Les réactions politiques suite à l’annonce de Vallourec
Face au fracas de l’annonce d’une suppression de 3 000 emplois dans le monde par le parapétrolier Vallourec, et notamment concernant la fermeture de la Tuberie sur Saint-Saulve, les réactions politiques sont sans concessions. A cet effet, une réunion de crise est prévue ce vendredi 20 mai en Sous-Préfecture de Valenciennes avec le Président de la Région Hauts-de-France et des parlementaires du Valenciennois (Réactions de Béatrice Descamps, Fabien Roussel, et des députes du Nord Adrien Quatennens et Ugo Bernalicis/Credit photo Usine Nouvelle).
Réaction de Béatrice Descamps, députée de la 21ème circonscription
« C’est une nouvelle que nous craignions depuis plusieurs semaines. Elle est tombée hier. Un nouveau plan social impacte les sites de Vallourec et notamment, en France, les sites de Saint-Saulve (la Tuberie) et de Valenciennes (le Centre de Services) avec la suppression de 155 postes sur le Valenciennois – 58, immédiatement, à Valenciennes, ainsi que les 97 postes de la Tuberie censée fermer totalement d’ici fin 2022.
Malheureusement, le cauchemar se poursuit pour les salariés de Vallourec, que j’ai reçus il y a quelques semaines afin d’échanger sur leurs inquiétudes face à une situation trouble ; j’avais alors pu faire intervenir le gouvernement pour une clarification qui n’allait malheureusement pas dans le bon sens.
Évidemment, je désapprouve totalement et avec force cette décision d’auto-sabotage qui a été prise sans aucune concertation, deux mois après l’arrivée à la tête du groupe du nouveau PDG Philippe Guillemot, qui souhaitait miser sur une « croissance rentable ».
En contact immédiat avec les autres élus du territoire, notamment Xavier Bertrand, Valérie Létard, et Laurent Degallaix, je participerai dans les prochaines heures à une réunion de crise et réaffirme ma détermination intacte à me battre pour que les salariés impactés soient accompagnés dès aujourd’hui et se voient proposer des conditions acceptables pour cette période très difficile à venir ; des conditions dignes de la qualité de ces salariés injustement touchés. Leur désarroi fait mal, dans un contexte où ils ont déjà beaucoup souffert, malgré leur savoir-faire et la dignité dont ils ont fait preuve à travers les difficultés.
Cette décision est d’autant plus difficile à accepter après les investissements considérables consentis par la France et par les collectivités territoriales qui ont chaque fois répondu présentes pour aider à protéger les sites du Valenciennois. La France a soutenu Vallourec, et Vallourec abandonne la France ».
Réaction des députés du Nord Adrien Quatennens et Ugo Bernalicis, Luce Troadec s’associe à ce communiqué
Réaction de Fabien Roussel, député de la 20ème circonscription du Nord à travers un courrier à Mme la Première Ministre
Madame la Première Ministre,
« Les salariés de Vallourec, des sites de Saint-Saulve et d’Aulnoye-Aymeries, en sont à leur sixième PSE et la colère est forte. D’autant plus que le plan annoncé hier pourrait être fatal et signer la disparition en France d’une entreprise qui a marqué l’histoire industrielle régionale et nationale. Il y a pourtant tant de savoir-faire et de compétences chez Vallourec, spécialiste mondial des tubes sans soudure.
Alors que depuis 2005, Vallourec a reçu un milliard d’euros d’argent public, au notamment au travers de crédits d’impôt et de recapitalisations, que l’entreprise a encore bénéficié de 262 millions d’euros, l’an dernier, au titre du PGE, le groupe annonce la suppressions de 97 emplois à Saint-Saulve, 100 postes à Aulnoye-Aymeries, 63 emplois dans le centre de services partagés à Valenciennes et 60 à Meudon. Les 320 suppressions de poste annoncées ne sont rien d’autre qu’une nouvelle délocalisation de l’activité industrielle hors de France, en particulier au Brésil et en Chine. Et ce alors même que Vallourec a bénéficié d’une assistance financière accrue de l’Etat, avec la mise en place de l’activité partielle longue durée (APLD).
Les annonces de la direction du groupe sont d’autant plus révoltantes que, depuis janvier, la charge de travail des sites français de Vallourec est importante au point d’appeler les salariés à réaliser des heures supplémentaires. De plus, les chiffres de production n’ont jamais été aussi bons.
Pour toutes ces raisons, l’Etat doit assumer toutes ses responsabilités, en réunissant sans délai les salariés, la direction, les élus de la région des Hauts-de-France, pour donner de réelles perspectives industrielles aux sites de Vallourec, pour y pérenniser l’activité et préserver l’emploi et les savoir-faire.
Alors que le gouvernement annonce que le maintien de notre industrie et la relocalisation d’activités en France relèvent des priorités nationales, commençons par empêcher toute nouvelle délocalisation.
Une heure de travail délocalisée à l’étranger, c’est une heure de chômage que nous aurons à financer ! ».