce n’est pas la bonne solution, mais existe-t-il une bonne solution ? », poursuit-elle.
La nouvelle du jour va évidemment influencer son choix. En effet, l’arrivée à la tête des députés Les Républicains d’Olivier Marleix est un marqueur politique fort. En effet, ce chef de file des LR à l’Assemblée nationale appartient à la tendance Eric Ciotti donc la piste la plus dure vis à vis d’Emmanuel Macron. On rappelle que le RN n’avait pas mis de candidat face à Eric Ciotti, démontrant la feuille de papier à cigarette entre le député d’Alpes Maritimes et le Rassemblement National. « Ce n’est pas du tout mon approche actuelle », commente Béatrice Descamps sur cette nomination.
« Potentiellement…un groupe parlementaire composé d’indépendants », Béatrice Descamps
Elle avoue des contacts appuyés « avec un ancien membre de mon Groupe parlementaire à l’initiative d’une tentative d’un Groupe parlementaire d’indépendants. J’ai beaucoup de critères que je souhaite remplir pour y adhérer ; conserver ma liberté de vote, d’expression, et mon souhait de travailler de la même manière », ajoute-t-elle.
La réalité des Groupes parlementaires doit se dévoiler d’ici lundi soir pour des installations le mardi 28 juin et par ricochet un vote pour l’élection du Président de l’Assemblée nationale, de ces vices-présidents, et des présidences de commissions.
Plus que jamais, les échanges et les négociations sont au coeur de la mise en route parlementaire. Ce n’est pas de la tambouille politique, mais la suite logique d’un résultat électoral inédit. Il est urgent d’attendre jusqu’au bon moment… !
Daniel Carlier