Dans la dernière ligne droite de cette campagne législative, Patrick Soloch et Isabelle Choain ont tenu à faire un dernier point d’étape, mais également affiché les nombreux soutiens et reports de voix potentiels, quasi l’unanimité des candidats du 1er tour ou presque… !
Pas assuré d’être au second tour, le duo de la NUPES se félicite de cet accès au vote décisif dimanche prochain, « un vote important pour l’union de la gauche même si je regrette une abstention record, notamment dans les villes où les problèmes de précarité, de santé, etc. sont essentiels. Je parle de Douchy-les-Mines, d’Escaudain, de Lieu-St-Amand, voire de Denain avec 65% d’abstention. Nous travaillons dans toutes ces communes où on s’aperçoit que des électeurs favorables à la NUPES ne sont manifestement pas allés voter dimanche dernier. Ensuite, beaucoup de jeunes nous ont rejoint et sont sur le terrain chaque jour. Je serai le porte-parole de tous, car le plus important est de s’occuper des gens et de manière efficace ».
Patrick Soloch rappelle ses origines d’une famille de 9 enfants où « mon père a travaillé à 14 ans et ma mère a 15 ans. Grâce à la gratuité de l’école de la République, j’ai pu réussir une vie professionnelle. Comme isabelle qui a dû faire bouillir la marmite très jeune, nous avons grandi ici, étudié ici, et travaillé ici ». Ensuite, il ne perd pas de vue que l’objectif est de s’occuper des gens et que la raison première d’un vote pour la NUPES est « pour défendre le pouvoir d’achat https://www.va-infos.fr/2022/06/08/la-nupes-en-outsider-credible-dans-la-19eme/ des habitants de la 19ème ». Ensuite, il égrène une liste impressionnante de soutiens d’élus de proximité, etc., lui donnant « une légitimité pour travailler et porter les dossiers de ce territoire à l’Assemblée nationale, mais également au plus haut niveau, quel que soit le résultat dimanche prochain ».
Effectivement, cette réflexion est de l’ordre du bon sens face à un Sébastien Chenu très isolé. En effet, outre une liste pléthorique de maires du territoire, les conseillers départementaux, avant le 1er tour, mais également le Président de la Porte du Hainaut, Aymeric Robin, de nombreux soutiens se sont exprimés dans les 24 heures après les résultats du 1er tour. On peut évoquer Sabine Hebbar, ex candidate aux législatives en 2017, qui, sans refaire le match,… « revit la même situation, mais je n’ai pas hésité une seule seconde pour apporter mon soutien à Patrick et Isabelle ».
Ensuite, Jean-François Delattre, le maire d’Haspres, le maire de Lourches et présidente de la Mission Locale des Jeunes du Valenciennois, Dalila Duwez Guesmia, Eric Blondiaux, maire de la Sentinelle, Laurent Depagne, voire Laurent Degallaix, président de Valenciennes Métropole soulignant sans détour « j’apporte mon soutien à P.Soloch et I.Choain, je connais leur efficacité et leurs compétences dans leurs domaines respectifs. Ils sauront être les relais de la population et porter les projets de notre territoire au plan national »… hors de sa circonscription, le maire de Valenciennes n’avait pas l’obligation de le faire, mais l’opposition face au RN dépasse les clivages politiques.
Les candidats du 1er tour soutiennent la NUPES, sauf… !
Evidemment, en voyant le score astronomique du député sortant, un éventuel retournement de situation ne s’appréhende qu’en pensant report de voix. « Tous les candidat.e.s ont annoncé un report de voix en faveur de la NUPES, Lutte Ouvrière, Djemi DRICI , etc., mais également La France Insoumise. Ensuite, j’ai pris acte qu’Emmanuel Cherrier voterait à titre personnel pour la Nupes, j’ai pris acte qu’Anne-Lise Dufour voterait également pour la Nupes même si nous aurions souhaité un engagement plus clair et plus ferme contre le Rassemblement National. Par contre, j’ai constaté également la prise de position d’Amélie Carpentier (suppléante Emmanuel Cherrier) face au Rassemblement National », commente Patrick Soloch.
