(21ème) Béatrice Descamps, pour un nouveau mandat utile !
Avant la présentation officielle à la presse de sa candidature, lundi prochain, Béatrice Descamps évoque son mandat de député, son bilan, ses attentes, ses regrets, et surtout son envie de revenir à l’Assemblée nationale. Entretien avec Béatrice Descamps qui a déposé sa candidature officielle en Préfecture de Lille, ce mardi 17 mai, sous l’étiquette « Centre Droit ».
(Visuel de Béatrice Descamps à la cérémonie en hommage à Cécile Gallez)
Béatrice Descamps : « L’expérience d’un mandat à l’Assemblée nationale constitue un atout »
Exposée à la lumière à l’occasion de la législative 2017, Béatrice Descamps se rappelle ses premiers pas au sein de l’Assemblée nationale. « On ressent tout de suite le poids de l’Assemblée nationale, un symbole de notre République. Pour autant, je me suis sentie rapidement à l’aise. Bien sûr, il y a un temps certain d’observation, mais au préalable, j’avais beaucoup discuté avec des anciens parlementaires », commente la députée sortante.
Sur le temps nécessaire pour la compréhension du fonctionnement et de l’organisation de cette institution complexe « l’expérience d’un mandat à l’Assemblée nationale constitue un atout ». D’ailleurs, avant d’exposer ses succès pour l’intérêt des citoyens et de son territoire, elle explique une erreur de « jeunesse » afin de démontrer que l’action à l’Assemblée nationale n’a pas forcément une couleur politique. « J’ai participé à une mission Flash (comme dans le scandale Orpéa) en début de mandat suite à un rapport précédent sur le sujet Parent/Ecole. Malheureusement, Aurore Bergé (Députée LREM) s’est saisie du dossier, elle n’a pas réalisé les démarches nécessaires et ce sujet est tombé à l’eau. Ce domaine me tenait véritablement à coeur, j’étais choquée. C’est vrai, avec l’expérience d’un mandat, jamais je ne me serais laissé faire par un.e autre député.e. De la même manière, sans partager du tout les idées de la France Insoumise, j’ai travaillé des sujets communs avec François Ruffin au sein de la la commission « Culture/Education » où nous avons défendu les mêmes idées », commente-t-elle.
Des textes nationaux votés…
Evidemment, après cinq ans de mandat « avec deux années ordinaires et trois extraordinaires où la Covid a compliqué le travail parlementaire, la crise des Gilets Jaunes et la guerre en Ukraine », l’heure est au bilan. « Les gens ne se rendent pas toujours compte, mais faire passer un texte de loi à l’Assemblée nationale représente énormément de travail. Lorsque votre proposition est votée, c’est une grande satisfaction », indique-t-elle.
En premier lieu, Béatrice Descamps avoue s’être attelée à des sujets assez consensuels. « L’Assemblée nationale et le Sénat ont voté à l’unanimité ma proposition de loi concernant l’accompagnement des enfants atteints d’une maladie chronique. Ensuite, j’ai obtenu une ligne budgétaire spécifique, dans le PLF 2018 (Projet de loi de Finances), à hauteur de 5 millions d’euros pour la recherche pédiatrique. En effet, j’ai beaucoup auditionné des chercheurs et des parents où ils se plaignaient que leur moyens financiers étaient compris dans le budget global de la Recherche. En fait, si vous n’avez pas d’appels à projets sur ces sujets, la recherche sur l’enfant n’avance pas. Ensuite, en 2021, j’ai fait passé un amendement pour augmenter ce PLF pour la recherche pédiatrique à hauteur de 20 millions d’euros, contre l’avis du gouvernement, contre l’avis de la Commission, mais il est passé grâce à l’opposition et à certains membres de la majorité ».
Chemin faisant, dans les textes nationaux où elle a mis son empreinte, il y a eu le sujet délicat des noms de famille des enfants nés sans vie. « Ce sujet avait été abordé par une sénatrice, mais son projet de loi n’avait pas abouti. Je l’ai contacté pour passer ce projet dans la niche parlementaire de notre Groupe (UDI/Indépendants). Ce texte est passé fin 2021. C’est un sujet très important pour les familles dont l’enfant est mort né, car le nom et le prénom de l’enfant ne pouvaient pas figurer sur le livret de famille, un déchirement pour les parents… Aujourd’hui, c’est possible même pour les parents dont l’enfant est mort il y a des dizaines d’années ! L’Etat civil doit appliquer cette nouvelle loi ».
Un coup ça passe, un autre la politique joue des coudes : « J’avais déposé un projet de loi sur la protection animale en 2018 relatif à l’alourdissement des sanctions suite à l’abandon des animaux domestiques. Il n’a jamais abouti et fut repris par un autre Groupe parlementaire, c’est le jeu politique ! »… rien de dramatique !
Très branchée sur l’enfant, Béatrice Descamps approuve le choix du Gouvernement d’une école ouverte à tout prix pendant la crise de la Covid. « J’ai pris conscience des dégâts du confinement sur la jeunesse, violence, absence de repas, décrochage scolaire au sein de la commission où nous avons auditionné beaucoup d’acteurs. Toutefois, cette crise sanitaire à mis en lumière, outre les maires, les Directeurs d’écoles confrontés aux multiples protocoles à mettre en oeuvre du jour au lendemain ».
Enfin, sur ses choix de vote à l’Assemblée nationale durant la pandémie. Elle clarifie ses positions : « Je suis Pro-Vaccin, il n’y a pas de sujets. Ensuite, sur le Pass Sanitaire, face à la précipitation du Gouvernement pour ce vote, je me suis abstenue sur la forme. Par contre, j’ai voté contre le Pass Vaccinal, car il me semblait à l’époque que la temporalité de ce dispositif n’était pas la bonne, le moment n’était pas pertinent et pouvait amplifier la fracture sociale ! ».
… et un engagement sur son territoire !
Evidemment, le dossier Ascoval, comme l’ensemble des parlementaires du Valenciennois, figure en haut de l’affiche : « ll était essentiel que nous soyons tous mobilisés pour Ascoval ».
Le dossier terriblement long de la ligne ferroviaire Valenciennes/Mons, relatif au Fret, est une Arlésienne bien connue. « J’ai mis tous les acteurs autour de la table à Crespin, Français et Belges, afin de faire un état des lieux. A la suite de cette réunion, le Sous-Préfet de Valenciennes a relancé un comité de pilotage », explique-t-elle.
Ensuite, le rapport avec les citoyens rencontrés dans sa permanence de députée et le lien avec les maires est tout aussi important. « J’ai la chance que 13 sur 20 des communes de ma circonscription sont identiques à celle du Canton de Marly dont je suis la Conseillère départementale. J’ai notamment défendu des dossiers de recettes publiques (la DGF) comme pour la commune de Saint-Saulve et autres villes dans le même cas de figure ».
« L’énergie est toujours là », Béatrice Descamps
Pour conclure, et c’est peut-être le plus important : « Je me suis posée beaucoup de questions sur cette nouvelle candidature fin 2021, j’étais véritablement dans la dynamique de mon travail parlementaire. Toutefois, l’envie de faire plus pour l’intérêt de tous les citoyens, mais également pour les habitants de ma circonscription, est présente. L’énergie est toujours là, mais je tiens à souligner que je peux assurer mon travail de parlementaire grâce au soutien total de ma famille ».
Daniel Carlier