Emmanuel Cherrier, carté LREM, portant les couleurs de la majorité présidentielle, ne répond pas à une consigne de vote transcrit dans le document de campagne de la Nupes où Olivia Grégoire, porte parole du Gouvernement est limpide « pas une seule voix ne doit aller au RN ». A la différence d’un Eric Renaud, candidat indépendant dans la 20ème, avec un appel à voter pour la NUPES, où rien ne l’obligeait, Emmanuel Cherrier est un membre d’un parti politique (LREM) depuis 2017. Toute la différence tient dans le portage de couleurs d’un parti politique vous obligeant, autant que faire se peut, à un moment donné à respecter certaines valeurs. Même pour un Maître de Conférences en Sciences politiques, la meilleure théorie du monde ne vous exonère pas d’un ressenti du moment politique, ce petit temps indicible où en quelques secondes votre choix est le plus important de votre carrière politique au delà de toutes vos positions et choix précédents. En politique, on ne reçoit pas de leçons sur tel ou tel comportement à observer, mais on apprend à mesurer l’importance du moment… !
Mais pour les personnalités présentes à cette conférence de presse, le plus mal vécu est la non prise de position ferme contre le RN par Anne-Lise Dufour, la maire de Denain. Pour être pragmatique, son soutien affiché au duo de la majorité présidentielle a gonflé de 7 points le score d’Emmanuel Macron à Denain. Oui, la maire de la commune centre de la 19ème pèse beaucoup électoralement parlant et a bénéficié d’un front républicain massif pour son élection au 1er tour face à Sébastien Chenu en mars 2020. On peut noter également un fait politique, Anne-Lise Dufour a soutenu Laurent Degallaix et Valérie Létard sur un autre canton face aux conseillers sortants, pas franchement de la droite radicale (Mannarino/Dusart), et là elle ne soutient pas dans sa propre circonscription un duo de gauche face au Rassemblement National.
« Sa présence à nos côtés eut été souhaitable. C’est facile d’être dans la nuance, mais à un moment politique clé, on ne peut pas à jouer à cela face aux problématiques sociales, de santé, etc. sur ce territoire », souligne Christophe Vanhersecker pour le parti EELV sur la 19ème. « D’autant plus que 10 bureaux sur 11 sont passés majoritairement au RN sur Denain », ajoute Isabelle Choain. Pour Eric Blondiaux, il rappelle avec force son état de militant CGT et maire de La Sentinelle sans « aucune hésitation à soutenir Patrick et Isabelle, nous avons des valeurs communes ».
Au niveau syndical, Emile Vendeville, secrétaire CGT Valenciennes, est très ferme. « Au 1er tour, j’étais plus sur un soutien à titre personnel. Maintenant, au second tour face au RN, je peux parler pour l’ensemble des syndicats, CGT, SUD, CFDT, FSU où nous avons toujours combattu l’extrême droite ».
Enfin, comme Laurent Depagne, maire d’Aulnoy-lez-Valenciennes, « dans l’esprit de Patrick Roy », Patrick Soloch rappelle pour mémoire le combat de Patrick Roy contre le Front National à l’époque. « Dans une vidéo (Daily Motion 24 mars 2011), Patrick Roy souhaite l’interdiction du FN », déclare Patrick Soloch. Si d’évidence, cette proposition n’était pas de bon aloi, on peut subodorer quel eut été son choix de vote pour ce second tour des législatives dans la 19ème. Pourtant, on se souvient tous de cette lutte fratricide pour la mairie de Denain en 2008 contre le PCF, mais Patrick Roy, mentor du P.S pour Anne-Lise Dufour et tant d’autres, ne se serait sans doute pas trompé d’ennemi. Indubitablement, il y aura un avant et un après politique à Denain quel que soit le résultat dimanche.
Daniel Carlier